mercredi 4 juin 2014

Perquisition au siège de Bygmalion

Affaire Bygmalion, suite. Une perquisition était en cours mercredi matin au siège de la société, à Paris, dans le cadre d'une enquête pour délit de favoritisme et prise illégale d'intérêts présumés, selon une source proche de l'enquête, confirmant une information de France 3 Nice.
Trois policiers de la Direction des affaires économiques et financières de la PJ de Nice et au moins deux agents de l'Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales sont arrivés au siège de la société, dans le IXe arrondissement, vers 9h30.
Un maire à l’origine du contrat.Une autre perquisition avait eu lieu la veille au domicile de Guillaume Peltier, vice-président démissionnaire de l'UMP, dans le Loir-et-Cher, dans le cadre de cette même enquête, diligentée après une plainte de l'association de lutte anticorruption Anticor déposée le 18 décembre 2012.
Cette plainte faisait suite à une décision du maire UMP de Menton (Alpes-Maritimes), Jean-Claude Guibal, de commander un "audit de communication accompagné de recommandations stratégiques" à la société Bygmalion et de demander une "évaluation", un "accompagnement" et un "suivi des politiques publiques municipales" à la société Com1+, dirigée par Guillaume Peltier.
D'autres communes concernées ? Alertée par deux élus locaux d'opposition, Anticor a dénoncé des décisions qui, selon elle, "n'ont pas été entourées de toute la transparence requise". "D'une part, le maire s'est abstenu de donner le montant exact de ces marchés. D'autre part, (...) il n'a pas fourni le détail des prestations commandées", note l'association. Le contrat décroché par les deux entreprises dépassait les 15.000 euros, seuil maximal au-delà duquel un appel d'offres est obligatoire. Bygmalion et Com1+ sont donc soupçonnées de s'être arrangées pour découper le marché en deux parts afin de ne pas dépasser ce seuil, avec l'aval présumé du maire. D'autres communes des Alpes-Maritimes pourraient être concernées par l'enquête, selon des sources concordantes.
 

dimanche 1 juin 2014

Claude Guéant est venu parler d'"un scandale d'Etat"

