mercredi 12 mars 2014

Sarkozy est écouté depuis le 3 septembre 2013

Deux téléphones utilisés par Nicolas Sarkozy ont été placés sur écoute les 3 et 19 septembre 2013, sur ordonnance des juges enquêtant sur les accusations de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007, a annoncé mercredi à l'AFP le parquet national financier. "Les lignes téléphoniques de Me Thierry Herzog", l'avocat de l'ancien chef de l'Etat, "n'ont jamais été interceptées et enregistrées", a par ailleurs précisé le parquet.
"Seule une ligne téléphonique, souscrite sous un nom d'emprunt, a été placée quelques heures sur écoute, immédiatement interrompue dès lors qu'elle a été identifiée comme étant la sienne", selon cette source. Après l'annonce de ces écoutes, des avocats s'étaient indignés d'une atteinte "intolérable" au secret professionnel entre un avocat et son client. En vain donc.
Des sources proches du dossier avaient auparavant précisé à l'AFP que l'avocat avait été entendu par les enquêteurs de manière incidente, lors de ses conversations avec l'ancien président, qui était la véritable cible des écoutes judiciaires. Le Monde avait révélé que Nicolas Sarkozy et Me Herzog utilisaient des portables acquis sous des identités d'emprunt pour communiquer entre eux. "L'interception des lignes téléphoniques de monsieur Nicolas Sarkozy a été ordonnée par les magistrats instructeurs le 3 septembre 2013 pour l'une, le 19 septembre 2013 pour l'autre, soit depuis six mois", a expliqué le parquet. Selon Le Monde, des téléphones de Claude Guéant et de Brice Hortefeux ont également été placés sur écoute à la demande des juges. Des sources proches du dossier ont précisé que c'est également le cas de l'actuel directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, Michel Gaudin, ancien patron de la police nationale.

Taubira était tenue "régulièrement" au courant

Par ailleurs, Le Monde publie également une retranscription des lettres brandies par Christiane Taubira lors de sa conférence de presse mercredi midi. L'une d'elle, écrite par le "procureur général financier" Eliane Houette, rappelle les faits saillants de l'enquête : "Les policiers ont intercepté entre le 28 janvier et le 11 février 2014, des conversations téléphoniques entre Monsieur Nicolas Sarkozy utilisant une ligne téléphonique souscrite sous un nom d'emprunt (Paul Bismuth) et M. Thierry Herzog, avocat se servant d'une ligne téléphonique souscrite le même jour et au même endroit que la première." La magistrate expliquait également qu'elle soupçonnait un trafic d'influence et qu'elle ouvrait "ce jour", une enquête, le 26 février.
L'autre lettre, de l'avocat général Philippe Lagauche, explique que Christiane Taubira est "régulièrement" mise au courant des avancées dans l'enquête du financement de la campagne de 2007. Le texte ajoute : "Il est en effet apparu que Nicolas Sarkozy placé sur écoutes dans le cadre de cette procédure, en aurait été informé, après que le bâtonnier de Paris ait été lui-même averti par le juge d'instruction conformément aux dispositions de l'article 100-7 du code de procédure pénale, la personne écoutée étant un avocat au barreau de Paris."

http://www.lejdd.fr/Politique/Sarkozy-est-ecoute-depuis-le-3-septembre-2013-656796

Aucun commentaire: