Sous couvert d'anonymat, un avocat s'étonne que les juges d'instruction n'aient pas procédé à l'expertise de ces matériels directement lors de la perquisition, dans le cabinet, intervenue le 4 mars, comme c'est souvent le cas. C'est notamment ainsi qu'il avait été procédé lors d'une perquisition visant Claude Guéant il y a près d'un an. Le délégué du bâtonnier (le représentant de la corporation à Paris) avait contesté ces saisies chez Me Herzog, entraînant le placement sous scellés du matériel, dont le téléphone professionnel de Me Herzog.
La bâtonnier de Paris écrit à Hollande
Le Monde a révélé le 7 mars qu'une information judiciaire pour violation du secret de l'instruction et trafic d'influence ouverte le 26 février trouvait son origine dans l'interception de discussions au téléphone entre Me Herzog et l'ex-président Sarkozy. Elle avait été faite à la demande de juges enquêtant sur les accusations de financement de la campagne 2007 de l'ex chef de l'Etat par la Libye de Mouammar Kadhafi. Signe de l'émoi suscité parmi les avocats dont certains dénoncent une atteinte intolérable à leur secret professionnel, le bâtonnier de Paris, Pierre-Olivier Sur, s'était rendu en personne jeudi à l'audience chez le JLD où ces saisies étaient contestées. Il a annoncé lundi qu'il allait écrire à François Hollande pour lui exprimer "l'émoi" de la profession
Je saisis le président, je me mets sous sa haute protection", a déclaré Pierre-Olivier Sur qui doit envoyer son courrier dans la journée. "Notre exercice professionnel est en danger. François Hollande est le garant des libertés publiques", a-t-il ajouté.
Les juges entendent déterminer si Thierry Herzog a tenté d'obtenir des informations d'un haut magistrat du parquet de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, sur une décision de justice attendue mardi concernant les agendas de Nicolas Sarkozy lorsqu'il était président de la République. Ils entendent aussi déterminer si l'ancien chef de l'Etat a été informé qu'il était sur écoute, ce qui serait constitutif d'une violation du secret de l'instruction. Sur ce volet, Pierre-Olivier Sur a prévenu lundi qu'il était "prêt à s'opposer physiquement" à toute perquisition de l'Ordre par les juges, précisant que dans ce cas il "appellerait ses confrères à venir en robe faire barrage".
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