jeudi 27 mars 2014

Le surprenant hommage de Cécilia Attias à Edwy Plenel

 La rencontre est inattendue. Lors du Salon du livre de Paris, le co-fondateur du site d’informations Mediapart, a été interrompu dans sa séance dédicaces par Cécilia Attias. Devant les caméras du Petit journal, l’ex-Madame Sarkozy est venue saluer Edwy Plenel, en ces termes : "Je voulais juste vous saluer. Comment allez-vous ? […] Je vous félicite."
Très cordiale, cette rencontre a de quoi étonner. Car c’est Mediapart qui a révélé les dernières affaires concernant l’ancien président de la République : des écoutes à l’affaire Bettencourt en passant par le possible financement de sa campagne par le dictateur libyen Kadhafi.
Dans la séquence, Richard Attias, le nouveau mari de Cécilia, en rajoute une couche, en affirmant avoir trouvé Edwy Plenel "excellent" sur le plateau de l'émission Mots croisés, sur France 2. Dans cette émission, le journaliste a ardemment défendu les investigations de son site concernant Nicolas Sarkozy. Et le journaliste de Mediapart d'en rajouter : "Je vous laisse mes coordonnées. Sait-on jamais ..."

http://www.lejdd.fr/Societe/Depeches/Le-surprenant-hommage-de-Cecilia-Attias-a-Edwy-Plenel-658847

Ecoutes de Nicolas Sarkozy: l'ex-chef de l'Etat sort de son silence

mercredi 26 mars 2014

La lettre de Nicolas Sarkozy

Ce que je veux dire aux Français
J'ai longuement hésité avant de prendre la parole. D'abord parce que je sais qu'il existe des sujets prioritaires pour nos compatriotes, à commencer par l'explosion du chômage. Ensuite, parce que, depuis deux ans, je me suis tenu à la décision de silence et de retrait que j'avais annoncée au soir du second tour de l'élection présidentielle de 2012. Contrairement à ce qui s'écrit quotidiennement, je n'éprouve nul désir de m'impliquer aujourd'hui dans la vie politique de notre pays. Je ne suis animé par aucune velléité de revanche et ne ressens nulle amertume à l'endroit des Français qui m'ont fait l'immense honneur de me confier, durant cinq ans, les rênes de notre pays. J'ai par ailleurs trop conscience des peines, des souffrances et des inquiétudes qu'endurent chaque jour tant de nos compatriotes pour ne pas mesurer la chance qui m'a si souvent accompagné tout au long de ma vie. Cette réalité mêlée à mon tempérament fait qu'aussi loin que je m'en souvienne je n'ai jamais aimé me plaindre. À 59 ans, il est sans doute trop tard pour changer. En tout cas, sur ce point…
Et pourtant, je crois qu'il est aujourd'hui de mon devoir de rompre ce silence. Si je le fais, c'est parce que des principes sacrés de notre République sont foulés aux pieds avec une violence inédite et une absence de scrupule sans précédent. Si je le fais par le moyen de l'écrit et non celui de l'image, c'est parce que je veux susciter la réflexion et non l'émotion.
Qui aurait pu imaginer que, dans la France de 2014, le droit au respect de la vie privée serait bafoué par des écoutes téléphoniques? Le droit au secret des conversations entre un avocat et son client volontairement ignoré? La proportionnalité de la réponse pénale, au regard de la qualité des faits supposés, violée? La présomption d'innocence désacralisée? La calomnie érigée en méthode de gouvernement? La justice de la République instrumentalisée par des fuites opportunément manipulées?
Que chacun réfléchisse à ce bref inventaire car demain il pourra, à son tour, être concerné. C'est de moi qu'il s'agit aujourd'hui. Je ne suis pas une victime. Je peux me défendre. Je peux en appeler au bon sens des Français, de gauche comme de droite. Tous n'auront pas et n'ont pas cette chance.
Ancien président de la République, je suis devenu un citoyen comme les autres. C'est la règle démocratique. Qui d'ailleurs pourrait prétendre que je l'ai, si peu que cela soit, enfreinte? En vingt mois, j'ai subi quatre perquisitions qui ont mobilisé trois juges et quatorze policiers. J'ai été interrogé durant vingt-trois heures parce que l'on me suspectait d'avoir profité de la faiblesse d'une vieille dame! Des milliers d'articles rédigés à charge ont été publiés. Sur le sujet, que reste-t-il de cette boue complaisamment répandue? Rien, si ce n'est une décision de non-lieu après que toutes les investigations possibles ont été engagées. J'ai eu envie de crier: «Tout cela pour cela.» Mais je n'ai rien dit au nom du devoir que me créent les responsabilités qui furent les miennes. J'ai tout accepté, confiant dans la justice et surtout dans la vérité.
Et que dire de la prétendue affaire Karachi où, après des années d'enquête, les magistrats ont fini par découvrir que je n'y avais, au final, assumé aucune responsabilité. Là aussi, cela n'a pas empêché des centaines d'articles à charge.
Puis l'on s'est aperçu que j'avais été le seul de tous les candidats à avoir dépassé, durant la campagne présidentielle de 2012, les montants de dépenses autorisés! De ce fait, je fus reconnu fautif d'un dépassement de 2,1 %. La sanction fut, pour la première fois dans l'histoire de la République, la suppression de 100 % des financements publics. Le 9 juillet 2013, il nous a fallu rembourser 11,3 millions d'euros, dont j'étais caution à titre personnel. Grâce aux soutiens de 137.000 Français et à la mobilisation de ma famille politique, ce fut réalisé en deux mois. Comment leur dire mon immense reconnaissance? Cette fois encore, je n'ai rien dit. J'ai tout accepté.
Sans l'ombre d'une preuve et contre toute évidence, me voici accusé d'avoir fait financer ma campagne de 2007 par M. Kadhafi. On a parlé d'un virement de 50 millions d'euros! Un détail… Après des mois d'enquête, des dizaines de commissions rogatoires, la justice n'a trouvé ni virement, ni banque de départ, ni banque d'arrivée. Toute l'accusation repose sur les témoignages «crédibles» du fils de M. Kadhafi et de son entourage, sans doute une référence morale, et de celui de M. Takieddine, dont on connaît aujourd'hui le passif judiciaire.
J'ai déposé plainte contre Mediapart pour faux et usage de faux à la suite de la publication d'un faux grossier. Ma plainte a paru suffisamment crédible pour que ses dirigeants soient placés par la justice sous statut de témoin assisté.
Le simple bon sens devrait amener à considérer que la guerre que nous avons conduite en Libye a duré dix mois. Durant cette période, si M. Kadhafi avait eu le moindre document à utiliser contre moi, pourquoi ne l'a-t-il pas fait, alors même que j'étais le chef de la coalition contre lui?
Or voici que j'apprends par la presse que tous mes téléphones sont écoutés depuis maintenant huit mois. Les policiers n'ignorent donc rien de mes conversations intimes avec ma femme, mes enfants, mes proches. Les juges entendent les discussions que j'ai avec les responsables politiques français et étrangers. Les conversations avec mon avocat ont été enregistrées sans la moindre gêne. L'ensemble fait l'objet de retranscriptions écrites dont on imagine aisément qui en sont les destinataires!
Ajoutant l'illégalité à l'illégalité, on n'hésite pas à publier des extraits tronqués et mensongers de ces mêmes enregistrements. Qui a donné ces documents alors même qu'aucun avocat n'a accès à la procédure? Les seuls détenteurs en sont les juges ou les policiers… Sont-ils au-dessus des lois sur le secret de l'instruction?
On me met sur écoute en septembre 2013 pour des faits supposés de corruption qui auraient été commis en 2007! On le fait, non parce que l'on dispose d'indices, mais parce que l'on espère en trouver. Aujourd'hui encore, toute personne qui me téléphone doit savoir qu'elle sera écoutée. Vous lisez bien. Ce n'est pas un extrait du merveilleux film La Vie des autres sur l'Allemagne de l'Est et les activités de la Stasi. Il ne s'agit pas des agissements de tel dictateur dans le monde à l'endroit de ses opposants. Il s'agit de la France.
Suis-je en droit de m'interroger sur ce qui est fait de la retranscription de mes conversations? Je sais, la ministre de la Justice n'était pas au courant, malgré tous les rapports qu'elle a demandés et reçus. Le ministre de l'Intérieur n'était pas au courant, malgré les dizaines de policiers affectés à ma seule situation. De qui se moque-t-on? On pourrait en rire s'il ne s'agissait de principes républicains si fondamentaux. Décidément, la France des droits de l'homme a bien changé…
Heureusement, des milliers d'avocats, quelles que soient leurs sensibilités, ont décidé que trop, c'était trop. Avec le bâtonnier à leur tête, ils veulent faire entendre cette vérité qu'un avocat dans l'exercice de ses fonctions doit être protégé de la même manière qu'un journaliste. Dans la République, on n'écoute pas les journalistes, pas davantage que les avocats dans l'exercice de leurs fonctions!
Mais cela n'est pas tout. Mon propre avocat se trouve accusé d'avoir abusé de son influence auprès de notre juridiction suprême. Cette fois, fini de rire, car c'est à pleurer d'indignation. Son «crime»: être l'ami depuis trente ans d'un avocat général à la Cour de cassation, un des plus fameux juristes de France, à qui il a demandé des avis sur la meilleure stratégie de défense pour son client. Le problème, c'est que le client, c'est moi. Alors «le conseil» devient un «trafic d'influence» supposé. Peu importe que ce magistrat ne puisse exercer la moindre influence sur une chambre criminelle dans laquelle il ne siège pas. Détail, encore, que le gouvernement monégasque ait solennellement déclaré qu'il n'y avait jamais eu la moindre intervention. Dérisoire, le fait que le poste, auquel ce magistrat postulait pour après sa retraite, ait été pourvu un mois avant qu'il ait pensé à en signaler l'existence à mon avocat.
Tout ceci ne résiste pas à l'évidence. Eh bien, cela n'a pas empêché trois juges et vingt policiers de multiplier les perquisitions aux domiciles et au bureau de mon avocat, quatorze heures durant! Après avoir démonté sa machine à laver et exigé, qu'au moment de sa douche, à 6 h 30 du matin, il laissât la porte ouverte. La juge en charge est repartie avec ses téléphones. Dois-je considérer comme une anecdote le fait que cette magistrate soit membre du Syndicat de la magistrature? Ce syndicat désormais célèbre pour avoir affiché dans ses locaux le tristement fameux «mur des cons», où j'occupe une place de choix! Dois-je considérer qu'il s'agit d'un exercice serein et impartial de la justice? Augmenterai-je la gravité de mon cas en informant mes lecteurs que l'un des juges qui enquêtent sur le prétendu financement Kadhafi est celui-là même qui a signé, en juin 2012, l'appel des quatre-vingt-deux juges d'instruction, dont le ciblage de ma personne et de ma politique est transparent? Au moins dois-je être tranquillisé sur la clarté des opinions politiques d'un magistrat dont le devoir est pourtant d'enquêter à charge et à décharge. Pour la charge, je crois que l'on peut être confiant, mais pour la décharge… Quel justiciable voudrait connaître une situation semblable?
Et pourtant, envers et contre tout, je garde confiance dans l'institution judiciaire, dans l'impartialité de l'immense majorité des juges, dans la capacité de la justice à ne pas se laisser instrumentaliser.
Mon propos n'est pas de me plaindre. Je ne demande à personne de s'apitoyer sur mon sort. Ce texte est un appel à la conscience, aux convictions, aux principes de tous ceux qui croient en la République.
Aux Français qui n'ont pas voté pour moi, je demande d'oublier mon cas personnel et de penser à la République et à la France. Au nom de leurs propres convictions, peuvent-ils accepter ces violations répétées de nos principes les plus chers?
À ceux qui me sont attachés, je veux dire que je n'ai jamais trahi leur confiance. J'accepte tous les combats à condition qu'ils soient loyaux. Je refuse que la vie politique française ne fasse place qu'aux coups tordus et aux manipulations grossières.
Je veux affirmer que je n'ai jamais demandé à être au-dessus des lois, mais que je ne peux accepter d'être en dessous de celles-ci.
Enfin, à tous ceux qui auraient à redouter mon retour, qu'ils soient assurés que la meilleure façon de l'éviter serait que je puisse vivre ma vie simplement, tranquillement… au fond, comme un citoyen «normal » !
NS

