En plein entre-deux tour de la présidentielle, la
déclaration va-t-elle faire des vagues ? Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, le
socialiste Dominique Strauss-Kahn déclare qu'il comptait annoncer sa candidature
à l'élection présidentielle en France le 15 juin 2011. Un projet coupé net après
le scandale du Sofitel de New York.
Mais surtout, laissant entendre qu'il a été victime d'un complot dans cette
affaire où une femme de chambre l'a accusé d'agression sexuelle, il affirme
qu'il ne pensait pas que ses opposants "iraient si loin" pour le
stopper dans la course à l'Elysée.
"Peut-être ai-je été naïf sur le plan politique, mais je
n'ai tout simplement pas cru qu'ils iraient si loin", déclare-t-il au
journaliste américain Edward
Epstein qui a réalisé l'interview publiée par le journal
Britannique et dont le livre sur l'affaire du Sofitel
paraît lundi sur internet. Le journaliste précise que Dominique Strauss-Kahn se
réfère par ce "ils" à des "agents" du président Nicolas
Sarkozy. "Dominique Strauss-Kahn accuse des ennemis liés à
Nicolas Sarkozy d'avoir empêché sa candidature",
titre le journal.
"Agenda politique"
Selon le Guardian, l'ancien chef du FMI ne croit pas que les
faits qui se sont produits au Sofitel soient un coup
monté mais il estime que les suites de l'affaire ont été "orchestrées par
des personnes ayant un agenda politique". Dans cette interview, DSK,
qui ne prononce toutefois aucun nom, affirme aussi qu'il comptait faire son
annonce officielle de candidature "le 15 juin". "Je n'avais aucun
doute sur le fait que j'aurais été le candidat du parti socialiste",
déclare-t-il.
Edward Epstein avait relancé en
novembre 2011 l'affaire DSK en affirmant que le
procureur de New York avait en mains les enregistrements de vidéosurveillance du
Sofitel dans lesquels on voyait deux employés se
congratuler après avoir entendu la femme de chambre Nafissatou
Diallo accuser DSK de crimes sexuels. La
femme de chambre du Sofitel de New York accuse
Dominique Strauss-Kahn de l'avoir contrainte à une fellation dans sa suite le 14
mai dernier. DSK a reconnu une relation
"inappropriée", mais a affirmé qu'il n'y avait eu "ni violence, ni
contrainte, ni agression".
"Complètement absurdes"
Edward Epstein avait déjà en
novembre dernier écrit un long article dans la New York Review of
Books, relançant la théorie du complot dans l'affaire Diallo/DSK. Samedi, dans une interview publiée par
Libération, il affirme que DSK était
surveillé par les "services français" plusieurs semaines avant
l'épisode du 14 mai. "Ils surveillaient ses faits et gestes, ils savaient ce
qui lui est arrivé au Sofitel parce qu'ils avaient
forcément quelqu'un de l'hôtel qui les informait", affirme Edward Epstein. Il reconnaît néanmoins qu'il n'a "pas de
preuve formelle" que DSK était surveillé.
Dans Libération, il revient sur la "danse de la
victoire" de deux employés de l'hôtel. Cette scène est intervenue, selon
lui, après que Nafissatou Diallo a donné son accord
pour alerter la police new-yorkaise de l'agression sexuelle dont elle dit avoir
été victime de la part de DSK. Epstein affirme que
l'un des employés protagonistes de la danse est également vu, grâce à la
videosurveillance, en train d'observer DSK "quand
il arrive le 13 mai" au Sofitel, "le suit
encore quand il monte dans sa chambre", est "de nouveau là, à chaque
instant" quand l'ex-patron du FMI quitte l'hôtel le lendemain, puis
"retourne dans la chambre 2806" après les révélations de Nafissatou Diallo. "Tout cela est bien étrange",
conclut Edward Epstein.
Vendredi soir, la réaction de l'avocat de Nafissatou Diallo n'a pas tardé. Selon lui, les affirmations
de Dominique Strauss-Kahn selon lesquelles l'affaire Diallo à New York aurait
été poussée par ses opposants politiques sont "complètement absurdes".
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