lundi 25 mars 2013

Mise en examen de Sarkozy : Guaino ne lâche rien contre le juge

L'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy a assumé ses propos lundi matin sur LCI : "j'ai le droit de critiquer, le jugement que je porte est un jugement moral". "Que le juge Gentil m'insulte s'il veut", lâche-t-il.
Henri Guaino ne supporte pas depuis longtemps «le gouvernement des juges » qui mettrait en cause, selon lui, la République. C'était déjà l'un de ses leitmotivs sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy. Depuis vendredi et la mise en examen de l'ancien chef de l'Etat, il reprend son combat en affirmant que "le juge Gentil a déshonoré la République et déshonoré les institutions". Immédiatement, la gauche a condamné ces propos, y voyant une « mise en cause de l'indépendance de la justice". De son côté, le magistrat a fait savoir par l'intermédiaire de son avocat qu'il pourrait porter plainte pour outrage à magistrat.

Mais Henri Guaino s'en moque et attaque le travail du juge de Bordeaux. "Ce qui se passe est extrêmement grave, ce n'est pas une décision comme une autre, d'abord par la qualification », a-t-il affirmé. « J'ai le droit de critiquer, le jugement que je porte est un jugement moral !", a-t-il lancé. Et de dénoncer une forme de « dictature » lorsque l'on ne peut pas dire ce que l'on pense.
"L'image du pays"
"Est-ce que vous imaginez un instant que Nicolas Sarkozy puisse se livrer sur cette vieille dame richissime à un abus de faiblesse ?". "Ce serait risible si cela ne salissait pas l'honneur d'un homme qui, ayant été président de la République, entraîne dans cette salissure la France et la République elle-même", a tonné l'ancienne "plume" de Nicolas Sarkozy. Pour cet ancien conseiller, « cette décision est irresponsable, elle n'a pas tenu compte des conséquences qu'elle pouvait avoir sur l'image du pays ».

Alors que la verve de Henri Guaino contre le juge Gentil est critiquée à mots couverts à droite, notamment par Jean-Pierre Raffarin et certains sarkozystes qui craignent l'outrance, l'ancien conseiller du président a reçu ce week-end le soutien de l'avocat George Kiejman. "Cette mise en examen restera comme un mauvais coup porté à la justice et peu m'importe que son auteur ait voulu ou non rejoindre au panthéon quelques gloires judiciaires que leur narcissisme a rendu illustres", écrit-il. "Il y a trop d'invraisemblances et de doutes pour qu'en raison des textes de loi auxquels j'ai concourus et des faits que j'ai connus, je puisse me dérober, indépendamment de toute sympathie pour Nicolas Sarkozy", ajoute l'ancien avocat de Liliane Bettencourt dont les bureaux ont été perquisitionnés en octobre 2011.
 

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