vendredi 16 septembre 2011

Propos racistes : Hortefeux relaxé

L'ancien ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux a été relaxé jeudi par la cour d'appel de Paris, où il était rejugé pour injure raciale lors d'une conversation en 2009 avec un militant UMP d'origine maghrébine. La cour, déclarant irrecevable la plainte du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (Mrap), a infirmé le jugement de première instance qui l'avait condamné à 750 euros d'amende et 2 000 euros de dommages et intérêts. L'organisation a néanmoins décidé de se pourvoir en cassation, selon son avocat Pierre Mairat. "La cour dit que l'injure raciste est constituée, mais prive une association antiraciste de poursuites, ce que nous allons contester en cassation", a déclaré Me Mairat après consultation de l'arrêt.
Lors d'une réunion de l'UMP à Seignosse (Landes) le 5 septembre 2009, le ministre disait à l'adresse d'un militant maghrébin, dans un échange filmé : "Il ne correspond pas du tout au prototype. Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes." La diffusion de ces propos avait provoqué un tollé, la gauche réclamant la démission du ministre. Brice Hortefeux avait donné des explications variables, disant tantôt qu'il parlait du nombre de clichés pris avec lui dans la journée, tantôt qu'il parlait des habitants de l'Auvergne, dont il est lui aussi originaire.

Le militant quitte l'UMP

Amine Benalia-Brouch, militant UMP raillé par Brice Hortefeux, a quitté depuis le parti de Nicolas Sarkozy. Il a raconté dans un livre publié en 2010 avoir défendu le ministre de l'Intérieur sur ordre des dirigeants du parti, qui, selon lui, avaient demandé de mentir et de confirmer la version des "Auvergnats". Brice Hortefeux est devenu depuis député européen et il est pressenti, selon des médias, pour diriger l'éventuelle campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012. Lors du procès en appel, le 9 juin, plusieurs personnalités du monde arabe se sont succédé à la barre pour délivrer à l'ancien ministre de l'Intérieur un certificat d'antiracisme.

Ces propos ne sont "pas spécialement d'un racisme extraordinaire", avait ainsi argué le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur. Le recteur avait été jusqu'à développer une théorie médicale : il s'agit, avait-il expliqué, d'un "automatisme de la parole" de la part d'un homme politique "imprégné" à son corps défendant par "la société de consommation" et ses slogans publicitaires restés dans la mémoire collective comme "un verre, ça va, deux verres, bonjour les dégâts". Le parquet général lui-même avait requis la relaxe de Brice Hortefeux, mais sur des points de droit pur. http://www.lepoint.fr/societe/propos-racistes-hortefeux-relaxe-15-09-2011-1373580_23.php

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