jeudi 28 mars 2013

Menaces/Gentil : des lettres signées IFO

La lettre reçue hier au Palais de Justice de Bordeaux par le juge d'instruction Jean-Michel Gentil est signée d'un groupe se baptisant "IFO", "Interaction des forces de l'ordre Paris-Melun-Rouen-Caen-Cherbourg-Rennes", et l'accuse de faire partie d'un "groupuscule de juges rouges", a-t-on appris aujourd'hui de source proche du dossier.

De source proche de
l'enquête, d'autres lettres signées de ce groupe ont été envoyées, et les enquêteurs s'employaient aujourd'hui à en établir la liste.

Sans citer ce sigle, une autre personnalité ayant été destinataire d'une lettre du même genre, le journaliste
Jean-Pierre Elkabbach, a indiqué jeudi que le courrier, ainsi qu'un autre adressé à son confrère de i-TELE Michaël Darmon, proviendraient "du même groupe".

La lettre reçue à Bordeaux est adressée à "M. Gentil, du Syndicat de la magistrature, fondé en mai 1968, groupuscule de juges rouges révolutionnaires, social-soviétiques, totalitaires, enragés et engagés politiquement", alors que M. Gentil n'est pas membre de ce syndicat de magistrats situé à gauche.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/03/28/97001-20130328FILWWW00525-lettres-de-menaces-signees-ifo.php

On lui reproche de ne pas avoir respecté "l'objectivité et la neutralité dans la fonction confiée", d'avoir "franchi l'irréparable" en étant "conditionné par (son) idéologie, héritée de la terreur et de la privation des libertés".

"Certes, vous êtes physiquement bien protégé, poursuit l'auteur, nous ne sommes pas en mesure d'intervenir dans le sud ouest". "Qu'à cela ne tienne, menace le courrier, l'un des vôtres va disparaître dans un secteur géographiquement plus proche et beaucoup moins risqué", et "payer de sa vie votre volonté discrétionnaire de déstabilisation du pays par votre assujettissement à la gauche totalitaire soixante-huitarde".

La lettre le menace de devoir "finir comme (ses) tristes prédécesseurs, lorsque nous aurons pu vous atteindre personnellement, ou à défaut un membre de votre entourage".
"Les cartouches jointes sont à blanc en attendant de monter nos interventions", remarque l'auteur, concluant "Gentil et Elkabbach, même combat pour la liberté républicaine contre la lutte des classes avec une certaine idée de la France". Ils sont qualifiés au passage de "salopards".

Dans une note en post-scriptum, l'auteur, dans un style se voulant très policier, signale aux "BR" (brigades de recherches), à "la Scientif" (la police scientifique) et aux "labos", que le courrier a été rédigé et expédié de telle sorte qu'il ne soit pas possible d'y trouver des indices comme des traces ADN ou sa provenance, rendant ainsi impossible de "loger (repérer, ndlr) quiconque".


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/03/28/97001-20130328FILWWW00525-lettres-de-menaces-signees-ifo.php

mercredi 27 mars 2013

Juge Gentil: Taubira saisit le CSM

Le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) a indiqué avoir été saisi mercredi par la ministre de la Justice, Christiane Taubira, pour avis sur les "conséquences pour le bon fonctionnement de la justice" des récents commentaires visant le juge Jean-Michel Gentil.

La formation plénière du CSM a été saisie, en application de l'article 65 de la Constitution, d'une "demande d'avis sur 'les conséquences (...) sur le bon fonctionnement de l'institution judiciaire et sur la sérénité de la justice' de propos récemment tenus au sujet d'une 'procédure judiciaire suivie au tribunal de grande instance de Bordeaux", selon un communiqué reprenant des passages du courrier de la ministre. Elle se réunira "très prochainement" pour préparer cet avis, a précisé à l'AFP le secrétaire général du CSM, Peimane Ghaleh-Marzban.

