mercredi 7 septembre 2011

DSK : premier bras de fer dans la procédure civile

La défense demande davantage de temps. Sa requête sera examinée vendredi.
«Cour suprême de l'État de New York, comté du Bronx. Nafissatou Diallo contre Dominique Strauss-Kahn»: l'affrontement judiciaire se poursuit de l'autre côté de l'Atlantique au travers de la procédure civile. Le prochain rendez-vous de ce bras de fer, occulté par l'abandon des poursuites pénales le 23 août dernier, a lieu vendredi devant un magistrat d'un tribunal du Bronx, près du célèbre Yankee Stadium.
Côté DSK, le ténor du pénal, Benjamin Brafman, ne s'occupe pas de cette procédure civile. C'est William Taylor, son avocat washingtonien à l'allure placide, qui a la main pour répondre à Kenneth Thompson, l'imprévisible défenseur de la Guinéenne mais champion des dommages et intérêts. Le rôle d'arbitre revient au juge Douglas McKeon, qui apparaît en larges bretelles sur de récentes photos, tout droit sorti d'une série télévisée. Et, déjà, les premières escarmouches de procédure apparaissent.
Dans une requête adressée le 29 août au tribunal, la défense de DSK demande un délai supplémentaire, qui devrait lui être accordé, pour répondre à la plainte civile. Elle explique notamment qu'ayant été très occupée par le dossier criminel, elle a besoin de temps pour discuter de la procédure civile avec son client.

La question de la juridiction

Pour Christopher Mesnooh, avocat franco-américain, l'ancien directeur du FMI a le choix entre deux options: «Jouer la montre dans cette procédure civile, multiplier les recours et attendre que, peut-être, le dossier de Nafissatou Diallo explose en vol, que d'autres éléments viennent encore porter atteinte à sa crédibilité. Ou, à l'inverse, profiter de son avantage depuis la fin du volet pénal et tenter d'en sortir au plus vite.» Pour l'instant, William Taylor ne souhaite pas s'exprimer sur sa stratégie.
Parmi ses sujets de réflexion, se pose la question de la juridiction la plus favorable à son client. On sait que Kenneth Thompson a choisi le Bronx, dont la forte communauté noire est réputée plus réceptive aux arguments de la femme de chambre. Son adversaire pourrait tenter de faire délocaliser l'affaire à Manhattan et, pourquoi pas, de la faire examiner par un tribunal supérieur, fédéral, aux réactions peut-être moins épidermiques que celles de jurés du Bronx. Mais, à l'inverse, une cour fédérale peut accepter un plus large éventail de preuves, notamment les témoignages de femmes accusant DSK de les avoir agressées. William Taylor doit peser le pour et le contre.
La plainte revient, elle, sur «l'attaque violente et sadique» que Nafissatou Diallo affirme avoir subie le 14 mai au Sofitel. Aucun élément nouveau n'est apporté pour accréditer la version de l'employée du Sofitel qui s'en tient au récit détaillé de l'agression dénoncée. Y ajoutant parfois, un peu curieusement, des éléments périphériques. Mais la tonalité se veut très ferme: la plaignante est déterminée à obtenir entière réparation d'un préjudice qu'elle ne chiffre cependant pas, et à toucher, en outre, des dommages punitifs.
http://www.lefigaro.fr/international/2011/09/07/01003-20110907ARTFIG00555-dsk-premier-bras-de-fer-dans-la-procedure-civile.php

Aucun commentaire: