vendredi 2 juillet 2010

Espions russes présumés: des aveux, une libération sous caution et une fuite

Dans un film, il aurait sûrement avalé du cyanure avant que les enquêteurs ne l'interrogent. Mais «Juan Lazaro», de son nom d'emprunt, a partiellement renoncé à ses Miranda Rights (le droit à garder le silence) et reconnu qu'il travaillait pour la Russie.

L'accusation affirme ainsi qu'il a avoué, dans une «longue déposition après son arrestation», qu'il travaillait pour le «Service», abréviation utilisée dans les documents judiciaires pour désigner le SVR, une des agences du renseignement russe fondées sur les cendres du KGB. Il a également reconnu que «Juan Lazaro» n'était pas son vrai nom.

Ta patrie ou ton fils

En revanche, ce professeur a refusé de dévoiler sa véritable identité. «Il a mentionné qu'il ne violerait pas sa loyauté au Service, même pour son fils», et refusé de collaborer davantage, indiquent les enquêteurs. Lazaro et Vicky Pelaez, également arrêtée, vivaient en couple –comme la plupart des autres suspects– et ont un fils âgé de 17 ans.

Vicky Pelaez, justement, a vu sa demande de libération sous caution acceptée par la Justice. Elle a été fixée à 250.000 dollars, dont 10.000 payés en liquide. Elle devra porter un bracelet électronique et être assignée à résidence.«Elle ne donne pas l'impression d'être un agent professionnel», a déclaré le juge pour justifier la remise en liberté. «Elle a une véritable identité et l'intention de rester dans le pays».

Les autres restent en détention

En revanche, Richard et Cynthia Murphy, arrêtés dimanche dans le New Jersey, resteront en détention. «La Cour a finalement abouti à la conclusion qu'elle ne savait pas qui ils étaient», a dit le juge, soulignant que «les preuves produites par le gouvernement à leur encontre sont fortes». Le couple, qu'on croirait sorti d'un épisode de Desperate Housewives, était fort apprécié par ses voisins.

Problème, les Murphys étaient sur écoute et les autorités ont saisi plusieurs disques durs. D'après le rapport d'enquête, Moscou n'était pas vraiment satisfait par les résultats des «conspirateurs du New Jersey». Une dispute a également éclaté sur le titre de propriété de leur maison.

Le 11e homme disparaît à Chypre

Si le juge préfère garder tout le monde en détention –y compris la supposée espionne aux yeux verts Anna Chapman– c'est que les autorités ont peur que les suspects prennent la poudre d'escampette. Arrêté à Chypre, Christopher Metsos, le «11e homme», a réussi à se volatiliser. «Ils n'ont pas besoin de quitter le territoire pour être hors de portée de la justice. Ils peuvent simplement se réfugier au Consulat ou à la mission russe des Nations Unies», à New York, indique le procureur.

En attendant, Moscou continue de nier en bloc. En revanche, dans un entretien au Los Angeles Times, un ancien espion soviétique se désole de cette «humiliation publique». Selon lui, les documents des enquêteurs prouvent une chose: que Moscou emploie désormais des «amateurs mal préparés». Tout fout le camp.
http://www.20minutes.fr/article/582781/Monde-Espions-russes-presumes-des-aveux-une-liberation-sous-caution-et-une-fuite.php

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