La décision du juge Jean-Michel Gentil de mettre en examen jeudi l'ancien président de la République,
Nicolas Sarkozy, a été critiquée par plusieurs personnalités de l'opposition, notamment le député UMP Henri Guaino qui a estimé que le magistrat avait "déshonoré la justice".

Lors des questions au gouvernement mardi à l'Assemblée nationale, Mme Taubira a estimé, au sujet de ces commentaires, que "des propos inadmissibles dans un Etat de droit" avaient été tenus."Si le magistrat mis en cause décide d'agir en justice, il bénéficiera de la protection judiciaire, de la protection statutaire qui est prévue par l'article 11 de l'ordonnance du 22 décembre 1958", a précisé la ministre. Elle n'a pas, en revanche, donné publiquement d'indication quant à une éventuelle action en justice à l'initiative de la Chancellerie et visant un ou plusieurs auteurs de propos à l'encontre de M. Gentil.
L'Union syndicale des magistrats (USM) lui avait demandé vendredi "d'envisager des poursuites pénales contre de tels propos qui nuisent à l'ensemble des institutions d'un Etat de droit".
Dans un autre communiqué également publié mercredi, la formation du CSM compétente à l'égard des magistrats du siège a rappelé "le respect qui est dû au principe d'indépendance de la Justice", "à la suite de commentaires de récentes décisions judiciaires".
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2013/03/27/97001-20130327FILWWW00495-juge-gentil-taubira-saisit-le-csm.php

mardi 26 mars 2013

EXCLUSIF LE POINT. Les petites cachotteries du juge Gentil

Le juge Jean-Michel Gentil a des méthodes parfois étonnantes. Le Point est en mesure de révéler que, contrairement aux bons usages dans la magistrature, le juge n'avait pas avisé le parquet de Bordeaux de la convocation, le 21 mars, de l'ancien président Nicolas Sarkozy. Un fait exceptionnel dans les annales judiciaires. Ce jour-là, aucune escorte policière n'attendait Nicolas Sarkozy à son arrivée au palais de justice. En réalité, le parquet a appris par la presse, dans le milieu de l'après-midi, que l'ancien chef de l'État était dans les murs du tribunal. D'où l'émoi des vingt-sept magistrats du parquet de Bordeaux. "C'est inimaginable, incongru et irrespectueux", réagit, sous le couvert de l'anonymat, l'un d'entre eux. Un comportement d'autant plus injuste pour le parquet que celui-ci a, depuis le début de l'affaire, toujours suivi le magistrat dans ses demandes.
S'agit-il d'une petite vengeance de la part du juge Jean-Michel Gentil vis-à-vis du parquet ? C'est en tout cas ce que certains magistrats bordelais pensent. Selon eux, le juge n'aurait pas apprécié d'être auditionné, comme Le Point.fr l'avait révélé, dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte pour "violation du secret de l'instruction", à la suite de la publication des procès-verbaux d'audition de Nicolas Sarkozy par le journal Sud-Ouest.

Éviter les fuites

D'autres, dans le clan Sarkozy, sont convaincus que le juge Gentil a voulu jouer l'effet de surprise jusqu'au bout afin de prendre au dépourvu l'ancien président de la République qui ignorait, comme son avocat, sa future confrontation avec les employés des Bettencourt.
Reste la version du juge Gentil. Diligent, celui-ci aurait prétexté qu'il s'agissait d'éviter les fuites dans la presse pour assurer la tranquillité de l'ex-chef d'État. Une explication qui n'a pas convaincu le petit monde judiciaire local habitué aux méthodes plutôt musclées du magistrat. Et si, à son tour, le parquet de Bordeaux se vengeait en ne requérant pas le renvoi de l'ex-chef d'État devant le tribunal correctionnel...

http://www.lepoint.fr/societe/exclusif-les-petites-cachotteries-du-juge-gentil-26-03-2013-1645780_23.php
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lundi 25 mars 2013

