mardi 6 décembre 2011

D'ici à janvier, Dominique Strauss-Kahn exposé aux rumeurs et autres « complots » ?

Initialement prévue pour la semaine à venir, l'audition à Lille de Dominique Strauss-Kahn est reportée à janvier, selon nos sources. DSK, qui a demandé à plusieurs reprises à s'expliquer face aux juges, devra ronger son frein. Le temps que ceux-ci alourdissent son dossier : avec des expertises, mais aussi certains témoignages.

Les juges d'instruction voudraient faire parler le téléphone de Fabrice Paszkowski : les experts ont besoin d'un délai supplémentaire pour passer au crible le portable avec lequel l'ex-patron du FMI et son ami du Pas-de-Calais, chef d'une entreprise de matériel paramédical, auraient correspondu par textos pour organiser leurs virées coquines et tarifées internationales.
Des SMS - nombreux - qui pourraient être considérés par les magistrats comme autant d'incitations à la prostitution et conduire à des poursuites pour proxénétisme ou complicité de proxénétisme. Via son biographe Michel Taubman (Affaires DSK, la contre-enquête), DSK reconnaît les soirées libertines mais déclare : « La prostitution, le proxénétisme, je les ai en horreur. » Prouver qu'il savait ses aventures rémunérées peut s'avérer difficile. Mais les juges lillois recueilleraient aussi certains témoignages - autre raison pour laquelle ils ont besoin de temps : son comportement directif, voire violent, à l'égard de « conquêtes » d'un soir pourrait le trahir, remettant sévèrement en cause la théorie d'un Don Juan invétéré... « Violeur, Dominique Strauss-Kahn ? Voilà une terrible calomnie » : la question, sous la plume de Taubman dans sa précédente biographie autorisée (Le Roman vrai de DSK), plane depuis les affaires Banon et Diallo... DSK ne devrait donc être entendu à Lille qu'en janvier, longuement, plutôt sous le régime de la garde à vue - face aux enquêteurs de la PJ - que sous le statut de témoin assisté (« La Voix » du 26 novembre). Si les charges retenues contre lui étaient estimées suffisantes, il pourrait être mis en examen.

Bois de Boulogne

En attendant, rumeurs et autres théories du complot semblent avoir le champ libre. Après « Dodo la Saumure », proxénète dont le nom est cité dans l'affaire du Carlton, s'érigeant depuis sa prison d'Ypres en spécialiste - DSK ne pouvait ignorer que les filles lors des soirées étaient rémunérées, « à moins qu'il ne soit vraiment naïf » -, c'est Claude Guéant qui, hier, a mis le feu aux poudres. Le ministre de l'Intérieur a confirmé au Journal du dimanche la rumeur selon laquelle DSK aurait fait l'objet d'un contrôle de routine au bois de Boulogne (haut lieu de la prostitution parisienne) en 2006 - soit peu avant la présidentielle de 2007... « Mensonge », « tentative de diversion », « acharnement », a rétorqué le clan DSK. Car si la thèse du complot du Sofitel soutenue par un journaliste américain semble écornée, les proches de DSK maintiennent que celui-ci était « espionné ».
En 2003, Le Nouvel Observateur, dans un dossier sur la sexualité, évoquait la présence d'un « ministre » dans un club échangiste. L'ouvrage Sexus Politicus soulignait pudiquement en 2006 que DSK « dînait » dans un club échangiste. Aujourd'hui DSK fait la une des magazines et le dos des kiosques. La fin d'un tabou ?

Sans surprise, un arrêté paru hier au « Journal officiel » confirme que Jean-Claude Menault, ex-patron de la police du Nord, muté à Paris sans pot de départ, « est admis à faire valoir ses droits à la retraite pour limite d'âge à compter du 1er février ».
http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/12/05/article_d-ici-a-janvier-dominique-strauss-kahn-e.shtml

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