mardi 25 mars 2014

Une carte de visite de Sarkozy chez Azibert

Selon des informations de L'Express, une carte de visite de l'ancien président de la République aurait été saisie lors de la perquisition effectuée le 4 mars au domicile parisien de Gilbert Azibert, haut magistrat de la Cour de cassation. Le numéro de portable de Nicolas Sarkozy figurerait sur cette carte.

Les juges en charge de l'enquête sur un éventuel trafic d'influence impliquant Nicolas Sarkozy devraient déterminer dans quelles circonstances le magistrat et l'homme politique ont pu être mis en relation


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/03/25/97001-20140325FILWWW00150-une-carte-de-visite-de-sarkozy-chez-azibert.php

lundi 24 mars 2014

La femme de Manuel Valls accusée de faire sauter les PV de ses amis !

La vie doit être plus facile quand on est la femme du ministre de l’Intérieur ! Anne Gravoin, épouse de Manuel Valls, aurait en effet profité de son statut pour faire sauter le PV de stationnement d’une amie, selon Le Point.
Les faits se seraient déroulés le mercredi 19 mars. Anne Gravoin a reçu une amie pour « une visite privée » à son domicile, explique Le Point. Pour éviter que celle-ci ne soit verbalisée pour mauvais stationnement, elle a prévenu la police via son « téléphone de service » de cette visite. L’amie s’est donc garée au pied du domicile des époux. Mais à son départ, elle s’est aperçue qu’elle avait tout de même été verbalisée.
Informée de l’affaire, Anne Gravoin aurait déclaré : « J’appelle immédiatement Manue ». Deux heures plus tard, un commandant de la GSMI (Groupe de Sécurité du Ministre de l'Intérieur) aurait appelé le gardien de la paix pour l’informer qu’il "s'occupait de faire le nécessaire", sous-entendu de faire annuler le PV !

http://www.ladepeche.fr/article/2014/03/23/1846434-femme-manuel-valls-accusee-faire-sauter-pv-amis.html

dimanche 23 mars 2014

Municipales 2014 - François Hollande : un Falcon pour aller voter ? Normal...

Le bulletin de vote d'un président de la République en exercice a à la fois autant et beaucoup plus de valeur qu'un autre. Autant, puisqu'il n'a qu'une voix, comme tout électeur. Mais beaucoup plus, en ce qui concerne François Hollande : environ 15 000 euros. En effet, bien que parisien pour un bail (éventuellement renouvelable) de cinq ans, le président en exercice a décidé de rester électeur dans son fief électoral de Tulle, en Corrèze.
Bilan de ce caprice télégénique : non pas un aller-retour en iDTGV, mais un trajet en Falcon. Comme au soir de son élection, le 6 mai 2012, finalement, quand il s'était vu reprocher d'avoir utilisé deux Falcon pour rentrer au plus vite de Tulle au Bourget, deux jets loués par le PS à la compagnie de Claude Perdriel pour la modique somme de 30 000 euros. À chacun son Fouquet's...
Comment éviter de dépenser 15 000 euros juste pour glisser un bulletin dans l'urne quand on travaille à l'Élysée et que l'on réside à Versailles ? Les solutions ne manquaient pas : se faire inscrire sur les listes électorales en Ile-de-France le temps de son mandat, prendre le train, donner une procuration à un ami (ce qui, concédons-le, suppose d'en avoir encore), ou tout simplement utiliser un des ATR 42, excellent biturbopropulseur régional de quarante sièges qui assure trois fois par jour la liaison Brive-Paris pour une somme modique. Encore heureux qu'aucun taquin n'ait, comme pour les moines de Fontgombault, demandé sa radiation des listes électorales de Tulle... Et ça, finalement, cela aurait été normal, et beaucoup moins cher pour les contribuables !

http://www.lepoint.fr/municipales-2014/municipales-2014-francois-hollande-un-falcon-pour-aller-voter-normal-23-03-2014-1804322_1966.php

Sarkozy fier de sa lettre aux Français

Selon Le Journal du Dimanche, l'ancien chef de l'Etat est fier du retentissement de sa lettre ouverte aux Français publiée jeudi soir dans Le Figaro. "Elle a remis l'église au milieu du village et la gauche n'a pas dénoncé la moindre inexactitude", a confié Nicolas Sarkozy.
Le journal du Dimanche
affirme que cette missive, Nicolas Sarkozy l'a mise sur pied seul après en avoir parlé avec son épouse Carla Bruni. La chanteuse était tellement atteinte par les attaques dont faisait l'objet l'ex-président qu'elle avait envisager d'aller le défendre sur les plateaux de télévisions

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/03/23/97001-20140323FILWWW00034-sarkozy-fier-de-sa-lettre-aux-francais.php

vendredi 21 mars 2014

Plenel: la lettre de Sarkozy, "une grave faute politique"

Tribune de Nicolas Sarkozy "c'est un cri de douleur"

La sortie fracassante de Sarkozy soulève un tollé

Nicolas Sarkozy à l'offensive


Nicolas Sarkozy à l'offensive par LCP

Valls : "Sarkozy veut tout casser pour échapper à la justice"

Le ministre de l'Intérieur a vivement contre-attaqué vendredi matin après la tribune de l'ancien président de la République.

Le texte publié par Nicolas Sarkozy vendredi dans Le Figaro n'en finit plus de faire réagir la classe politique.
En fin de matinée, Manuel Valls, qui était déjà intervenu sur Europe 1, s'est de nouveau exprimé, cette fois à Valence, où il était venu soutenir le candidat PS en vue des municipales de dimanche.

Et il n'a pas mâché ses mots : "Sarkozy veut tout casser pour échapper à la justice", a-t-il lancé.  "Cet homme a décidé de tout détruire", a-t-il ajouté, en estimant que la comparaison avec la Stati "discrédite son propos".
Le ministre de l'Intérieur a aussi démenti une nouvelle fois avoir été au courant des écoutes visant Nicolas Sarkozy. "Et c'est normal", a-t-il rappelé, en soulignant que sa fonction implique qu'il n'a aucun lien avec les magistrats.