Mise en examen de Sarkozy : Guaino ne lâche rien contre le juge

L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy a assumé ses propos lundi matin sur LCI : "j'ai le droit de critiquer, le jugement que je porte est un jugement moral". "Que le juge Gentil m'insulte s'il veut", lâche-t-il.
Henri Guaino ne supporte pas depuis longtemps «le gouvernement des juges » qui mettrait en cause, selon lui, la République. C'était déjà l'un de ses leitmotivs sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Depuis vendredi et la mise en examen de l'ancien chef de l'Etat, il reprend son combat en affirmant que "le juge Gentil a déshonoré la République et déshonoré les institutions". Immédiatement, la gauche a condamné ces propos, y voyant une « mise en cause de l'indépendance de la justice". De son côté, le magistrat a fait savoir par l'intermédiaire de son avocat qu'il pourrait porter plainte pour outrage à magistrat.

Mais Henri Guaino s'en moque et attaque le travail du juge de Bordeaux. "Ce qui se passe est extrêmement grave, ce n'est pas une décision comme une autre, d'abord par la qualification », a-t-il affirmé. « J'ai le droit de critiquer, le jugement que je porte est un jugement moral !", a-t-il lancé. Et de dénoncer une forme de « dictature » lorsque l'on ne peut pas dire ce que l'on pense.
"L'image du pays"
"Est-ce que vous imaginez un instant que Nicolas Sarkozy puisse se livrer sur cette vieille dame richissime à un abus de faiblesse ?". "Ce serait risible si cela ne salissait pas l'honneur d'un homme qui, ayant été président de la République, entraîne dans cette salissure la France et la République elle-même", a tonné l'ancienne "plume" de Nicolas Sarkozy. Pour cet ancien conseiller, « cette décision est irresponsable, elle n'a pas tenu compte des conséquences qu'elle pouvait avoir sur l'image du pays ».

Alors que la verve de Henri Guaino contre le juge Gentil est critiquée à mots couverts à droite, notamment par Jean-Pierre Raffarin et certains sarkozystes qui craignent l'outrance, l'ancien conseiller du président a reçu ce week-end le soutien de l'avocat George Kiejman. "Cette mise en examen restera comme un mauvais coup porté à la justice et peu m'importe que son auteur ait voulu ou non rejoindre au panthéon quelques gloires judiciaires que leur narcissisme a rendu illustres", écrit-il. "Il y a trop d'invraisemblances et de doutes pour qu'en raison des textes de loi auxquels j'ai concourus et des faits que j'ai connus, je puisse me dérober, indépendamment de toute sympathie pour Nicolas Sarkozy", ajoute l'ancien avocat de Liliane Bettencourt dont les bureaux ont été perquisitionnés en octobre 2011.
 

