samedi 28 avril 2012

Affaire du Sofitel : DSK ne pensait pas que ses opposants "iraient si loin"

En plein entre-deux tour de la présidentielle, la déclaration va-t-elle faire des vagues ? Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, le socialiste Dominique Strauss-Kahn déclare qu'il comptait annoncer sa candidature à l'élection présidentielle en France le 15 juin 2011. Un projet coupé net après le scandale du Sofitel de New York. Mais surtout, laissant entendre qu'il a été victime d'un complot dans cette affaire où une femme de chambre l'a accusé d'agression sexuelle, il affirme qu'il ne pensait pas que ses opposants "iraient si loin" pour le stopper dans la course à l'Elysée.

"Peut-être ai-je été naïf sur le plan politique, mais je n'ai tout simplement pas cru qu'ils iraient si loin", déclare-t-il au journaliste américain Edward Epstein qui a réalisé l'interview publiée par le journal Britannique et dont le livre sur l'affaire du Sofitel paraît lundi sur internet. Le journaliste précise que Dominique Strauss-Kahn se réfère par ce "ils" à des "agents" du président Nicolas Sarkozy. "Dominique Strauss-Kahn accuse des ennemis liés à Nicolas Sarkozy d'avoir empêché sa candidature", titre le journal.

"Agenda politique"

Selon le Guardian, l'ancien chef du FMI ne croit pas que les faits qui se sont produits au Sofitel soient un coup monté mais il estime que les suites de l'affaire ont été "orchestrées par des personnes ayant un agenda politique". Dans cette interview, DSK, qui ne prononce toutefois aucun nom, affirme aussi qu'il comptait faire son annonce officielle de candidature "le 15 juin". "Je n'avais aucun doute sur le fait que j'aurais été le candidat du parti socialiste", déclare-t-il.

Edward Epstein avait relancé en novembre 2011 l'affaire DSK en affirmant que le procureur de New York avait en mains les enregistrements de vidéosurveillance du Sofitel dans lesquels on voyait deux employés se congratuler après avoir entendu la femme de chambre Nafissatou Diallo accuser DSK de crimes sexuels. La femme de chambre du Sofitel de New York accuse Dominique Strauss-Kahn de l'avoir contrainte à une fellation dans sa suite le 14 mai dernier. DSK a reconnu une relation "inappropriée", mais a affirmé qu'il n'y avait eu "ni violence, ni contrainte, ni agression".

"Complètement absurdes"

Edward Epstein avait déjà en novembre dernier écrit un long article dans la New York Review of Books, relançant la théorie du complot dans l'affaire Diallo/DSK. Samedi, dans une interview publiée par Libération, il affirme que DSK était surveillé par les "services français" plusieurs semaines avant l'épisode du 14 mai. "Ils surveillaient ses faits et gestes, ils savaient ce qui lui est arrivé au Sofitel parce qu'ils avaient forcément quelqu'un de l'hôtel qui les informait", affirme Edward Epstein. Il reconnaît néanmoins qu'il n'a "pas de preuve formelle" que DSK était surveillé.

Dans Libération, il revient sur la "danse de la victoire" de deux employés de l'hôtel. Cette scène est intervenue, selon lui, après que Nafissatou Diallo a donné son accord pour alerter la police new-yorkaise de l'agression sexuelle dont elle dit avoir été victime de la part de DSK. Epstein affirme que l'un des employés protagonistes de la danse est également vu, grâce à la videosurveillance, en train d'observer DSK "quand il arrive le 13 mai" au Sofitel, "le suit encore quand il monte dans sa chambre", est "de nouveau là, à chaque instant" quand l'ex-patron du FMI quitte l'hôtel le lendemain, puis "retourne dans la chambre 2806" après les révélations de Nafissatou Diallo. "Tout cela est bien étrange", conclut Edward Epstein.

Vendredi soir, la réaction de l'avocat de Nafissatou Diallo n'a pas tardé. Selon lui, les affirmations de Dominique Strauss-Kahn selon lesquelles l'affaire Diallo à New York aurait été poussée par ses opposants politiques sont "complètement absurdes".

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