vendredi 21 octobre 2011

DSK : au cœur d’une nouvelle affaire

Après que la plainte de Tristane Banon pour viol a été classée sans suite, à Paris, le champion déchu des socialistes est cité dans le démantèlement d’un réseau de proxénétisme à Lille.
Une barbe de huit jours, une chemise blanche déboutonnée : avec ce nouveau look, aperçu au sortir de l’hôtel de ville de Sarcelles, où il venait de déposer son bulletin pour les primaires socialistes, Dominique Strauss-Kahn semble s’éloigner de plus en plus de la stature du dirigeant international. À peine son vote accompli, le champion déchu des socialistes a dû se fendre d’un communiqué un peu gênant. Il souhaite « être entendu le plus rapidement possible » par les juges chargés d’une affaire de proxénétisme en pleine éclosion où se croisent Dodo la saumure, tenancier de bars à hôtesses en Belgique, les patrons d’un hôtel de luxe à Lille et… un policier, chef de la sûreté lilloise, réputé ami de DSK. L’ex-directeur du FMI veut mettre un terme « aux insinuations et extrapolations hasardeuses et encore une fois malveillantes » à son égard dans la presse. Depuis plusieurs jours, son nom était cité dans ce dossier où, selon Le Point, une prostituée aurait raconté avoir participé à une partie fine dans un grand hôtel à Paris. Le Journal du dimanche révèle que l’enquête porte aussi sur des déplacements des filles du réseau à New York fin 2010 et que l’audition de Strauss-Kahn, présenté comme un client, serait « probable ». Précision apportée par Marianne : Jean-Christophe Lagarde, le commissaire divisionnaire proche de DSK, se serait rendu à Washington la veille de l’arrestation du leader socialiste à New York.
Les hommes de la PJ de Lille et leurs confrères de l’IGPN, la « police des polices », vont de surprise en surprise depuis la mise sous surveillance du Carlton, un grand hôtel de la ville, et de deux autres établissements, aujourd’hui fermés sur décision de justice. C’est dans le cadre de ce dossier tentaculaire, où plusieurs notables sont écroués pour proxénétisme, que le nom de DSK est apparu courant mai, juste avant son interpellation. Sur des écoutes téléphoniques, René Kojfer, 70 ans, directeur des relations publiques du Carlton, cite alors DSK dans ses conversations. Les policiers soupçonnent très tôt le socialiste d’être un client de son réseau. Surtout, la « police des polices » s’intéresse aux voyages à New York du commissaire Lagarde, dont La Voix du Nord indique qu’il « se vantait » d’être le « copain de bordée » de DSK. C’était en tout cas son plus proche conseiller en matière de sécurité, appelé à de hautes fonctions dans la police en cas de victoire de la gauche. Pour autant, le commissaire aurait-il fourni lui aussi des filles à son mentor ? Il a en tout cas annoncé à ses hommes qu’il s’attendait à être placé en garde à vue par l’IGPN.
Crispant, pour un DSK qui n’avait déjà pas pu savourer le classement sans suite de la plainte de Tristane Banon pour tentative de viol, tant le communiqué du parquet de Paris s’était fait assassin. Le 13 octobre, la justice a estimé qu’« une agression sexuelle » avait bien été commise par Dominique Strauss-Kahn. « Il ressort que si, faute d’éléments de preuves suffisants, les poursuites ne peuvent être engagées du chef de tentative de viol, des faits pouvant être qualifiés d’agression sexuelle sont, quant à eux, reconnus », a indiqué le parquet. Requalifiés en délit, ces faits sont prescrits : l’agression supposée date de février 2003. Mais même sans poursuites judiciaires, le coup pourrait être fatal pour l’ex-directeur du FMI. Désormais, il n’y a pas que la parole de ses accusatrices, Nafissatou Diallo et Tristane Banon. Les Français pourraient bien ne jamais lui pardonner d’avoir si longtemps tenté de cacher son vrai visage.
Lire l'article intégral dans VSD n°1782 (du 20 au 26 octobre 2011)
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