dimanche 24 mars 2013

L'affaire Bettencourt ne semble pas porter un coup fatal à Sarkozy

La mise en examen de Nicolas Sarkozy pour "abus de faiblesse" dans l'affaire Bettencourt ne met pas un coup d'arrêt brutal aux chances de retour de celui qui reste de loin l'homme politique préféré des électeurs de droite.
L'UMP intègre d'ailleurs l'hypothèse d'un retour de l'ex-président dans ses discussions internes. La commission des statuts du parti a en effet engagé une "réflexion" sur l'idée de permettre aux anciens présidents de la République de pouvoir être candidat à une élection sans passer par des primaires, a confirmé dimanche, sur "12/13 Dimanche France 3", Nadine Morano, une autre fidèle de Nicolas Sarkozy. Une initiative qui, dans la perspective de 2017, ne peut concerner que ce dernier.
Près de deux Français sur trois (63%) estiment que la mise en examen de l'ancien président ne l'empêchera "probablement pas", voire "certainement pas" de revenir en politique, selon un sondage BVA paru dimanche dans Le Parisien-Aujourd'hui en France, et réalisé vendredi et samedi, soit après la mise en examen jeudi de l'ancien président pour "abus de faiblesse" à l'encontre de Liliane Bettencourt, l'héritière de l'Oréal.
A la question "selon vous, cette mise en examen empêchera-t-elle Nicolas Sarkozy de revenir en politique?", 47% des personnes interrogées répondent "non, probablement pas", 16% "non, certainement pas". 36% sont d'un avis contraire (25% "oui, probablement", 11% "oui, certainement").
En outre, 31% des Français, mais surtout des 63% des sympathisants UMP, souhaitent qu'il soit le candidat de l'UMP en 2017, loin devant François Fillon (27% des Français, 18% des UMP), Nathalie Kosciusko-Morizet, Bruno Le Maire et Jean-François Copé (5% des Français, 2% des UMP).
Interrogé par le Parisien, Gaël Sliman, de l'institut BVA, explique ces résultats notamment par "le cynisme des Français, qui considèrent de toute façon que leurs hommes politiques sont corrompus. Du coup, on peut très bien rester populaire après une affaire".
Ensuite, poursuit le sondeur, "les gens savaient depuis longtemps que Sarkozy était soupçonné dans l'affaire Bettencourt: cette mise en examen ne les a donc pas si surpris".
Les dirigeants de l'UMP, s'ils ne ménagent pas leur soutien à Nicolas Sarkozy dans le bras de fer qui l'oppose au juge d'instruction Jean-Michel Gentil qui l'a mis en examen, se montrent en revanche plus prudents sur un éventuel retour de l'ancien chef de l'Etat, qui serait un coup dur pour leurs propres ambitions.
Ainsi, Jean-François Copé, président du parti, ne veut pas "préjuger des décisions futures". "La seule chose que je puisse dire, c'est que je l'ai trouvé extrêmement pugnace et combatif", a-t-il déclaré dimanche au Grand rendez-vous Europe 1/Le Parisien/Itélé.
Nathalie Kosciusko-Morizet a mis en garde, au Forum Radio J, sur "toutes les causeries qu'ont peut avoir sur ce sujet" qui "sont souvent un peu décalées et un peu hors de propos". Mais, a-t-elle reconnu, Nicolas Sarkozy a "plutôt un tempérament à se sentir encouragé que découragé" par l'adversité, en n'excluant que le "ce n'est pas terminé !" lancé au juge d'instruction par l'ancien président pouvait avoir une "traduction" politique.
Nettement plus catégorique, le très sarkozyste Christian Estrosi a pour sa part estimé sur France Inter que son champion "a plus que jamais un avenir politique". "Ce sont les électeurs de notre pays qui le disent. Et (...) tout cela est très rassurant pour une grande démocratie comme la nôtre", a-t-il ajouté.
(Sondage BVA réalisé par internet auprès d'un échantillon représentatif de la population française de 1.088 personnes et sélectionné selon la méthode des quotas).

http://www.lepoint.fr/politique/

Les proches de Sarkozy s'attaquent au juge Gentil

La signature par le juge d'une tribune dénonçant l'affaiblissement de la lutte anti-corruption en France depuis dix ans, est selon eux le signe d'un manque d'impartialité. Nadine Morano ose une comparaison avec l'affaire d'Outreau.
Ils sont furieux. La mise en examen de Nicolas Sarkozy pour abus de faiblesse dans le cadre de l'affaire Bettencourt ulcère ses proches, qui n'hésitent pas à mettre en cause le professionnalisme et l'impartialité du juge d'instruction Jean-Michel Gentil.
Le premier à sonner la charge fut Henri Guaino, ancien conseiller de l'ex-président. Interrogé au lendemain de la mise en examen de Nicolas Sarkozy, il déclara sur Europe 1 et RTL que le juge avait «déshonoré un homme, les institutions, la justice» en prenant cete décision «indigne» et «irresponsable». «Elle n'a pas tenu compte des conséquences qu'elle pouvait avoir sur l'image du pays, de la République, de nos institutions». Le député des Yvelines a même demandé au juge d'instruction de «venir devant les Français et leur expliquer pourquoi, sur quels fondements, et à partir de quels faits précis, concrets et irréfutables il a pris une décision aussi lourde de conséquences».
La violence des propos n'a pas laissé le juge Gentil indifférent. Ce dernier songe à porter plainte au pénal contre Henri Guaino pour injure et diffamation. «Il a été injurié par quelqu'un qu'il ne connaît pas, qui est tout à fait extérieur au dossier et qui semble aussi avoir des connaissances assez sommaires en matière de procédure pénale», a expliqué l'avocat du juge, Me Rémi Barousse.