Claude Guéant, dont la garde à vue sur l'arbitrage controversé dont a bénéficié Bernard Tapie a été levée mercredi a répondu aux questions du Grand Rendez-Vous, sur Europe 1 concernant les interrogations des inspecteurs de police. "Le terme de garde à vue est un peu affamant et stigmatisant, il faut savoir qu'en droit, si on est retenu plus de quatre heures on est forcément en garde à vue", a d'abord tenu à préciser Claude Guéant. l'ancien ministre admet toutefois avoir été "surpris" de voir une vingtaine d'archives qui "appartiennent à Nicolas Sarkozy", lors des ses interrogatoires sur l'affaire Tapie.
"Un scandale d'Etat". "Ils m'ont produit des archives qui appartiennent à Nicolas Sarkozy, données par la présidence actuelle, qui n'étaient pas versées aux archives nationales", assure l'ancien ministre de l'Intérieur. La procédure est selon lui irrégulière, comme il l'a fait savoir aux enquêteurs, précise Claude Guéant. Je suis venu pour parler d'"un scandale d’État". "Nous savons aujourd'hui, qu'il y a au sein de l’État, une organisation qui est faite à coup de violation du secret de l'instruction et de l'enquête et à coup d'instrumentalisation de la justice pour dénigrer et détruire Nicolas Sarkozy et ses principaux collaborateurs", accuse Claude Guéant au micro d'Europe 1.
"Faire diversion". Pour appuyer ses accusations, Claude Guéant met en avant le timing avec lequel est distillé "les pseudos informations, sur des pseudos affaires". "C'est toujours à des moments cruciaux sur un plan politique. Quand il y a besoin de faire diversion, on sort une affaire avec uniquement des éléments à charge et pas à décharge", assure Claude Guéant. L'ancien ministre cite notamment la divulgation des contenus des appels téléphoniques de Nicolas Sarkozy juste avant les élections municipales. "Il y a trois sources d'information possible : la justice, la police et le pouvoir ", lance Claude Guéant. L'ancien ministre de l'Intérieur constate qu'il est étrange que le pouvoir n'ait pas lancé une enquête sur la justice et la police pour ces révélations.
Une "manipulation". Sur l'affaire Tapie, Claude Guéant détaille les notes que lui ont présenté les enquêteurs. "Des notes de secrétariat... mais surtout un projet de loi qui prévoyait que les établissements publics pouvaient avoir recours à l'arbitrage, ce qui veut dire que le gouvernement a essayé de valider l'arbitrage", explique l'ancien ministre. Et ce qui est intéressant selon lui c'est "qu'on ait voulu transmettre à la justice ce document qui n'a aucune espèce d'intérêt pour l'affaire". Les archives appartiennent à celui qui les a faites et aux archives nationales, il y a donc "manipulation", lance Claude Guéant.
"Nous étions tous favorable à cet arbitrage". "L'arbitrage a été décidé en application de la constitution par le gouvernement en la personne de la ministre de l'Economie et des Finances, sous l'autorité du Premier ministre", rappelle Claude Guéant. "Nous étions tous favorable à cet arbitrage", précise le ministre, qui défend "la vision qu'avait le gouvernement de l'intérêt de l'Etat". Claude Guéant revient sur l'histoire de la vente d'Adidas et assure que, comme la justice l'a décidé, "Bernard Tapie a été lésé". "L'arbitrage règle 90% des cas de litige commercial", rappelle l'ancien ministre. Mais insiste sur le fait que "soupçonner, émettre l'idée, que le gouvernement, l'Elysée, aient pu tremper dans un arbitrage truqué est monstrueux". Mais précise que si l'affaire devait être rejugée, "ça coûterait plus cher à l'Etat".
"La DGSE m'observe". Certain de ses accusations sur le "scandale d'Etat", Claude Guéant assure "savoir des choses". Mais rappelle qu'il a "le droit au silence, mais j'ai la certitude que quand je voyage à l'étranger la DGSE m'observe". Et il précise qu'il "n'a jamais commis la moindre malhonnêteté". Claude Guéant est certain que toutes ces actions ont été faites pour "causer préjudice à Nicolas Sarkozy, à l'affaiblir auprès de son propre camp et de l'opinion publique".
La "légitimité du président est contestée dans son camp". "Nous sommes dans une situation très délicate qui confine à la crise institutionnelle", assure Claude Guéant. "Le Premier ministre et les parlementaires socialistes testent le président de la République et ça c'est inédit", rappelle Claude Guéant. "Si la légitimité du président grâce au vote est indiscutable jusqu'à la fin de son mandat, le second pied, est les parlementaires et ceux-ci contestent sa légitimité", explique l'ancien ministre. Il pointe également l'échec de la politique de François Hollande, notamment sur la question du chômage et du logement. Il regrette que le président et au gouvernement c'est "de conduire une politique qui conduit les Français à ne plus avoir confiance en leur pays".
"Gardons-nous de juger par avance". Interrogé sur les révélations de Bygmalion, Claude Guéant défend l'honnêteté de Nicolas Sarkozy qui n'a jamais vérifié les comptes de campagne. "Il y a une investigation judiciaire, elle nous dira ce qu'il s'est passé. Mais je vois toutefois deux éléments d’invraisemblance", assure l'ancien ministre. "11 millions de plus ça fait un tiers de la dépense en plus et la commission des comptes de campagne a bien vérifié les comptes, au point de les corriger", rappelle Claude Guéant. "Gardons-nous de juger par avance", prévient l'ancien ministre.
 

Affaire Bygmalion : la police découvre des factures compromettantes

La police a découvert au siège de la société Bygmalion une double comptabilité qui confirmerait la facturation à l'UMP d'une partie des 42 meetings de Nicolas Sarkozy lors la campagne présidentielle de 2012, rapporte le Journal du Dimanche.

A chaque jour, ou presque, son lot de révélations dans l'affaire Bygmalion. Une "affaire de fausses factures" qui prend de plus en plus la voie d'une "affaire de comptes de campagne de Nicolas Sarkozy". Selon le JDD, en effet, les policiers ont mis la main sur une double comptabilité lors de perquisitions au siège de la société et de sa filiale Event & Cie, dans la nuit de lundi à mardi. Ils seraient en possession d'une liasse de factures qui montrent que le coût réel des meetings facturés par Event & Cie a été de 19 millions d'euros, dont 14 millions imputés à l'UMP par le biais notamment de factures fictives, ajoute l'hebdomadaire, qui cite un cadre deBygmalion.

Selon celui-ci, le dépassement des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy couvert par ce système est de l'ordre de 11 millions d'euros, comme l'avait révélé lundi l'avocat de Bygmalion Me Maisonneuve. Ce cadre assure queBygmalion avait tiré le signal d'alarme auprès de l'équipe de campagne début avril 2012. Il précise que le coût des meetings allait de 250.000 euros pour les "petits formats" rassemblant 3.000 à 4.000 personnes à 3,5 millions d'euros pour une réunion géante à Villepinte, près de Paris. Event & Cie prenait 20 à 25% de marge, précise la même source, qui jure que les prestations facturées étaient bien réelles.

Lors de sa confession télévisée, l'ex directeur de cabinet de Jean-François Copé, Jérôme Lavrilleux a dit assumer la responsabilité de ce dépassement et la facturation de ces frais à l'UMP. Tout juste élu au Parlement européen, plusieurs hauts responsables de l'UMP réclament toutefois sa démission de son mandat d'eurodéputé