dimanche 25 mars 2012

Semaine cruciale pour DSK

Dans le Bronx, Nafissatou Diallo, son accusatrice américaine, attend que sa vie reprenne enfin un cours normal. La femme de chambre, qui prétend avoir été violée par DSK, vit toujours au coeur de la communauté guinéenne de New York avec sa fille. Elle vient d’emménager dans un nouvel appartement.
Au téléphone, elle se lamente de "ses journées sans but, sans ce travail du Sofitel" qu’elle aimait tant. Elle a suivi "des séances de rééducation pour son épaule" qu’elle dit douloureuse depuis l’agression. "J’ai vu beaucoup de médecins et je devrai subir une intervention." C’est l’un de ses amis qui a établi ce contact, bref, avec le JDD. "Je voudrais bien répondre à une interview mais mes avocats me l’ont formellement interdit", assure-t-elle avant de poursuivre : "Mon beau-frère voulait que je fasse un livre sur ma vie. Là encore, ils n’ont pas voulu." Nafissatou Diallo promet de demander l’autorisation et de rappeler. Fin de la conversation.
Depuis l’affaire, le Sofitel n’a pas rompu son contrat. Le syndicat des femmes de chambre considère qu’elle est toujours membre de l’organisation qu’elle fréquente de temps en temps pour des questions administratives. John Turciano, l’un des porte-parole du syndicat, affirme qu’il a l’intention de se rendre à l’audience du 28 pour lui manifester son soutien.

Strauss-Kahn est entendu le même jour à Lille

À quelques blocs plus au Sud, toujours dans le Bronx, le juge McKeon collectionne les affiches de combats de boxe. Sa passion. Pourtant à 63 ans, ce colosse d’origine irlandaise est passé maître dans l’art du compromis. Il n’aime rien tant que les accords amiables. En matière de dommages médicaux, il en a même conçu une doctrine et une méthode que ses pairs envisagent d’étendre dans d’autres comtés du pays. Il assure qu’il fera tout pour favoriser les négociations dans l’affaire Diallo/Strauss- Kahn. Mercredi, il va donner le top départ du deuxième volet de l’affaire du Sofitel.
Nafissatou Diallo demande toujours réparation devant la justice civile même si, en août dernier, l’action que ses avocats avaient engagée devant la cour pénale de Manhattan avait tourné court. Nafissatou Diallo – pas plus que DSK – ne sera pas présente à l’audience du 28 mars. Les deux protagonistes devraient d’ailleurs ne jamais plus se croiser. Entendu le même jour à Lille dans le cadre de l’affaire du Carlton, DSK n’a pas l’intention retourner aux États-Unis de sitôt. S’ils souhaitent recueillir sa déposition, les avocats de Diallo devront venir l’auditionner à Paris. Si le procès à lieu.