Une tribune au coeur des attaques

«Atteinte à la liberté d'expression» répond ce dimanche Jean-François Copé. «S'il advenait qu'Henri Guaino fasse l'objet d'une procédure pour ce qu'il a dit, je serais solidaire de lui. Je n'ai pas tenu les propos d'Henri Guaino mais en tant que président de l'UMP, je suis solidaire de sa liberté d'expression».
Le chef de l'opposition s'est également attaqué, en deux temps, à une tribune cosignée par le juge Gentil en juin 2012 sur les insuffisances de la lutte anti-corruption sous les présidences Sarkozy et Chirac. Dans cette dernière, 82 magistrats s'alarmaient de l'abandon de la lutte contre la grande délinquance financière au cours de «la décennie qui s'achève», «comme si les exigences de probité et d'égalité de tous devant la loi s'étaient dissoutes dans la crise».
«Je considère qu'à partir du moment où des magistrats s'expriment dans une tribune dans la presse - c'est d'ailleurs leur droit -, ils ne peuvent pas dans le même temps interdire à des responsables politiques de s'exprimer à leur tour», a affirmé Copé sur Europe 1. «On peut les uns et les autres s'interroger sur le contenu d'une tribune de magistrats qui met en cause la politique menée par un chef de l'Etat d'un point de vue judiciaire comme ils l'ont fait, pour ensuite se trouver dans une situation d'être eux-mêmes en charge d'un dossier le concernant».

Morano compare l'affaire Sarkozy avec Outreau

La supposée partialité du juge est un argument repris par l'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, dans le Journal du Dimanche. «J'observe une chose. Le juge Gentil a signé une tribune politique le 27 juin 2012 dans laquelle il met en cause la politique de Nicolas Sarkozy et celle de son prédécesseur, les accusant de ‘vouloir protéger les corrompus'. Cinq jours après la signature de cette tribune, le même juge a opéré quatre perquisitions au domicile de Nicolas Sarkozy, dans son bureau, ainsi qu'au domicile de sa secrétaire. Si l'on rapproche ces faits de la tribune politique qu'a signée le juge Gentil contre Nicolas Sarkozy quatre jours avant la perquisition à son domicile, on peut se poser au minimum la question de l'impartialité de ce magistrat».
Mêmes éléments de langage chez Nadine Morano, qui a estimé ce dimanche sur France 3 que «quand vous êtes juge, et ne voulez pas qu'on remette en cause votre impartialité, vous ne signez pas de tribunes comme l'a fait le juge Gentil, avec certains autres de ses collègues. Lorsqu'on est magistrat, on doit avoir un droit de réserve, parce que la politique pénale, la politique judiciaire, elle est faite par les élus du peuple, elle n'est pas faite par les juges». Puis l'ancienne ministre a résumé sa pensée par une formule polémique: «Il y a eu l'affaire d'Outreau avec un juge d'instruction dépassé. Et là nous avons maintenant l'affaire Sarkozy avec un juge engagé.»
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/03/24/01016-20130324ARTFIG00072-les-proches-de-sarkozy-s-attaquent-au-juge-gentil.php
 

Me Barousse, avocat du juge Gentil : « Les bornes ont été dépassées »

« Extravagant », selon , « invraisemblable » à en croire Frédéric Lefebvre, « ahurissant et abject » dixit Nadine Morano… Dans les heures qui ont suivi l’annonce de la mise en examen de par le juge d’instruction Jean-Michel Gentil, la colère a emporté une partie des proches de l’ancien chef de l’Etat. Aujourd’hui encore dans le « JDD », l’avocat de Nicolas Sarkozy, Me Thierry Herzog, s’interroge sur l’« impartialité » du magistrat, évoquant une tribune selon lui « politique » signée par ce dernier. « Je n’avais pas vu une telle violence collective depuis la première cohabitation des années 1986-1988 », témoigne le magistrat honoraire, Philippe Bilger. Les propos les plus durs ont été tenus par qui a accusé le magistrat d’avoir « déshonoré la justice ». Face à ces attaques, et d’autres visant son épouse, le magistrat bordelais a décidé de réagir par la voix de son avocat parisien, Me Rémi Barousse.