À droite, la lettre de Sarkozy ne fait pas l'unanimité

La majorité s'indigne des propos de Nicolas Sarkozy, après sa lettre aux Français publiée jeudi soir sur le site du Figaro. Dans cette tribune, l'ancien chef de l'Etat répond aux attaques et à l'affaire des écoutes dont il a fait l'objet. Il parle de "calomnie", de "justice instrumentalisée" et établit même un parallèle avec "les activités de la Stasi". Mais qu'en pense la droite ?
"La stratégie du karcher". Les proches de l'ancien président sont évidemment montés au créneau pour défendre le chef de l'Etat comme un seul homme. "C'est une lettre partie du cœur, de quelqu'un qui aspire à être un citoyen normal mais voudrait ramener chacun à la raison", a ainsi estimé le secrétaire général adjoint de l'UMP, Geoffroy Didier, jeudi soir sur Europe1. Jean-François Copé, le président de l'UMP, évoque également une "réponse courageuse et indispensable face à des attaques incessantes".
Mais dans l'ensemble, la réaction de la droite se fait discrète. Si le timing de publication est plutôt salué, la violence du propos ne fait pas l'unanimité. "Il reprend la stratégie du Karcher", commente ainsi un cadre de l'opposition. Et selon un ancien ministre de Nicolas Sarkozy contacté par Europe1, cette réponse pourrait même "dégouter encore un peu plus les Français de la politique, et ne servir que le Front national".
 

Sarkozy: "Ce que je veux dire aux français"

Tribune de Sarkozy : Hollande dénonce une comparaison "insupportable" avec la Stasi

François Hollande a affirmé jeudi à Bruxelles que "toute comparaison avec des dictatures (était) forcément insupportable", en réponse à la tribune de Nicolas Sarkozy comparant les écoutes le visant aux méthodes de la Stasi (la police politique de l'ex-RDA).

En tant que chef de l'Etat, il n'entend "répondre à aucune polémique". Mais quand c'est trop... François Hollande a décidé de réagir jeudi soir, depuis Bruxelles, à la tribune de son prédécesseur Nicolas Sarkozy dans laquelle ce dernier compare les écoutes le visant aux méthodes de la Stasi, la police politique de l'ex-RDA. "Laisser penser que notre pays, notre République puissent ne pas être fondés sur les libertés, c'est introduire un doute qui n'a pas sa place, et toute comparaison avec des dictatures est forcément insupportable", a répliqué François Hollande.
 
Nicolas Sarkozy s'interroge dans sa tribune sur "ce qui est fait" du contenu des écoutes qui le visent dans une affaire de trafic d'influence. Il juge que les principes fondamentaux de la République ont été "foulés au pied" dans les procédures judiciaires le visant. "Mon devoir comme tout président de la République, a également fait valoir FrançoisHollande, c'est d'assurer l'indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs, l'exercice des droits de la défense, la présomption d'innocence, le respect des décisions de la chose jugée qui s'imposent à tous". C'est "de faire en sorte que les magistrats puissent faire leur travail dans notre pays, non pas comme ils le pensent individuellement, mais comme le droit leur fait obligation d'agir" et "c'est aussi de veiller à ce que les avocats puissent assurer la tâche qui est la leur", a-t-il poursuivi.
 
"Plus d'intervention dans les affaires individuelles"
François Hollande, que certains membres de l'opposition soupçonnent de faire travailler un "cabinet noir" pour empêcher le retour de son ancien rival, a assuré que le gouvernement n'était pour rien dans ses déboires judiciaires. "Il n'y a plus d'interventions dans les affaires individuelles", a-t-il dit, se posant comme le garant des institutions et ajoutant que son devoir était "d'assurer l'indépendance de la justice, la séparation des pouvoirs, l'exercice des droits de la défense, la présomption d'innocence".

Dans ce texte, également mis en ligne sur son compte Facebook, l'ex-président ironise aussi sur les dénégations de Christiane Taubira et Manuel Valls, qui affirment ne pas avoir été informés - ou tardivement - de sa mise sous écoute. "Je sais, la ministre de la Justice n'était pas au courant, malgré tous les rapports qu'elle a demandés et reçus. Le ministre de l'Intérieur n'était pas au courant, malgré les dizaines de policiers affectés à ma seule situation. De qui se moque-t-on? On pourrait en rire s'il ne s'agissait de principes républicains si fondamentaux", écrit-il. Les écoutes judiciaires, a répondu François Hollande, sont "décidées par des juges indépendants, sans que l'exécutif, que ce soit le garde des Sceaux et encore moins le ministre de l'Intérieur, n'ait à intervenir".

"La loi est la même pour tous", rappelle Ayrault

L'attaque de Nicolas Sarkozy contre le gouvernement a suscité l'indignation de Jean-Marc Ayrault, qui a dénoncé une "grave faute morale". Le Premier ministre a en outre jugé que "la comparaison entre la République française et l'Allemagne de l'Est est insupportable".  Jean-Marc Ayrault "rappelle solennellement que la France est un Etat de droit. La liberté y est respectée. La loi est la même pour tous. Elle doit être respectée par tous".
  
"Mettre en cause l'honneur de la justice et de la police est une grave faute morale", poursuit le Premier ministre, qui souligne que "le respect des institutions de la République s'impose à tous, et particulièrement à ceux qui exercent ou ont exercé les plus hautes responsabilités", conclut le Premier ministre.
Taubira "n'entend pas accepter cette injure"
"En qualité de ministre de la Justice, Christiane Taubira n'entend pas accepter cette injure à l'égard des citoyens français et des juges ainsi que cette attaque envers les institutions de la République", dit-elle. "Les règles de procédure très précises ont été codifiées depuis des années et impulsées par la Cour européenne des Droits de l'Homme. Ces attaques d'une  extrême violence contre les institutions, contre les magistrats au prétexte  d'appartenance syndicale, et contre la haute institution constitutionnelle fragilisent l'Etat de droit, qui garantit l'égalité de tous devant la loi", conclut le texte.

Quant à l'Union syndicale des magistrats (USM, majoritaire), elle s'est refusée "à répondre à cette tribune, considérant que toute polémique ne pourrait qu'accréditer dans l'opinion publique l'idée d'un prétendu complot des juges", selon un communiqué publié jeudi soir. "La justice ne se rend pas dans les médias et (...) la contestation d'une  décision passe par l'exercice normal des voies de recours", a écrit le bureau de l'USM
 

jeudi 20 mars 2014

Ce qu'il faut retenir de la lettre de Sarkozy

Voici les principales déclarations de Nicolas Sarkozy dans une tribune au Figaro à paraître vendredi, intitulé "Ce que je veux dire aux Français", en réponse aux ennuis judiciaires qui le visent :

Sur la raison de sa prise de parole

"Contrairement à ce qui s'écrit quotidiennement, je n'éprouve nul désir de m'impliquer aujourd'hui dans la vie politique de notre pays (...) Je crois qu'il est aujourd'hui de mon devoir de rompre ce silence. Si je le fais, c'est parce que des principes sacrés de notre République sont foulés aux pieds avec une violence inédite et une absence de scrupule sans précédent (...)"

Sur la légitimité des écoutes

"Qui aurait pu imaginer que, dans la France de 2014, le droit au respect de la vie privée serait bafoué par des écoutes téléphoniques? Le droit au secret des conversations entre un avocat et son client volontairement ignoré? La proportionnalité de la réponse pénale, au regard de la qualité des faits supposés, violée? La présomption d'innocence désacralisée? La calomnie érigée en méthode de gouvernement? La justice de la République instrumentalisée par des fuites opportunément manipulées ? (...) Voici que j'apprends par la presse que tous mes téléphones sont écoutés depuis maintenant huit mois. (...) L'ensemble fait l'objet de retranscriptions écrites dont on imagine aisément qui en sont les destinataires! (...)
Ajoutant l'illégalité à l'illégalité, on n'hésite pas à publier des extraits tronqués et mensongers de ces mêmes enregistrements. (...) On me met sur écoute (...), non parce que l'on dispose d'indices, mais parce que l'on espère en trouver. Aujourd'hui encore, toute personne qui me téléphone doit savoir qu'elle sera écoutée. Vous lisez bien. Ce n'est pas un extrait du merveilleux film La Vie des autres sur l'Allemagne de l'Est et les activités de la Stasi (...). Il s'agit de la France (...)"

Sur la dimension politique des écoutes

"Suis-je en droit de m'interroger sur ce qui est fait de la retranscription de mes conversations? Je sais, la ministre de la Justice n'était pas au courant, malgré tous les rapports qu'elle a demandés et reçus. Le ministre de l'Intérieur n'était pas au courant, malgré les dizaines de policiers affectés à ma seule situation. De qui se moque-t-on? On pourrait en rire s'il ne s'agissait de principes républicains si fondamentaux. Décidément, la France des droits de l'homme a bien changé... (...)"

Sur le soupçon de financement libyen de la campagne de 2007

"Le simple bon sens devrait amener à considérer que la guerre que nous avons conduite en Lybie a duré 10 mois. Durant cette période, Si M. Kadhafi avait eu le moindre document à utiliser, pourquoi ne l'a-t-il pas fait, alors même que j'étais le chef de la coalition contre lui."

