samedi 8 mars 2014

Sarkozy accusé de trafic d'influence, son avocat dément

Une conversation téléphonique entre Nicolas Sarkozy et son avocat Me Thierry Herzog est à l'origine d'une enquête judiciaire lancée le 26 février pour violation du secret de l'instruction et trafic d'influence, a indiqué vendredi une source proche du dossier, confirmant une information du Monde. Dans cet échangé, les deux hommes évoquent un haut magistrat du parquet général de la Cour de cassation, Gilbert Azibert. Il y est question de le solliciter pour se renseigner sur une procédure en cours devant la Cour de cassation en lien avec l'affaire Bettencourt.
Or, la haute juridiction doit décider mardi prochain si elle valide la procédure Bettencourt, notamment la saisie des agendas de l'ancien président, dont Nicolas Sarkozy a réclamé l'annulation. Le quotidien ajoute que l'ancien chef de l'Etat a été placé sur écoute à la demande des juges enquêtant sur les accusations de financement de sa campagne présidentielle de 2007 par la Libye de Mouammar Kadhafi. Le parquet s'est refusé à confirmer le placement sur écoutes par les juges de Nicolas Sarkozy et de Claude Guéant et Brice Hortefeux, deux hommes de son premier cercle.

Monaco dément toute "intervention extérieure"

Ancien secrétaire général de la Chancellerie quand Rachida Dati était garde des Sceaux, Gilbert Azibert est affecté à une chambre civile et n'a donc théoriquement aucun rôle à jouer dans ce dossier. Mais, selonLe Monde, il renseigne le camp sarkozyste sur les tendances qui se dessinent à la Cour. En échange, détaille le quotidien, Gilbert Azibert - qui est en fin de carrière - aurait sollicité l'intervention de Nicolas Sarkozy pour obtenir un poste de prestige à Monaco. Parfois présenté comme le ministre bis sous Rachida Dati, le haut magistrat, contacté par l'AFP, n'a pas souhaité réagir.
"La direction des services judiciaires de la Principauté de Monaco confirme que M. Gilbert Azibert a été candidat à un poste de magistrat à la Cour de révision, équivalent à Monaco de la Cour de cassation", selon un communiqué. Mais "elle indique qu'au terme du processus de recrutement sa candidature n'a pas été retenue" et souligne "qu'aucune intervention extérieure n'est venue interférer dans cette procédure de recrutement".

"Il n'y a eu aucun trafic d'influence"

Me Thierry Herzog dément tout trafic d'influence après des révélations sur une enquête en cours pour ce motif, déclenchée par l'enregistrement d'une conversation entre l'ancien chef de l'État et son conseil. "Il n'y a eu aucun trafic d'influence", assure l'avocat de Nicolas Sarkozy dans Le Monde. Il promet de démontrer le "moment venu qu'il s'agit d'une affaire politique". Selon lui, l'ancien Président est "toujours probablement sur écoute téléphonique". "C'est monstrueux", affirme-t-il, parlant d'une "violation monumentale des droits de la défense", et évoquant des "écoutes sauvages" ou "illégales".
"Non seulement on ne peut exercer une influence que l'on n'a pas, mais Gilbert Azibert ne siège pas à la chambre criminelle", ajoute Me Herzog, le haut magistrat étant affecté à une chambre civile.
"Et surtout, pourquoi aurait-on tenté d'influencer la justice? Je rappelle que l'affaire Bettencourt est terminée pour Nicolas Sarkozy, il a bénéficié d'un non-lieu. J'ai fait un pourvoi sur un problème de principe, à savoir l'illégalité de la saisie des agendas" de Nicolas Sarkozy par les juges, conclut Thierry Herzog.
 

Aucun commentaire: