dimanche 30 mai 2010

Dennis Hopper, mort d'un géant

Il est mort à 74 ans, mais la nouvelle n'aura surpris personne tant l'homme semblait affaibli lors de sa dernière apparition. Nous étions en mars et Dennis Hopper inaugurait son étoile sur le célèbre Hollywood Boulevard. Un hommage rendu à temps à l'une des plus grandes figures du cinéma américain.

La jeune génération se souvient de lui comme l'éternel bad guy de grosses productions hollywoodiennes telles que Speed, Waterwold ou bien encore 24 heures chrono, saison 1. Les plus anciens se souviendront de ses débuts dans Johnny Guitare et aux côtés d'un certain James Dean dans La fureur de vivre et Géant.

Born to be Wild
Surtout, Dennis Hopper aura réalisé le film culte de toute une génération : Easy Rider, ou la chevauchée fantas(ti)que de trois compères à travers l'Amérique. Le film, symbolisé par les chopper que conduisent les héros à travers l'Ouest américain et la musique de Steppenwolf, Born to be Wild, aura marqué cette parenthèse idéalisée et située entre la fin des années 60 et le début des années 70. Avec ce road-movie nihiliste, Hopper aura lancé le Nouvel Hollywood, pendant américain de la Nouvelle Vague. A partir de là, une bande de jeunes auteurs, au sein desquels on trouve Scorsese ou Coppola, prendra les rênes et réalisera des films beaucoup plus personnels.

Côté acteur, il aura tourné sous les ordres de plus grands : Orson Welles pour The Other Side of the Wind, Wim Wenders avec L'ami américain, Francis Ford Coppola dans Apocalypse Now et Rusty James, Abel Ferrara dans The Blackout, David Lynch pour Blue Velvet, etc. Et comment ne pas évoquer cette apparition dans le True Romance de Tony Scott. Dans le film, écrit par Quentin Tarantino, il donne la réplique au non moins mythique Christopher Walken. Le voici dans une scène hallucinante où Hopper, cerné par la mafia, se moque ouvertement du sicilien Walken et affirme, sans frémir, qu'il a du sang de « nègre ».

Born to be Wild, donc. Né pour être sauvage. Et Dennis Hopper l'aura été. A la fin du chef d'œuvre, Easy Rider, Peter Fonda s'exclame « we blew it ! » (on a tout fait péter). Ou qu'il soit désormais, Dennis Hopper doit sûrement se dire la même chose.

http://francesoir.fr/cinema/dennis-hopper-mort-dun-geant


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