L'annonce sera lapidaire. Un simple communiqué
publié sur Internet en milieu de matinée à New York. Et son contenu changera la
donne quoi qu'il arrive. Le juge du Bronx, Douglas McKeon, doit annoncer ce
mardi s'il classe ou non la plainte au civil pour agression sexuelle déposée par
Nafissatou
Diallo, ancienne femme de chambre du Sofitel, contre Dominique
Strauss-Kahn. Deux options sont possibles.
Si la plainte est classée, l'ancien patron du FMI en aura fini
avec ses ennuis judiciaires aux Etats-Unis dans le cadre de l'affaire Diallo.
Dans le cas contraire, il devra faire face à un jury populaire lors d'un procès
civil, qui pourrait ne pas avoir lieu avant des mois voire des années. Le
Français pourrait alors avoir à répondre sous serment aux avocats de Nafissatou Diallo. Les avocats des deux parties pourront
faire appel de la décision annoncée mardi. Ceux de DSK ont déjà évoqué cette
possibilité s'ils n'obtiennent pas gain de cause.
Pas d'accord financier évoqué pour le moment
La plainte au civil a été déposée le 8 août dernier, quelques
semaines avant l'abandon des poursuites pénales. Objectif ? Obtenir des dommages
et intérêts, dont le montant n'a pas été dévoilé. Dans le texte de la plainte,
la femme de chambre de 33 ans, qui n'a pas repris le travail depuis, fait un
récit précis de l'agression "violente et sadique" dont elle dit avoir
été victime le 14 mai 2011 dans la suite du Sofitel à New York. S'il a reconnu
en septembre dernier avec eu une relation sexuelle "inappropriée" avec
elle, DSK a rejeté toute violence et contrainte.
Lors d'une première audience fin mars, les avocats de l'ancien
patron du FMI avait demandé que la plainte soit classée, invoquant
"l'immunité absolue", "y compris des actes commis à titre
personnel", dont bénéficiait leur client. Le juge avait semblé peu réceptif
à leurs arguments, s'étonnant notamment que DSK n'ait pas fait valoir cette
immunité lors de la procédure pénale. Outre-Atlantique, une grande partie des
procédures civiles se conclut par un accord financier. Si le juge McKeon est
favorable à de tels règlements à l'amiable, aucun des avocats n'a pour le moment
voulu l'envisager.
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