lundi 20 mai 2013

Algérie : quel est l'état de Bouteflika ?

Le flou sur la santé du président, officiellement hospitalisé à Paris depuis trois semaines, entraîne de nombreuses spéculations.

Officiellement, Abdelaziz Bouteflika va mieux. C'est du moins ce qui était écrit la semaine dernière dans son dernier bulletin de santé rendu public. La présidence algérienne expliquait alors qu'il récupérait petit à petit après son AVC de fin avril. Dernier responsable en date à s'être exprimé en ce sens, le ministre de l'Aménagement du territoire, Amara Benyounès, a déclaré vendredi que le président allait "bien".

Problème :
depuis le 27 avril et son arrivée à l'hôpital parisien du Val-de-Grâce pour être soigné après son attaque, le chef de l'Etat, âgé de 76 ans, n'a fait aucune apparition publique. Chose plutôt inhabituelle à laquelle les Algériens tirent une conclusion : son état de santé doit être probablement très dégradé. 
Dans le coma ?
Face à cette incertitude, les rumeurs enflent, notamment sur l'endroit où il se trouve actuellement. Certains le disent toujours au Val-de-Grâce, d'autres affirment qu'il est en Suisse. Selon Hichem Aboud, le patron de
Mon Journal, il aurait en fait été ramené en Algérie où il se serait dans le coma.
Si la santé du président est taboue, la presse algérienne s'interroge désormais chaque jour, avec prudence, sur le sujet. Dimanche, après avoir fait sa Une sur le coma supposé du président,  Mon journal et son pendant arabophone Djaridati auraient cependant fait l'expérience amère de la censure. Si le ministère de la Communication a démenti ce qui serait une première depuis une dizaine d'années, Hichem Aboud a quant à lui été accusé par le parquet d'Alger d'"atteinte à la sécurité de l'Etat" pour ses déclarations, qui auraient eu un "impact négatif direct sur l'opinion publique nationale et internationale".
Quelle transition ?
L'éventuel décès d'Abdelaziz Bouteflika, installé au pouvoir en 1999 et dont le mandat expire dans un peu moins d'un an, priverait l'Algérie du dernier membre de la vieille garde qui a dirigé le pays depuis 1962. 
Malgré le renouveau du militantisme islamiste qui touche ses voisins (Mali, Tunisie, Libye), les observateurs estiment cependant que la transition devrait s'effectuer dans le calme sous la houlette d'un appareil d'Etat paternaliste et avec une population qui ne souhaite pas revivre les violences des années 90.
 

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