jeudi 20 mars 2014

Ce qu'il faut retenir de la lettre de Sarkozy

Voici les principales déclarations de Nicolas Sarkozy dans une tribune au Figaro à paraître vendredi, intitulé "Ce que je veux dire aux Français", en réponse aux ennuis judiciaires qui le visent :

Sur la raison de sa prise de parole

"Contrairement à ce qui s'écrit quotidiennement, je n'éprouve nul désir de m'impliquer aujourd'hui dans la vie politique de notre pays (...) Je crois qu'il est aujourd'hui de mon devoir de rompre ce silence. Si je le fais, c'est parce que des principes sacrés de notre République sont foulés aux pieds avec une violence inédite et une absence de scrupule sans précédent (...)"

Sur la légitimité des écoutes

"Qui aurait pu imaginer que, dans la France de 2014, le droit au respect de la vie privée serait bafoué par des écoutes téléphoniques? Le droit au secret des conversations entre un avocat et son client volontairement ignoré? La proportionnalité de la réponse pénale, au regard de la qualité des faits supposés, violée? La présomption d'innocence désacralisée? La calomnie érigée en méthode de gouvernement? La justice de la République instrumentalisée par des fuites opportunément manipulées ? (...) Voici que j'apprends par la presse que tous mes téléphones sont écoutés depuis maintenant huit mois. (...) L'ensemble fait l'objet de retranscriptions écrites dont on imagine aisément qui en sont les destinataires! (...)
Ajoutant l'illégalité à l'illégalité, on n'hésite pas à publier des extraits tronqués et mensongers de ces mêmes enregistrements. (...) On me met sur écoute (...), non parce que l'on dispose d'indices, mais parce que l'on espère en trouver. Aujourd'hui encore, toute personne qui me téléphone doit savoir qu'elle sera écoutée. Vous lisez bien. Ce n'est pas un extrait du merveilleux film La Vie des autres sur l'Allemagne de l'Est et les activités de la Stasi (...). Il s'agit de la France (...)"

Sur la dimension politique des écoutes

"Suis-je en droit de m'interroger sur ce qui est fait de la retranscription de mes conversations? Je sais, la ministre de la Justice n'était pas au courant, malgré tous les rapports qu'elle a demandés et reçus. Le ministre de l'Intérieur n'était pas au courant, malgré les dizaines de policiers affectés à ma seule situation. De qui se moque-t-on? On pourrait en rire s'il ne s'agissait de principes républicains si fondamentaux. Décidément, la France des droits de l'homme a bien changé... (...)"

Sur le soupçon de financement libyen de la campagne de 2007

"Le simple bon sens devrait amener à considérer que la guerre que nous avons conduite en Lybie a duré 10 mois. Durant cette période, Si M. Kadhafi avait eu le moindre document à utiliser, pourquoi ne l'a-t-il pas fait, alors même que j'étais le chef de la coalition contre lui."

Sur le soupçon de trafic d'influence 

"Mon propre avocat se trouve accusé d'avoir abusé de son influence auprès de notre juridiction suprême. Cette fois, fini de rire, car c'est à pleurer d'indignation. Son 'crime': être l'ami depuis trente ans d'un avocat général à la Cour de cassation, un des plus fameux juristes de France, à qui il a demandé des avis sur la meilleure stratégie de défense pour son client. Le problème, c'est que le client, c'est moi. Alors 'le conseil' devient un 'trafic d'influence' supposé. (...)"
 

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