Sur le soupçon de trafic d'influence 

"Mon propre avocat se trouve accusé d'avoir abusé de son influence auprès de notre juridiction suprême. Cette fois, fini de rire, car c'est à pleurer d'indignation. Son 'crime': être l'ami depuis trente ans d'un avocat général à la Cour de cassation, un des plus fameux juristes de France, à qui il a demandé des avis sur la meilleure stratégie de défense pour son client. Le problème, c'est que le client, c'est moi. Alors 'le conseil' devient un 'trafic d'influence' supposé. (...)"
 

Tribune de Sarkozy : "C'est plus qu'un coup de colère"

OPINION - "A écouter toutes les réactions, je me suis demandé si Nicolas Sarkozy avait bien fait de réagir", a expliqué jeudi soir Catherine Nay, éditorialiste politique à Europe 1, après la publication de la tribune de Nicolas Sarkozy sur le site du Figaro. "Demain, il va s'en prendre encore plein la figure", a-t-elle auguré.
Pour Catherine Nay, cette longue lettre "aux Français" est celle "d'un homme qui n'en peut plus". "Il y a un ras-le-bol. Si on se met à sa place, ce qu'il a subi depuis plusieurs mois est quand même hors norme", estime l'éditorialiste. "La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, ce sont ces écoutes et surtout qu'elles sont données à un journal. C'est à dire que les juges ou les policiers violent le secret de l'instruction. Et c'est très désagréable, mettez-vous à sa place. Lui, il n'en peut plus", poursuit-elle.
"C'est plus qu'un coup de colère. je comprends qu'il soit excédé par ce qui lui arrive. Je ne dis pas qu'il a eu raison de réagir comme ça mais je le comprends", conclut-elle.
 

Désir dénonce "l'attaque inouïe" de Sarkozy

Le premier secrétaire du Parti socialiste, Harlem Désir, a dénoncé ce soir "l'attaque inouïe" portée contre les institutions françaises par Nicolas Sarkozy, qui a comparé les écoutes judiciaires dont il est l'objet aux méthodes de la Stasi.

Dans une tribune au Figaro, l'ancien chef de l'Etat dénonce une "violence inédite" à son égard et accuse indirectement l'exécutif et les ministres de la Justice et de l'Intérieur de violer des "principes fondamentaux". Le patron du PS estime dans un communiqué que Nicolas Sarkozy "s'autorise une pression sans précédent sur les magistrats chargés de faire la lumière sur des faits, qui, s'ils étaient avérés, seraient très graves".

"Je dénonce avec force l'attaque inouïe portée aujourd'hui par Nicolas Sarkozy contre les institutions de la République", ajoute-t-il. "Sans aucune retenue, il va jusqu'à comparer son pays à l'Allemagne de l'Est du rideau de fer, ou à une dictature ! Il mène aussi sans preuve aucune, tout en insinuations, une guerre ouverte contre la ministre de la Justice et le ministre de l'Intérieur."


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/03/20/97001-20140320FILWWW00328-desir-denonce-l-attaque-inouie-de-sarkozy.php

Copé loue "une réponse forte" de Sarkozy

La tribune de Nicolas Sarkozy est "une réponse courageuse, forte et indispensable aux accusations incessantes et violentes dont il fait l'objet de la part du gouvernement et de certains organes de presse", a affirmé Jean-François Copé, aujourd'hui à l'AFP.

Selon le président de l'UMP, qui s'exprimait à Meaux, dont il est le député-maire, avant son dernier meeting de premier tour des élections municipales, ces accusations ont été faites "au mépris total du secret de l'instruction et de la présomption d'innocence".

M. Copé juge également cette tribune "très positive" pour son parti. Elle renforce la thèse que j'ai défendue toute la semaine dans les médias en appelant les Français à ne pas être dupes et à voter dimanche pour l'UMP", a-t-il ajouté.

L'ancien président Sarkozy a énergiquement contre-attaqué aujourd'hui dans l'affaire de trafic d'influence qui le vise en s'interrogeant sur "ce qui est fait" du contenu des écoutes qui le visent, parlant "de principes républicains foulés aux pieds", allant jusqu'à évoquer la Stasi (ndlr: police politique de la RDA).


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/03/20/97001-20140320FILWWW00345-cope-loue-une-reponse-forte-de-sarkozy.php

Ayrault dénonce la comparaison de Sarkozy

Jean-Marc Ayrault a dénoncé ce soir "la comparaison insupportable" faite par Nicolas Sarkozy entre la France et l'ex-RDA dans l'affaire des écoutes.

Il a jugé que l'ancien président de la République avait commis une "grave faute morale" en mettant en cause l'honneur de la justice.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/03/20/97001-20140320FILWWW00346-ayrault-denonce-la-comparaison-de-sarkozy.php

Valls juge Sarkozy «infâmant»

En campagne pour les municipales à Grenoble (Isère), Manuel Valls a rapidement pris connaissance de la tribune de à paraitre demain dans le Figaro. Et la réaction du ministre de l’Intérieur ne s’est pas faite attendre. «Assimiler la République francaise à la dictature de l’ex Allemagne de l’Est, assimiler la et la police à la Stasi, l’ex police secrète, cela disqualifie les critiques de Nicolas Sarkozy», juge le ministre de l’Intérieur qui poursuit : «c’est aussi infamant pour les magistrats et les policiers de ce notre pays».
 
Pour Valls, l’ancien président est désormais «dans une fuite en avant dans la mise en cause des institutions de la République». Et le ministre de l’Intérieur d’inviter Nicolas Sarkozy à respecter «les principes, les valeurs dont ils avaient la charge» en tant qu’ancien président de la République. Dans sa tribune Nicolas Sarkozy met en cause, outre la Garde des Sceaux, le ministre de l’Intérieur. «Je sais, la ministre de la Justice n’était pas au courant, malgré tous les rapports qu’elle a demandés et reçus. Le ministre de l’Intérieur n’était pas au courant, malgré les dizaines de policiers affectés à ma seule situation. De qui se moque-t-on ? On pourrait en rire s’il ne s’agissait de principes républicains si fondamentaux. Décidément, la France des droits de l’homme a bien changé», écrit l’ancien chef d’Etat.

http://www.leparisien.fr/politique/valls-juge-sarkozy-infamant-20-03-2014-3691449.php

Sarkozy sort de son silence sur les affaires : "De qui se moque-t-on ?"

Brisant le silence qu'il rappelle s'être imposé "au soir du second tour de l'élection présidentielle de 2012", Nicolas Sarkozy répond dans une lettre aux Français publiée par le Figaro à l'ensemble des accusations qui le visent.

"On pourrait en rire s'il ne s'agissait de principes républicains si fondamentaux. Décidément, la France des droits de l'homme a bien changé" : dans une tribune intitulée "Ce que je veux dire aux Français", publiée ce jeudi soir par Le Figaro,Nicolas Sarkozy explique qu'il "est aujourd'hui de (s)on devoir de rompre le silence (...) qu'(il) avait annoncé au soir du second tour de l'élection présidentielle de 2012" afin de répondre aux accusations dont il est l'objet.
 

Affaire des écoutes : les avocats reçus à l'Elysée


Affaire des écoutes : les avocats reçus à l'Elysée par LCP

Écoutes de Sarkozy : "La gauche se comporte comme si le verdict avait été rendu"

Ecoutes: Herzog va porter plainte pour violation du secret de l'instruction

Ecoutes : l'avocat de Sarkozy admet s'être lâché à propos des "Bâtards de Bordeaux"

Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy a reconnu ce jeudi s'être lâché en traitant les juges en charge de l'affaire Bettencourt de "bâtards de Brdeaux". Il a également annoncé qu'il déposerait une plainte pour violation du secret de l'instruction après la publication par Mediapart d'extraits des écoutes judiciaires visant l'ex-président de la République.
Me Herzog a tenu à s'expliquer sur la phrase tirée des écoutes judiciaires où il évoque "ces bâtards de Bordeaux". Selon lui, il s'agissait de conversations téléphoniques "privées", "dans lesquelles j'ai pu me lâcher, on ne va pas généraliser", a-t-il déclaré, avant de lancer au journaliste : "Il ne vous arrive jamais, vous, d'avoir au téléphone des propos qui dépassent votre pensée ?".
L'avocat de Nicolas Sarkozy a également indiqué qu'il allait déposer plainte ce jeudi. "Aujourd'hui je vais demander au procureur de la République, par le dépôt d'une plainte pour violation du secret de l'instruction, d'ordonner une enquête et d'identifier quels sont les auteurs de ces violations du secret de l'instruction", a-t-il expliqué. "C'est-à-dire qui a remis à Mediapart les rapports tronqués qui ont été ainsi publiés hier (...) et je pense qu'on devrait sans difficulté pouvoir identifier très facilement le ou les auteurs", a-t-il ajouté.

Un complot politique ?

