mardi 6 septembre 2011

"Ce sera absolument sympa" de laisser DSK tranquille

Près de quatre mois après son arrestation à New York pour une affaire d'agression sexuelle dans laquelle toutes les charges ont été abandonnées contre lui, voilà donc Dominique Strauss-Kahn de retour en France. C'est dimanche à l'aube, accompagné de son épouse Anne Sinclair, qu'il a débarqué à Roissy d'un vol en provenance de New York, avant que le couple ne regagne son domicile parisien, accueilli par une foule de photographes et cameramen. S'ils se sont laissés filmer quelques instants dans la cour de leur immeuble, détendus et souriants, ils sont ensuite montés dans leur appartement sans faire de déclaration. Depuis, ils restent invisibles. Postés de part et d'autre de l'entrée du domicile, une trentaine de journalistes guettent une éventuelle sortie de l'ancien patron du FMI. Au pied de l'immeuble du XVIIe siècle aux murs de briques et au toit d'ardoises, trois camions de télévisions ainsi que des caméras sont installés. De l'autre côté de l'hôtel particulier classé depuis près d'un siècle, dont on aperçoit la cour pavée et les buis taillés, au 14 de la rue de Turenne, d'autres journalistes "planquent".
Seule apparition à venir récompenser leur attente, ce lundi à la mi-journée : Anne Hommel, une des proches de l'ancien patron du FMI, conseillère en communication, a annoncé au groupe de journalistes que Dominique Strauss-Kahn "s'exprimera dans les 15 prochains jours". Et d'ajouter cette requête : "Ça serait plus simple pour tout le monde que lui et sa femme puissent profiter de leur liberté ici et circuler normalement, que les riverains et les commerçants puissent travailler dans des conditions à peu près respectables pour tous et que tout le monde retrouve un rythme de vie absolument normal et une liberté de circulation", alors que la présence des journalistes est particulièrement voyante sur cette auguste place parisienne. "Ce sera absolument sympa que vous puissiez les laisser tranquilles et les laisser circuler comme bon leur semble, voir leur famille, leurs enfants, leurs amis, avoir une vie absolument normale", a insisté la conseillère en communication. "S'il vous plaît, laissez les riverains et les commerçants travailler normalement et vivre normalement", a-t-elle poursuivi. "C'est à peu près la seule chose que je puisse vous demander".
Journalistes, riverains et policiers en civil
Avant de quitter les Etats-Unis, Dominique Strauss-Kahn avait dit avoir hâte de rentrer en France et de s'exprimer devant les Français. L'ex-directeur général du FMI fait face en France à l'enquête de police ouverte en juillet sur la plainte d'une jeune femme, Tristane Banon, qui affirme qu'il l'a agressée en 2003, ce qui compromet un éventuel retour rapide en politique de l'ancien favori des sondages pour la présidentielle de l'an prochain. L'ex-patron du FMI pourrait être interrogé par la police avant une décision du procureur de Paris sur cette plainte. Même si elle était classée sans suite, Tristane Banon pourrait relancer la procédure en saisissant un juge d'instruction.
Mais pour l'heure, DSK étant invisible... et silencieux jusqu'à preuve du contraire, ce sont les riverains qui sont la proie des télévisions à l'affût du moindre commentaire. "J'aimerais qu'il ait la pudeur de se taire", dit un quinquagénaire devant une caméra. Un touriste américain prend en photo sa femme qui pose devant l'immeuble de DSK. "Il doit être en train de dormir", avance-t-il. Deux policiers en civil assis sur un banc surveillent. C'est la seule présence visible des forces de l'ordre.

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