Pourquoi le juge Gentil a-t-il décidé de porter plainte contre Henri Guaino ?
Me Rémi Barousse. Dans l’exercice de leurs fonctions, les magistrats sont bâillonnés, pieds et poings liés. Ils n’ont pas le droit de réagir, même lorsqu’ils sont agressés ou critiqués. Même, aussi, lorsqu’ils entendent des aberrations les conçernant. J’en sais quelque chose : j’ai moi-même été vingt ans dans la magistrature avant de devenir avocat. Cette fois, pourtant, Jean-Michel Gentil a estimé que les bornes avaient été dépassées. Il m’a donc effectivement chargé d’étudier la faisabilité juridique d’une plainte en diffamation, soit pour outrage à magistrat, soit pour injure publique. Nous nous déciderons très vite, en début de semaine prochaine.


Selon une rumeur qui enfle sur Twitter, la femme de Jean-Michel Gentil appartiendrait à la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux — celle-là même qui devra se prononcer sur la requête en nullité formulée par l’avocat de Nicolas Sarkozy…
Que certains puissent penser cela est juste incroyable. Nous démentons formellement cette rumeur. La femme de Jean-Michel Gentil est vice-procureur au tribunal de grande instance de Bordeaux. N’appartenant pas du tout à la chambre de l’instruction, elle n’interviendra donc en rien dans les dossiers instruits par son mari.

Certains propos tenus sur le juge Gentil sont très durs. Le sont-ils davantage que dans d’autres affaires sensibles ?
Depuis l’affaire Urba (NDLR : en 1991, le PS avait été touché par une affaire de financement occulte), je n’ai pas souvenir d’attaques aussi violentes.


http://www.leparisien.fr/affaire-bettencourt/me-barousse-avocat-du-juge-gentil-les-bornes-ont-ete-depassees-24-03-2013-2666145.php

L’avocat de Sarkozy s’interroge sur «l’impartialité» du juge Gentil

«On peut se poser au minimum la question de l’impartialité de ce magistrat», déclare au JDD Me Thierry Herzog, après avoir évoqué «la tribune politique qu’a signée le juge Gentil contre Nicolas Sarkozy, quatre jours avant la perquisition à son domicile», un texte sur la corruption co-signé avec 81 autres magistrats.
Dans ce texte, dit encore l’avocat «il met en cause la politique de Nicolas Sarkozy et celle de son prédécesseur, les accusant de vouloir protéger les corrompus. Cinq jours après la signature de cette tribune, le même juge a opéré quatre perquisitions au domicile de Nicolas Sarkozy, dans son bureau, ainsi qu’au domicile de sa secrétaire».
Le texte évoqué a été publié le 27 juin 2012 dans le quotidien Le Monde sous le titre «Agir contre la corruption, l’appel des juges contre la délinquance financière».
Les signataires, parmi lesquels figurent d’autres juges réputés, mais aussi l’Association française des magistrats instructeurs, des universitaires, policiers ou encore des associations de lutte contre la corruption, font le constat de l’échec de la lutte contre la délinquance financière durant la décennie qui s’achève, évoquant le «délitement» des dispositifs de répression contre la corruption, et le «désengagement de l’Etat», et proposent des réformes, sans cependant mentionner directement Nicolas Sarkozy.
Dans son entretien au JDD, Me Thierry Herzog, revient en outre sur l’incident ayant marqué la fin de l’audition de l’ex-chef de l’Etat par le juge Gentil et les deux autres magistrates saisies, Cécile Ramonatxo et Valérie Noël, évoqué samedi par Le Parisien et Le Monde.
Après neuf heures de confrontation le juge a «signifié à Nicolas Sarkozy qu’il était témoin assisté pour les faits d’abus de faiblesse de 2008 et de recel de janvier et février 2007, mais mis en examen pour abus de faiblesse pour des faits commis en février 2007», explique Me Herzog.
«Nicolas Sarkozy lui a répondu que c’était une grande injustice. Le juge Gentil lui a rétorqué violemment que son propos était injurieux. Nicolas Sarkozy a répondu non, c’est une injustice et j’ai la liberté de dire et de penser ce que je veux. Le juge a ajouté : C’est une injure et maintenant, c’est terminé. Nicolas Sarkozy a dit non, ce n’est pas terminé, signifiant ainsi que comme tout un chacun il userait des voies de recours», déclare l’avocat.