Des extraits des sept écoutes judiciaires, captées entre le 28 janvier et le 11 février, ont été diffusés par le site d'informations payant. Elle confirment que l'ancien président de la République et son avocat se préoccupaient alors beaucoup de la décision de la Cour de cassation sur les agendas de l'ex-chef de l'Etat, saisis dans l'affaire Bettencourt et susceptibles d'intéresser les juges dans d'autres dossiers (arbitrage Tapie, financement présumé de la campagne 2007 par la Libye de Kadhafi...).
Thierry Herzog a réaffirmé n'avoir "bénéficié d'aucune information privilégiée" dans l'affaire Bettencourt, dénonçant des "écoutes tronquées". "Mediapart, Edwy Plenel (le fondateur du site, NDLR), ont un avocat, Me (Jean-Pierre) Mignard, qui est également l'ami et l'avocat de M. Hollande", a relevé au passage l'avocat de Nicolas Sarkozy. Les révélations initiales sur les écoutes "sont faites dans Le Monde, M. Hollande, d'après son agenda, reçoit le soir-même de la parution les deux journalistes qui ont fait ces révélations", a-t-il poursuivi. "Les faits semblent parler d'eux-mêmes", a conclu Me Herzog.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/03/20/1844070-ecoutes-avocat-sarkozy-admet-etre-lache-propos-batards-bordeaux.html

mercredi 19 mars 2014

Ecoutes de Sarkozy : Herzog dément l'existence d'une taupe

et son contre-attaquent. Dans une lettre au procureur de la République François Molins, datée de mercredi et publiée par Lepoint.fr, Thierry Herzog conteste la légalité et la régularité des écoutes dont lui et son client font l'objet.

L'avocat dément s'être procuré frauduleusement auprès d'une taupe le rapport de la cour de Cassation dans l'affaire Bettencourt. Il explique qu'il a obtenu légitimement ces informations avant de les transmettre à Nicolas Sarkozy, au
d'une conversation téléphonique le 28 janvier. C'est cette conversation qui aurait justifié la première retranscription des écoutes, selon des informations de Mediapart, publiées mardi.

Des «faits inexacts»

«Je suis en mesure de vous apporter la preuve que, dès le 27 janvier 2014, à 16h06, ce rapport m'avait été adressé, par courriel, par mon avocat au conseil Me Patrice Spinosi. Mon confrère l'avait reçu comme chacune des parties à la procédure. Je n'ai donc bénéficié d'aucun avantage particulier en la matière», écrit-il.

Selon Thierry Herzog, «le même processus sera mis en œuvre le 30 janvier suivant, puisqu'à 9h25, Me Patrice Spinosi me transmettra l'avis de l'avocat général dont je rendrai compte, à 20h40, à mon client». Décrivant des «faits inexacts», il demande au procureur de «rendre publics (les) éléments désormais contenus dans la procédure qui font litière de ces allégations mensongères».

>> QUESTION DU JOUR.
Ecoutes téléphoniques : Nicolas Sarkozy doit-il sortir de son silence ?

La réponse du procureur François Molins

C'est dans le cadre du dossier dit «du financement libyen» que le procureur Molins avait ouvert une information judiciaire en avril dernier. Ce dossier étant depuis le 1er février de la compétence du nouveau parquet national financier (PNF), François Molins a immédiatement répondu à Me Herzog qu'il lui transmettait sa requête, selon une source judiciaire.

Dans le cadre de cette information judiciaire, les juges instructeurs avaient ordonné en septembre 2013 le placement sur écoute de Nicolas Sarkozy. Les enquêteurs ont intercepté des échanges entre l'ex-chef de l'Etat et son avocat, de nature à laisser croire qu'ils tentaient d'obtenir des informations auprès d'un haut magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, en échange d'une promesse d'intervention pour une promotion à Monaco.

Le 26 février, une information judiciaire pour trafic d'influence et violation du secret de l'instruction a été ouverte par le PNF.

http://www.leparisien.fr/faits-divers/ecoutes-de-sarkozy-herzog-dement-l-existence-d-une-taupe-19-03-2014-3687801.php

Nicolas Sarkozy a mis tout son camp dans l'embarras

Comment Sarkozy a tenté d'amadouer Paul Bismuth

Il n'a "renoncé à rien". Paul Bismuth, entrepreneur immobilier installé en Israël, ne décolère pas, révèle Le Canard enchaîné mercredi. Cet ancien camarade de lycée de Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy, compte toujours porter plainte contre l'ancien chef de l'Etat pour usurpation d'identité. C'est sous son nom que la ligne téléphonique "secrète" de Nicolas Sarkozy a été ouverte afin d'échapper à la mise sur écoute de la justice.
Dans un premier temps, Paul Bismuth avait renoncé à recourir à la justice. Mais, explique Le Canard enchaîné, l'activisme un rien pressant des proches de l'ancien président de la République à son endroit l'aurait convaincu de changer d'avis. Deux avocats avaient été dépêchés auprès de l'entrepreneur pour le dissuader de porter plainte : Francis Szpiner, et, plus surprenant, Gilles William Goldnadel, avocat de Patrick Buisson et secrétaire national de l'UMP. Le premier se serait contenté d'un coup de téléphone quand le second se serait carrément fendu d'une visite au domicile de Bismuth, en Israël.

"J'étais en Israël hier"

"Je n'infirme ni ne confirme", s'amuse Gilles William Goldnadel, joint par leJDD.fr. L'avocat de Patrick Buisson, en première ligne dans l'affaire des enregistrements clandestins de l'ancien conseiller, reconnaît néanmoins avoir effectué un déplacement très récemment en Israël. "J'y étais encore hier [mardi, ndlr]. C'était prévu depuis longtemps. J'y vais environ tous les mois, pour mes affaires et pour raisons familiales." Ses deux enfants possèdent en effet la nationalité israélienne.
Pour sa part, Francis Szpiner se fait bien plus laconique. "Je ne lis pas Le Canard enchaîné et je ne commente donc pas les articles que je ne lis pas", dit-il au JDD.fr. Pas de démenti, donc.
L'hebdomadaire satirique explique pour sa part que cette plainte peut s'avérer potentiellement gênante pour Nicolas Sarkozy. Elle ouvrirait en effet un nouveau front judiciaire contre l'ancien chef de l'Etat et inciterait les juges à s'intéresser de près aux conditions d'achat de son téléphone portable
 

Ecoutes Sarkozy: Comprendre le contenu des sept écoutes révélées par Mediapart

Nicolas Sarkozy et son avocat auraient tenté d’entraver le déroulement des enquêtes le concernant…
Le journal en ligne Mediapart a publié mardi le contenu de sept écoutes judiciaires de conversations entre Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog. Cette seconde ligne téléphonique de l’ex-président mise sur écoute a été ouverte sous la fausse identité de Paul Bismuth. Elles prouveraient que Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog auraient tenté d’entraver le déroulement des enquêtes concernant l’ancien président.
>> Ecoutes/Sarkozy: «Ahurissant», «Gravité», «Le gouvernement a lâché les chiens»... Toutes les réactions aux révélations de Mediapart
Dans l’affaire Bettencourt, la police, chargée de la retranscription de ces écoutes, a conclut que les échanges interceptés laissent présumer des faits de «corruption d’un magistrat de la Cour de cassation», rapporte Mediapart. Dans l’affaire des financements libyens, il s’agirait de «faits de violation du secret professionnel».
Si vous avez raté le début de l’affaire ou que vous ne comprenez plus rien à l’affaire de l’affaire, 20 Minutes vous explique tout…
  • Première écoute, le mardi 28 janvier à 12h24: Les agendas.
Selon Mediapart, Me Thierry Herzog informe Nicolas Sarkozy du contenu du mémoire du rapporteur de la Cour de cassation dans l’affaire de ses agendas. Ces derniers ont été saisis par les juges de Bordeaux qui instruisent l’affaire Bettancourt. Mais l’ancien président a demandé à la juridiction de lui rendre ses agendas afin qu’ils ne soient pas utilisés dans d’autres dossiers.
La synthèse des écoutes téléphoniques fait état de l’optimisme de l’avocat. Le magistrat à la Cour de cassation Gilbert Azibert, soupçonné d’avoir tenu informé l’ancien président de l’avancement de l’enquête Bettencourt, est désigné comme «notre ami» par Nicolas Sarkozy.
  • Deuxième écoute, le mercredi 29 janvier à 19h25: La taupe de Sarkozy.
On y apprend, toujours selon les révélations de Mediapart, que le magistrat Gilbert Azibert a déjeuné avec l’avocat général de la Cour de cassation qui doit rendre ses réquisitions dans l’affaire des agendas. L’avocat de Nicolas Sarkozy se félicite du travail de l’informateur. «Il a bossé», dit Thierry Herzog.
  • Troisième écoute, le jeudi 30 janvier à 20h40: «Ces bâtards de Bordeaux».
Thierry Herzog lit les réquisitions à Nicolas Sarkozy, concernant la restitution de ses agendas. Elles lui sont favorables. L’avocat assure avoir eu Gilbert Azibert au téléphone qui confirme que la Cour de cassation suivra l’avis du ministère public. Un avis confidentiel conclurait aussi au retrait des agendas dans l’affaire Bettancourt. Thierry Herzog lâche: «Ce qui va faire du travail à ces bâtards de Bordeaux», faisant référence aux juges qui avaient mis en examen son client.
  • Quatrième écoute, le samedi 1er février à 11h22: L’affaire libyenne.
Nicolas Sarkozy dit avoir été informé que ses bureaux pourraient être perquisitionnés par les juges qui enquêtent sur sa plainte, déposée en avril 2012 contre Mediapart qui a publié une note sur un supposé financement libyen de la campagne de 2007 de Nicolas Sarkozy. Ce dernier demande alors à son avocat, «de prendre contact avec nos amis pour qu’ils soient attentifs». Ce qui, déduit le site d’information payant, «semble désigner une taupe active de Nicolas Sarkozy dans les rouages de l’État».
  • Cinquième écoute, le samedi 1er février à 11h46: La mise en scène.
Nicolas Sarkozy rappelle son avocat en lui suggérant de faire croire à une discussion normale sur sa ligne téléphonique officielle. On comprend qu’il sait avoir été mis sur écoute et qu’il veut mettre en scène une discussion qu’il sait écoutée. Thierry Herzog suggère de préciser qu’ils ont les réquisitions mais qu’ils ne vont pas les divulguer, «parce que ce n’est pas leur genre», écrit Mediapart.
  • Sixième écoute, le mercredi 5 février à 9h42: Un poste à Monaco pour Azibert.
Selon Mediapart, Nicolas Sarkozy serait prêt à aider Gilbert Azibert pour lui décrocher un poste à Monaco. D’ailleurs, le magistrat aurait demandé à l’avocat d’en parler à son client pour lui donner un coup de pouce.
  • Septième écoute, le 11 février à 22h11: Des conseillers à la Cour de cassation.
L’avocat de Nicolas Sarkozy, rapporte Mediapart, a eu le magistrat au téléphone qui continue son travail de lobbying auprès des conseillers à la Cour de cassation. Il doit en voir un troisième à la veille de la délibération des juges. Manifestement, le travail de la «taupe» Azibert n’a pas porté ses fruits puisque la Cour de cassation a rejeté la demande de Nicolas Sarkozy qui voulait récupérer ses agendas.

http://www.20minutes.fr/societe/1327710-ecoutes-sarkozy-comprendre-le-contenu-des-sept-ecoutes-revelees-par-mediapart

Ecoutes de Sarkozy : Edwy Plenel répond aux attaques après le scoop de Mediapart

Juges "bâtards" : la riposte des magistrats

Le terme "bâtard", qu'aurait utilisé l'avocat de Nicolas Sarkozy pour qualifier les juges qui enquêtent sur l'affaire Bettencourt, ne passe pas auprès des principaux concernés. Une synthèse des écoutes téléphoniques, révélée mardi par Mediapart, appuie en effet les soupçons de la justice sur un éventuel "trafic d'influence" et une "violation du secret de l'instruction" et qui ont provoqué l'ouverture d'une nouvelle enquête, visant Me Herzog, Nicolas Sarkozy et Gilbert Azibert, un haut magistrat. Christophe Régard, le secrétaire national de l'Union syndicale des magistrats (USM), dénonce de son côté les pratiques et l'attitude de Me Herzog dans la gestion de ce dossier épineux.
Ce que révèlent les écoutes. Le contenu des échanges téléphoniques entre Nicolas Sarkozy et son avocat laisse entendre que Thierry Herzog était bien en contact avec Gilbert Azibert, magistrat à la cour de Cassation, qui le renseigne sur la procédure Bettencourt et qui lui dévoile même l'avis confidentiel du rapporteur. "Il a bossé", dit ainsi Me Herzog à Nicolas Sarkozy, le 29 janvier. L'avocat ne doute pas que les magistrats de la plus haute instance suivent les réquisitions. Le lendemain, les deux hommes se montrent une nouvelle fois confiants quant à l'annulation de la saisie des agendas de l'ex-président. "Ce qui va faire du boulot à ces 'bâtards' de Bordeaux", lâche Thierry Herzog, en parlant des juges d'instruction qui avaient mis en examen Nicolas Sarkozy dans le dossier Bettencourt.
"Quelque chose qui n'est pas du tout adapté". "Qu'un avocat parle des 'bâtards' en parlant de juges qui ont rendu une décision qui ne lui convenait pas c'est évidemment, eu égard au serment qui est prêté par les avocats, qui sont des auxiliaires de justice, quelque chose qui n'est pas du tout adapté. On a un peu le sentiment en entendant ça, qu'il y a une organisation de la défense qui passe par un certain nombre de pressions amicales, pour obtenir des juges de la cour de Cassation une décision favorable", a riposté Christophe Régnard au micro d'Europe 1.
"Ils vont regretter d'avoir tenu ces propos imprudents". "J'ai envie de dire à tous ceux qui depuis dix jours parlent du complot des juges, ou des atteintes graves au secret professionnel des avocats, qu'à la lecture de ces événements, ils vont regretter d'avoir tenu ces propos imprudents. Manifestement, ce qui existe, et ce qu'il y a dans ces écoutes, justifient pleinement qu'il y ait des investigations supplémentaires qui soient menées, pour déterminer si, oui ou non, il y a trafic d'influence, qui n'est autre en réalité que une espèce de forme de corruption", a insisté Christophe Régnard.
La polémique se poursuit. Après les révélations de mise sur écoutes de Nicolas Sarkozy et Me Herzog, des avocats avaient dénoncé dans une lettre des "atteintes graves et répétées" au secret professionnel. Pour eux, les écoutes et les perquisitions constituaient une atteinte fondamentale aux droits de la défense. Ils avaient donc décidé de lancer une pétition qui a recueilli plus de 400 signatures. Le bâtonnier de Paris avait, pour sa part, écrit à François Hollande pour lui dire "l'émoi" de la profession après les écoutes de l'avocat de Nicolas Sarkozy.
 

mardi 18 mars 2014

Les écoutes judiciaires de Sarkozy révélées par Mediapart

On le savait : les conversations entre Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog ont fait l'objet d'écoutes de la part de la police. Leurs contenus ont entraîné l'ouverture d'une information judiciaire pour "trafic d’influence". Ce mardi soir, Mediapart révèle des extraits de sept écoutes téléphoniques opérées sur un téléphone portable achetée par l'avocat et abonné au nom de "Paul Bismuth".
Selon le site, du 28 janvier au 11 février derniers, Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog ont tenté d’entraver méthodiquement le cours de la justice dans l’affaire des financements libyens et celle de ses agendas présidentiels saisis dans le dossier Bettencourt. Ils auraient tenté de contrecarrer les actions de ces "bâtards" de juges, comme le dit l'avocat de Nicolas Sarkozy dans ces conversations.

De fausses conversations pour faire croire à des vraies

Ainsi, selon ces extraits, Thierry Herzog communiquait également avec son "correspondant" : "manifestement un haut fonctionnaire bien placé dans la chaîne judiciaire, 'parce qu’ils sont obligés de passer par lui'", ajoute le site. Les deux hommes évoquent également leur "ami", Gilbert Azibert, haut magistrat de la Cour de cassation. Ainsi, "Gilbert" s'est entretenu avec l'avocat général de la Cour de Cassation, chargée de décider ou non l’annulation de la saisie des agendas de Nicolas Sarkozy par les magistrats de Bordeaux. "Me Herzog se félicite du dévouement de son informateur : il a 'bossé', dit-il à Nicolas Sarkozy", avance Mediapart, qui continue ensuite : "Et la Cour de cassation devrait suivre les réquisitions, 'sauf si le droit finit par l’emporter.'"
Un autre extrait révélé par Mediapart dévoile une dernière conversation entre les deux hommes. Se parlant sur le portable enregistré au nom de Paul Bismuth, qui leur permet donc d'échanger à l'abri des écoutes pensent-ils, Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog conviennent de se rappeler pour mettre en place une fausse conversation, sur la ligne officielle, "pour qu'on ait l'impression d'avoir une conversation".
 

Taubira, la disgrâce

En déplacement lundi et mardi au Canada, Christiane Taubira a pris l'air, loin des affaires qui secouent depuis dix jours la classe politique française. Dix jours durant lesquels l'exécutif n'a cessé de se justifier et de se contredire sur son degré de connaissance des écoutes de Nicolas Sarkozy. Mais la question l'a rattrapée. Un étudiant de l'école HEC Montréal a demandé à la ministre de la Justice de revenir sur ses déclarations contradictoires. Une question à laquelle la garde des Sceaux n'avait plus envie de répondre. Mercredi dernier à Montreuil, elle esquivait les sollicitations des journalistes. Cette fois, elle n'a pas eu le choix : "Ce que je vais vous dire, à vous les jeunes, c'est de ne pas vous laisser enfumer par des choses secondaires et accessoires."
Secondaires ou pas, Christiane Taubira paie le prix fort de cette communication emmêlée. Selon le baromètre Ipsos pourLe Point publié lundi, la garde des Sceaux chute de huit points. Sa cote de popularité se situe désormais à 31% d'opinions favorables. Elle perd 15 points auprès des sympathisants de l'UMP (9% de bonnes opinions). Plus grave, Christiane Taubira perd six points auprès de sympathisants socialistes. Elle garde toutefois 63% de bonnes opinions. La popularité de la ministre n'est plus ce qu'elle était.

