mercredi 13 avril 2011

Côte d'Ivoire : des gendarmes français dans Abidjan

Déjà critiquée pour son rôle dans le dénouement de la crise politique et dans l'arrestation de Laurent Gbagbo, l'attitude de la France pourrait de nouveau faire l'objet d'une polémique. Gérard Longuet, le ministre de la Défense, a en effet que des gendarmes français allaient patrouiller, avec leurs collègues ivoiriens, "dans Abidjan "pour montrer qu'il y a un état de droit qui se met en place". Il a néanmoins pris soin de préciser que la vocation de la force française Licorne "n'est pas d'assurer la sécurité ni à Abidjan, ni en Côte d'Ivoire".

Deux jours après la chute de l'ancien président, l'insécurité à Abidjan reste en effet l'un des points faibles d'Alassane Ouattara. Les bandes de pillards profitent de la désorganisation pour se livrer à toutes sortes d'actions crapuleuses tandis que les miliciens de Laurent Gbagbo continuent d'affronter les soldats loyalistes par intermittence, avec tirs d'armes lourdes et rafales d'armes automatiques à la clé.
Gbagbo assigné à résidenceL'ex-chef d'Etat ivoirien Laurent Gbagbo, arrêté lundi, est assigné à résidence, a annoncé mardi soir le gouvernement du président Alassane Ouattara. "Le 11 avril 2011, dans le cadre des opérations de sécurisation de la ville d'Abidjan, des combats ont opposé les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) à la faction des Forces de défense et de sécurité (FDS) pro-Gbagbo, assistée des mercenaires libériens et angolais ainsi que des miliciens", indique le ministre de la Justice Jeannot Ahoussou-Kouadio dans un communiqué. "Suite à ces opérations, Monsieur Laurent Gbagbo a été appréhendé par les militaires des Forces républicaines de Côte d'Ivoire et mis à la disposition des autorités gouvernementales", poursuit-il. "En attendant l'ouverture d'une enquête judiciaire, Monsieur Laurent Gbagbo et certains de ses compagnons font l'objet d'une mesure d'assignation à résidence", conclut-il. Le gouvernement ne précise pas en quel lieu l'ex-président est détenu, ni quels sont les "compagnons" visés aussi par cette mesure. Gbagbo avait été arrêté lundi par les forces pro-Ouattara aidées de l'ONU et de la France, et conduit, avec son épouse notamment, à l'Hôtel du Golf, QG de son rival. Il est toujours dans cet hôtel et n'a pas été transporté hors de la ville, a indiqué l'ONU, démentant de premières informations d'un porte-parole.
Obama félicite OuattaraLe président des Etats-Unis Barack Obama a appelé mardi Alassane Ouattara pour le féliciter de sa prise de fonctions "en tant que président démocratiquement élu de Côte d'Ivoire" et l'assurer de son soutien, a annoncé la Maison Blanche. Lors de cette conversation, Obama et Ouattara se sont mis d'accord sur la nécessité d'enquêter sur toutes les "atrocités" commises ces derniers mois dans ce pays, quels qu'en soient les auteurs présumés. A ce titre, ils "se sont engagés à soutenir les rôles de la commission d'enquête des Nations unies et du tribunal pénal international pour enquêter sur les violences".
L'UE exhorte à l'union nationaleL'Union européenne a exhorté mardi Ouattara à former un gouvernement d'union nationale afin de remettre sur pied le pays épuisé par la guerre. Les 27 affirment dans un communiqué que l'UE est prête à soutenir le travail de la Commission Vérité et Réconciliation proposée par Ouattara et ils encouragent ce dernier à former un gouvernement élargi représentatif de toutes les régions et detoutes les tendances politiques du pays. L'UE, qui a levé certaines sanctions portant sur certaines entités, ajoute qu'elle envisagera la levée dès que possible d'autres restrictions et la reprise des programmes de développement en faveur de la Côte d'Ivoire. Concernant les allégations d'atteintes aux droits de l'homme, elle invite la Commission internationale d'enquête sur les atteintes aux droits de l'homme créée le mois dernier par le Conseil des droits de l'homme de l'Onu à mener une enquête le plus rapidement possible.
Mort d'un ex-ministre de Gbagbo arrêté avec luiDésiré Tagro, ex-ministre de l'Intérieur et proche de Laurent Gbagbo, est décédé mardi dans des circonstances encore troubles, au lendemain de son arrestation avec l'ex président à Abidjan. Désiré Tagro faisait partie des fidèles de Gbagbo qui avaient été arrêtés avec lui lundi après l'assaut sur la résidence présidentielle des forces du nouveau chef d'Etat Alassane Ouattara, et avait été conduit comme eux à l'hôtel du Golf, ont indiqué une source du camp Ouattara et un diplomate en poste à Abidjan. Selon les mêmes sources, Tagro a été vu blessé à son arrivée à l'hôtel, et avait été ensuite transféré dans une clinique, où il est décédé mardi matin. Pascal Affi N'Guessan, chef du parti de Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI), a affirmé à l'AFP qu'il avait été "assassiné" d'"une balle à l'Hôtel du Golf", une version fermement démentie dans le camp Ouattara. Selon la source diplomatique, il aurait tenté de se suicider d'une balle dans la bouche lors de l'arrestation, et aurait succombé à ses blessures.
Des chefs de l'armée se rallient à OuattaraD'anciens chefs militaires qui se sont battus aux côtés de Laurent Gbagbo ont prêté allégeance mardi au président Alassane Ouattara, a rapporté la Télévision de Côte d'Ivoire (TCI, proche de Ouattara).

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