http://www.leprogres.fr/france-monde/2013/03/24/l-avocat-de-sarkozy-s-interroge-sur-l-impartialite-du-juge-gentil

samedi 23 mars 2013

Affaire Bettencourt: Le juge Gentil va porter plainte contre Henri Guaino

Pour Henri Guaino, la décision du juge Gentil de mettre Nicolas Sarkozy en examen dans le cadre de l'affaire Bettencourt «déshonore la justice»...
Le juge Jean-Michel Gentil va porter plainte contre Henri Guaino, après les propos que le député UMP a tenus sur lui vendredi matin, a indiqué samedi son avocat à l'AFP, confirmant une information de RTL.

>> Qui est le juge Gentil? Son portrait par là

«Il m'a mandaté pour étudier une plainte pénale contre M. Guaino, suite aux propos qui ont été tenus hier matin sur Europe 1, où les propos ont été tout à fait inadmissibles. On a accusé M. Gentil de porter atteinte à la République, d'être le déshonneur de la Justice et des institutions et j'en passe», a déclaré Me Rémi Barousse à l'AFPTV. «M. Guaino sera cité devant le tribunal correctionnel pour répondre des infractions qui lui sont reprochées», a-t-il déclaré. «Je précise que c'est tout à fait périphérique au dossier dont a pu être saisi M. Gentil, qui a été injurié par quelqu'un qu'il ne connaît pas, qui est tout à fait extérieur au dossier et qui semble aussi avoir des connaissances assez sommaires en matière de procédure pénale», a-t-il ajouté.

«Il a le droit de se défendre comme toute personne»

Evoquant le juge Gentil, qui est, outre son client, son ami et ancien collègue magistrat, Me Barousse a observé: «Il est magistrat, mais comme toute personne, il a le droit de défendre ses droits, il a le droit à ne pas être injurié publiquement et à ne pas être outragé publiquement. Donc il a le droit de se défendre comme toute personne». «C'est quelqu'un d'extrêmement sérieux, compétent et travailleur et totalement impartial et indépendant. J'entends des commentaires, ou j'ai pu lire des commentaires, où on le soupçonne de connivence politique mais je peux affirmer que tout cela est absolument faux», a conclu l'avocat.
Henri Guaino, proche de Nicolas Sarkozy, a estimé vendredi que le juge Jean-Michel Gentil avait «déshonoré la justice» en mettant en examen l'ex-chef de l'Etat pour abus de faiblesse. «Je conteste la façon dont il fait son travail (...), je la trouve indigne, je trouve qu'il a déshonoré un homme, les institutions, la justice», a notamment déclaré Henri Guaino. Il a aussi qualifié de «grotesque, insupportable» la qualification d'abus de faiblesse retenue. «Cette décision est irresponsable, elle n'a pas tenu compte des conséquences qu'elle pouvait avoir sur l'image du pays, de la République, de nos institutions», a-t-il insisté, avant de demander au juge «de venir expliquer aux Français pourquoi (...) il a pris une décision aussi lourde de conséquences».

http://www.20minutes.fr/politique/1124297-20130323-bettencourt-juge-gentil-va-porter-plainte-contre-henri-guaino