dimanche 9 mars 2014

Sondage : Sarkozy touché par les affaires

Mauvaise affaire. Selon notre enquête Ifop/JDD, une forte proportion de Français (44%) considère que la révélation d'enregistrements clandestins de Patrick Buisson plus les soupçons de trafic d'influence ont un impact négatif sur l'image de Nicolas Sarkozy. Si 50% des personnes interrogées estiment que cela n'aura pas de conséquences, ce sondage montre le poids des affaires au moment où l'ancien président tente de revenir sur le devant de la scène politique.
Dans le détail, les sympathisants de gauche sont, bien sûr, les plus sévères, mais une partie non négligeable de ceux de droite sont sensibles au sujet. Un tiers pense que cela aura un impact négatif (45% à l'UDI et même 20% à l'UMP). "Jusqu'à présent, Nicolas Sarkozy avait réussi à se rappeler au bon souvenir des Français grâce à ses “cartes postales” qu'il distille à chacun de ses déplacements tout en restant relativement silencieux. Là, avec les affaires, il subit le tempo d'une actualité négative pour lui et se ­retrouve sur la défensive", analyse Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop.
Les résultats de ce sondage confirment une tendance installée depuis le milieu des années 1990 avec l'émergence des affaires politico-financières : il y a systématiquement un effet ricochet. Ainsi, 57 % des Français jugent que la succession des révélations qui ont touché la droite cette semaine (Bygmalion, Buisson, Sarkozy) rejaillit sur l'ensemble du personnel politique. Les Français ne font globalement pas de tri entre celles de la gauche et celles de la droite : 51% des sympathisants UMP estiment que cela touche tout le monde, contre 62% au PS.
La révélation des affaires de la semaine n'a toutefois pas entraîné la même déflagration qu'au moment du scandale Cahuzac, il y a tout juste un an. Après l'aveu de l'ancien ministre du Budget qu'il détenait bien un compte bancaire en Suisse, 70% des Français ­jugeaient que cela avait un impact sur l'ensemble de la classe politique.

Pour la droite, ces scandales tombent au mauvais moment

En revanche, à quinze jours du premier tour des élections municipales, les personnes sondées ­assurent que cela ne changera rien à leur vote. Seules 13 % avouent que cela pourrait modifier leur attitude au moment d'entrer dans l'isoloir. Une faible proportion, qui pourrait jouer à la marge, notamment dans les villes où les scrutins seront serrés. Pour la droite, ces scandales à répétition tombent au plus mauvais moment. Celui que les spécialistes de l'opinion baptisent le moment de la "cristallisation" des choix. "L'UMP, qui espérait nationaliser le scrutin en orchestrant un vote sanction, se retrouve inaudible", estime Frédéric Dabi.
Le retour des affaires dans l'actualité risque donc de nourrir davantage le camp des abstentionnistes et celui du vote populiste. Marine Le Pen, qui vient d'annoncer la présence record de 596 listes au premier tour des municipales, espère tirer profit de cette situation. Dépité, un ancien ministre de Nicolas Sarkozy soupire : "C'est la tuile. Sur le terrain, nos électeurs n'aiment pas du tout la séquence Copé, Buisson, Sarkozy." Un autre en vient à espérer une "lessive" à droite après les élections du printemps.
 

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