"Elle est noire et c'est une femme"

Il faut dire que Christiane Taubira a donné des armes à la droite, en donnant des versions contradictoires dans l'affaire des écoutes de Nicolas Sarkozy. Lundi dernier, elle affirme n'avoir été au courant de rien avant que Le Monde ne révèle l'information le vendredi 7 mars. Le mardi, elle est contredite par le Premier ministre Jean-Marc-Ayrault, qui explique que l'exécutif était au courant depuis le 26 février. Et le mercredi, elle brandit des documents en conférence de presse attestant par écrit des informations contraires à ce qu'elle est en train d'assurer à l'oral. L'UMP dénonce un "scandale d'Etat", traite Christiane Taubira de "menteuse" et demande sa démission. "C'est quelqu'un de clivant et en plus, elle est noire et c'est une femme", soupire la présidente des Jeunes socialistes, Laura Slimani.
Sombre période pour la ministre, qui après avoir essuyé de sévères critiques de la droite à son arrivée place Vendôme en mai 2012, était pourtant parvenue à s'en affranchir. Terminée donc l'époque où sa cote de popularité frisait l'indécence, au point de devenir une icône de la gauche. Ses discours flamboyants en plein débat sur le mariage pour tous lui avaient permis d'enregistrer jusqu'à 78% de bonnes opinions auprès de l'électorat de gauche. En août dernier encore, avant que sa divergence de vue sur la réforme pénale avec Manuel Valls n'éclate au grand jour, la ministre flamboyait à 72% d'opinions favorables auprès des sympathisants de gauche, selon un sondage Ifop pour le JDD.
Après deux ans place Vendôme, Christiane Taubira quittera-t-elle le ministère de la Justice lors du prochain remaniement? "Vous le saurez en temps utile", a-t-elle répondu jeudi dernier sur le plateau du Grand Journal de Canal +, laissant la porte ouverte à toutes les options. Il paraît en tout cas délicat pour François Hollande d'évincer la ministre de son gouvernement. Et de lui redonner ainsi toute sa liberté de parole.  
 

Perquisitions en cours au domicile de MAM

Des perquisitions étaient en cours mardi matin, notamment au domicile de Michèle Alliot-Marie, dans une enquête pour "abus de confiance" visant l'ancienne ministre et son père Bernard Marie au détriment d'associations locales de Saint-Jean-de-Luz.

"Il y a des perquisitions qui sont en cours dans le ressort des juridictions de Paris, Nanterre et Biarritz", a déclaré à l'AFP le procureur de Nanterre Robert Gelli, confirmant une information du Monde. Selon des sources proches de l'enquête, le domicile de l'ex-garde des Sceaux à Neuilly-sur-Seine faisait l'objet d'une perquisition ce matin, dans le cadre d'une enquête pour "abus de confiance" visant l'ancienne ministre et son père Bernard Marie au détriment d'associations locales de Saint-Jean-de-Luz.
Les enquêteurs perquisitionnent également l'office du tourisme de Saint-Jean-de-Luz, fief de MAM dans les Pyrénées-Atlantiques, selon l'une de ces sources et le maire UMP de la ville, Peyuco Duhart. L'enquête a été ouverte le 13 juin à Nanterre (Hauts-de-Seine). Les investigations ont été confiées à trois juges financiers après une enquête préliminaire de six mois, déclenchée sur la base d'un signalement de la cellule antiblanchiment d'argent de Bercy, Tracfin, en décembre 2012. Les magistrats s'intéressent "à un certain nombre d'associations locales qui ont reçu des subventions de la municipalité" et "aux mouvements de fonds entre ces associations de l'hôtel de Chantaco", dirigé par le père de MAM, ancien député-maire de Biarritz, avait dit en octobre une source judiciaire.
 

"Le secret de l'instruction a été violé" (Copé)

Jean-François Copé, président de l'UMP, a, à propos des écoutes judiciaires de l'ex-président Nicolas Sarkozy, accusé aujourd'hui l'exécutif d'avoir "violé le secret de l'instruction" et de l'avoir "divulgué à la presse". Interrogé par i>TELE sur l'affirmation par plusieurs médias, dont le site du Nouvel Observateur, selon laquelle Christine Mauguë, la directrice de cabinet de Christiane Taubira, au courant des écoutes visant Nicolas Sarkozy, aurait omis d'en informer la ministre de la Justice, Jean-François Copé y a vu "le nouvel épisode d'une tragicomédie d'un gouvernement qui n'arrive pas à se dépêtrer d'une suspicion très forte (...). Il y a eu violation du secret de l'instruction par l'exécutif, qui l'a divulgué la presse à quelques jours des élections municipales", a-t-il dit.
"On n'est dupes de rien. Le coup de la directrice de cabinet qui ne vient pas rendre compte à sa ministre ? Mais qui peut croire une chose pareille ? Surtout sur une chose aussi sensible, surtout quand on sait qu'elle est l'épouse du conseiller parlementaire de François Hollande", a-t-il ajouté. Selon le député-maire de Meaux, "tout ça montre qu'on essaie par tous les bouts de dissimuler la vérité. Le gouvernement a été pris la main dans le sac".

En voyage à Montréal, Christiane Taubira a réaffirmé aujourd'hui sa confiance dans son cabinet, conseillant aux étudiants devant qui elle s'exprimait de ne pas se "laisser enfumer" par les méandres de l'affaire des écoutes visant Nicolas Sarkozy. Jean-François Copé a qualifié d'"autre épisode de la même tragicomédie" le fait que François Hollande reçoive "régulièrement deux journalistes qui écrivent un livre (sur le quinquennat) mais sont également en charge, au tirer de leur travail d'investigation, de tous ces sujets". "Ca trouble profondément l'esprit des Français", a-t-il assuré. "Je dis aux Français : Ne soyez pas dupes. Tout ça contribue à vous faire changer d'avis à quelques semaines des municipales. Le gouvernement est désespéré par rapport à une politique désastreuse qu'il mène", a ajouté Jean-François Copé. Selon lui, "le même exécutif qui donne des leçons de morale, qui n'a cessé d'accuser la majorité précédente", a "des comportements qui sont contraires à la morale".


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/03/18/97001-20140318FILWWW00064-le-secret-de-l-instruction-a-ete-viole-cope.php

NKM: le pouvoir s'occupe trop de Sarkozy

Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate de l'UMP à la mairie de Paris, a dénoncé aujourd'hui "l'attention marquée du pouvoir en place à l'égard de Nicolas Sarkozy" qui n'avait "pas forcément tort" selon elle d'utiliser une ligne téléphonique sous un nom d'emprunt pour converser avec son avocat. "Il y a une attention marquée du pouvoir en place à l'égard de Nicolas Sarkozy et cette attention n'est pas faite que de choses aimables", a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet sur France Inter.

"On est en crise, on a quelques problèmes, ça fait des mois maintenant que le président de la République nous promet le choc de simplification: aucune nouvelle. Le pacte de responsabilité: ça n'avance toujours pas. L'inversion de la courbe du chômage, je n'en parle même pas. Et il passe du temps à recevoir les journalistes qui écrivent contre Nicolas Sarkozy le jour où ils sortent leur article. Franchement, ça interroge", a appuyé la députée de l'Essonne.
Le Journal du Dimanche, s'appuyant sur l'agenda privé du chef de l'Etat, a révélé l'existence d'un rendez-vous entre François Hollande et les deux journalistes du Monde auteurs de l'enquête révélant le placement sur écoutes judiciaires de Nicolas Sarkozy, le 7 mars en début de soirée, soit quelques heures après la publication de leur travail. Interrogés par le JDD, les deux journalistes et l'Elysée ont confirmé cet entretien, prévu de longue date et consacré selon eux à la préparation d'un ouvrage sur l'actuel chef de l'Etat.

Invitée à commenter le fait que Nicolas Sarkozy avait utilisé une ligne téléphonique sous un nom d'emprunt, NKM a répondu: "quand on voit la façon dont il est surveillé, écouté, espionné, on se dit qu'il n'avait pas forcément tort". L'ancienne porte-parole de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy s'en est également prise à Benoît Hamon, le ministre de la Consommation, "qui a dit, quand même, quand on n'a rien à se reprocher, on n'a pas peur d'être écouté". "Ce genre d'arguments, c'est celui qui justifie tous les régimes totalitaires", a accusé NKM.


http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/03/18/97001-20140318FILWWW00082-nkm-le-pouvoir-s-occupe-trop-de-sarkozy.php

Écoutes de Sarkozy : Taubira défend son équipe

La directrice de cabinet de Christiane Taubira a-t-elle omis de l'informer des écoutes des écoutes visant Nicolas Sarkozy ? C'est du moins ce qu’affirment certains médias. Selon le Nouvel observateur, la directrice de cabinet était en effet au courant, dès le 26 février, de la mise sur écoute de l'ancien président. Mais ce n'est que le jour des révélations dans le Canard Enchaîné, le mardi 11 mars au soir, qu'elle en aurait informé sa ministre, à l'occasion d'une réunion de crise. En déplacement à Montréal, Christiane Taubira a pourtant réaffirmé lundi sa confiance dans son cabinet.
Les (nouvelles) révélations. Non, Christiane Taubira n'aurait pas menti. C'est en substance le contenu des informations révélées lundi par le Nouvel observateur et iTélé. Selon eux, la ministre de la Justice a bien appris la mise sur écoute de Nicolas Sarkozy le mardi 11 mars au soir, lors de la publication des informations du Canard Enchainé, (c'est d'ailleurs ce qu'elle avait affirmé le lendemain, avant de revenir sur ses propos, désavouée par le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault).
Là, la garde des Sceaux aurait organisé une réunion de crise place Vendôme, notamment en compagnie de sa directrice de cabinet Christine Maugüe. C'est seulement à ce moment que cette dernière lui aurait présenté les documents sur l'existence d'écoutes judiciaires visant l'ex-président Nicolas Sarkozy, selon le Nouvel observateur. Des documents transmis dès le 26 février par le parquet général et le parquet financier.
Les (nouvelles) explications. Forcée de s'expliquer sur ces nouvelles révélations, la ministre française de la Justice a réaffirmé lundi sa confiance dans son cabinet. "Je réaffirme ma totale confiance envers mon cabinet et en particulier à ma directrice de cabinet", Christine Maugüé, a réagi la ministre qui tenait une conférence à l'école de commerce HEC Montréal.
Contactée par le Nouvel observateur, Christine Maugüé, soupçonnée de rétention d'information pendant douze jours, a pour sa part assuré qu'il s'agit d'"un problème interne au cabinet" et qu'elle "ne répondrait plus sur les affaires".
 

lundi 17 mars 2014

Affaire Sarkozy : Taubira a mis le gouvernement dans le petrin

Ecoutes de Sarkozy : Taubira n'avait pas menti - Le 17/03/2014

Le Président, les écoutes et les visiteurs du soir

François Hollande a-t-il joué un rôle dans les fuites de l’affaire Sarkozy? Depuis le 7 mars et la divulgation par Le Monde de l’affaire des écoutes, plusieurs proches de l’ancien président accusent clairement son successeur "d’être à la manoeuvre". "Ils veulent m’abattre, ils sont prêts à tout, jusqu’à écouter le chef de l’opposition pendant des mois et des mois. Dans n’importe quel autre pays, aux États-Unis, Hollande serait contraint à la démission", cogne cette semaine un Sarkozy excédé devant tous ses visiteurs.
Officiellement, François Hollande n’est pour rien dans la divulgation de l’affaire. L’Élysée assure depuis une semaine que le Président n’a été "mis au courant des grandes lignes que le 4 mars, le jour des perquisitions chez Thierry Herzog. Et a appris seulement, à la lecture du Monde, le détail des écoutes." Officiellement encore, dans des courriers adressés au bâtonnier de Paris et au président de l’USM, qu’il recevra cette semaine, Hollande rappelle qu’il est "le garant, en vertu de l’article 64 de la Constitution, de l’indépendance de la justice". Et qu’il ne lui "appartient donc pas, en vertu du principe de la séparation des pouvoirs", de s’"immiscer d’une quelconque manière dans une affaire judiciaire en cours". Officiellement toujours, le chef de l’État n’a absolument pas géré le dossier, laissant son Premier ministre et la garde des Sceaux en première ligne. Samedi d’ailleurs, Hollande, depuis l’Élysée, s’est posé "en garant d’une justice incontestable", promettant aussi "que la justice passera". De solides affirmations d’indépendance.

Pourquoi cette réunion ce vendredi soir?

Pourtant, selon l’emploi du temps dressé par le secrétariat particulier du président de la République, un agenda confidentiel dont le JDD a eu connaissance pour la journée du 7 mars, Hollande, à 19 heures ce jour-là, reçoit en audience privée les deux journalistes du Monde auteurs de l’article mettant en cause Sarkozy et son avocat. Un entretien surprenant, au terme d’une longue journée, ponctuée de onze autres rendez-vous.
Ce jour-là, Hollande se met au travail à 8 heures par un "point communication" dans son bureau avec ses conseillers Aquilino Morelle et Christian Gravel. Il enchaîne par un rendez-vous avec Jean-Christophe Cambadélis, numéro 2 du PS, et un déjeuner avec Lionel Jospin, dans le Salon des portraits, avant de s’entretenir avec une délégation ukrainienne, dont l’ancien boxeur Vitali Klitschko. En fin d’après-midi, le Président passe une demi-heure avec ses ministres, Najat Vallaud-Belkacem puis une heure avec Marylise Lebranchu, avant un entretien téléphonique avec le Premier ministre canadien, Stephen Harper
Mais c’est le dernier rendez-vous du jour, à 19 heures, avec Gérard Davet et Fabrice Lhomme qui intrigue. Pourquoi cette réunion, justement ce vendredi soir, alors que télé et radio évoquent en boucle "la nouvelle affaire Sarkozy"? Interrogé samedi par le JDD, le Président confirme l’existence de cette rencontre (voir ci-contre). Une version conforme à celle des deux reporters du Monde, qui admettent aussi "avoir vu François Hollande le 7 mars au soir dans le cadre de la préparation d’un livre sur le quinquennat".
Ces explications suffiront-elles à calmer les doutes du camp Sarkozy sur l’implication de François Hollande dans la divulgation de l’affaire par Le Monde? "Le 7, lors de notre rendez-vous l’information était déjà sortie, et il nous fallait au moins deux jours pour préparer cet article", se défend l’un des auteurs.

La décision de placer Sarkozy sur écoute revient aux juges

Deux jours, c’est exactement la période qui sépare l’article du Monde de la découverte, le 4 mars, par François Hollande, des dessous des perquisitions alors en cours chez Thierry Herzog. Le Président a-t-il informé les journalistes du Monde? Rien ne permet de l’affirmer, même si les deux reporters reconnaissent "des rencontres régulières" avec le chef de l’État depuis mai 2012. Une chose est sûre, s’il ne veut pas "s’immiscer dans les affaires de son rival", le Président semble donc fréquenter volontiers ceux qui enquêtent sur lui. Autre indice troublant, devant des jeunes députés socialistes, Hollande s’était vanté il y a trois semaines de "surveiller" et "s’occuper" de Sarkozy…"De toute façon, qui d’autre que Hollande peut tirer les ficelles", s’emporte l’ex-Président.
Concrètement, pas grand monde était au courant des écoutes Sarkozy déclenchées le 4 septembre 2013… Au départ, la décision de placer l’ancien chef de l’État sur écoute revient aux deux juges de l’affaire sur le financement supposé de la campagne de 2007 via la Libye, Serge Tournaire et René Grouman. Début septembre, seuls les deux magistrats sont au courant. La hiérarchie judiciaire et la Place Vendôme ne seront informées que fin février. Les policiers, en revanche, sont nombreux dans la confidence depuis six mois. Début septembre, à Nanterre, à la DNIFF (Division nationale d’investigations financières et fiscales, devenue Office central de lutte contre la corruption et la fraude fiscale), la mission de gérer les écoutes revient à un officier de police judiciaire (OPJ). Une réquisition est faite à l’opérateur de téléphone et à une société informatique de traiter les enregistrements Sarkozy. En temps réel, l’OPJ reçoit sur son ordinateur le fichier son de chaque conversation. "Une retranscription texte est faite par ordinateur", décode un policier, et la géolocalisation permet de savoir où se trouve le téléphone.

"Si quelqu’un l’a fait dans mon dos, je ne peux pas le savoir"

Au sein de la DNIFF, l’OPJ a un chef de groupe, puis un chef de section, qui lui-même rend compte au sous-directeur du service puis à la directrice de la DNIFF, Christine Dufau. À Nanterre, Christine Dufau rend compte en direct à Bernard Petit, alors sous-directeur en charge de la lutte contre la criminalité organisée et la délinquance financière. "C’est normal, cela se passe toujours comme ça, confie l’intéressé au JDD. Je ne faisais rien dans ce genre de dossier sans informer mon adjoint", ajoute Bernard Petit, jurant, en revanche, n’avoir "jamais demandé" le contenu de la moindre écoute.
Au-dessus de Bernard Petit, Christian Lothion, Place Beauvau, est alors directeur central de la police judiciaire. "La PJ est une maison hiérarchisée, j’ai effectivement été informé assez vite de ces écoutes, comme c’est l’usage, confirme Lothion au JDD. Mais j’ai pris sur moi de ne pas divulguer leur existence. Ni au ministre ni au DGPN. Et si quelqu’un l’a fait dans mon dos, je ne peux pas le savoir", assure Lothion.
Au sein de la maison police, plusieurs sources soupçonnent Manuel Valls d’avoir eu "connaissance" des enregistrements par un canal discret. Ce qu’il nie. "Le ministre n’était pas au courant. C’est comme cela, il faut admettre que les pratiques du passé sont terminées, et que Pasqua fait partie de la période jurassique", s’époumone un conseiller du ministre de l’Intérieur. Après avoir assuré qu’il avait, lui aussi, "tout découvert à la lecture du Monde", Valls admet aujourd’hui avoir été prévenu le jour des perquisitions chez Me Herzog. Soit, lui aussi, deux jours avant l’article du Monde