samedi 8 mars 2014

Affaires Sarkozy : l'ex-président est-il "l'homme à abattre" ?

REVUE DE PRESSE. L'enquête ayant mené deux juges à faire écouter l'ex-président est perçue par certains éditorialistes samedi comme un retour à "l'Etat de droit" présentant Sarkozy comme un "parrain" et par d'autres comme "une traque" car l'ancien chef d'Etat est "l'homme à abattre".

"Ce n'était pas un clan mais une clique qui était au pouvoir à l'Elysée. Des affidés, méprisant les institutions, plus influents et plus puissants que les ministres et qui, pour la plupart, tiraient leur légitimité non pas des urnes mais du seul bon vouloir de leur parrain", s'indigne Eric Decouty dans Libération. "C'est ce système de détournement du pouvoir qui est aujourd'hui progressivement révélé par une justice indépendante dans une démocratie où l'Etat de droit est à nouveau respecté", se félicite-t-il.
Dans Sud-Ouest, Yves Harté évoque "son système clanique et ses affidés,  davantage dévoués à leur maître qu'à l'intérêt public." "De quelque manière que  l'on secoue le vieux sac d'un quinquennat calamiteux du point de vue de l'État  de droit, les mêmes noms ressortent dans un dramatique bonneteau : Guéant,  Hortefeux, Buisson, Pérol" regrette-t-il.
De son côté, Alain Dusart (L'Est Républicain ) prédit que "l'ex-président n'en a pas fini avec ces affaires sulfureuses, qui laissent l'arrière-goût amer de puissance et d'argent." "Son avocat qualifie de 'monstrueuses' ces écoutes. Dans une démocratie, elles sont d'usage pour traquer les voyous", assène-t-il.
"Un parfum de revanche"
"Sa volonté de supprimer le juge d'instruction et ses attaques récurrentes  contre les 'fautes' des magistrats remettant en liberté des récidivistes avaient fait l'unanimité contre lui jusqu'à entraîner une grève des tribunaux", rappelle Dominique Garraud de La Charente Libre qui estime que "dans les enquêtes actuelles sur Nicolas Sarkozy, il flotte incontestablement un parfum de revanche et un zèle de nature à alimenter les accusations d'acharnement politico-judiciaire lancées par ses amis." Dans Le Télégramme, Hubert Coudurier voit "un homme traqué" tout en  soulignant que l'on "connaît les rapports tumultueux avec l'institution  judiciaire" entretenus par l'ex-président.
Pour Yves Thréard (Le Figaro ) "Nicolas Sarkozy est l'homme à abattre. Aux yeux de François Hollande, c'est l'ennemi public numéro un." "Face à pareil acharnement, on finit, avec raison, par voir la manoeuvre politique partout. Celle d'un pouvoir affaibli qui vient de créer un nouveau parquet financier dont le premier dossier, comme par hasard, concerne Nicolas Sarkozy", accuse  l'éditorialiste du journal de Serge Dassault.
Dans France Antilles, Patrick Planchenault voit dans ces affaires à répétition "la droite face à ses propres turpitudes. La droite face à ses drôles de méthodes." Alors que Jean-Michel Servant dans le Midi Libre se demande "Jusqu'où iront les dérives de l'ancien chef de l'État et de ses petits amis ?" "En une semaine horribilis, la droite républicaine vient de prendre une série de coups de marteaux sur la tête", estime Hervé Cannet (La Nouvelle République du Centre-ouest)."
Dans L'Alsace, Laurent Bodin reconnaît que " l'histoire a montré que l'indépendance judiciaire n'est pas antinomique avec le mot erreur." Pour autant "il n'est pas acceptable d'accorder la présomption d'innocence à l'ancien président de la République et, dans le même temps, d'engager, sans preuve, un procès d'intention aux juges qui enquêtent sur des faits possiblement répréhensibles", ironise-t-il.
 

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