mardi 9 août 2011

Affaire DSK : Ce que leurs gestes disent d’eux...

Nafissatou Diallo, victime ou menteuse ? DSK, abattu ou combatif ? Quelles sont les véritables motivations des procureurs et des avocats ? Anne Sinclair simule-t-elle sa solidarité envers son mari ? Autant de questions que chacun se pose. Joseph Messinger, psychologue et analyste gestuel, auteur d’une vingtaine de livres sur le sujet, a scruté les moindres gestes et mimiques des protagonistes de l’affaire DSK pour tenter d’y dénicher un semblant de vérité. Et ses observations conduisent à cette conclusion : dans ce jeu de dupes, chacun mène un combat personnel dans lequel la justice n’a que peu de place.
Selon Joseph Messinger, également criminologue et profiler, « nos gestes parlent pour nous à notre insu ». Inconsciemment, en croisant les doigts d’une certaine façon, en penchant la tête à l’opposé de notre regard ou en pinçant les lèvres, nous révèlons des sentiments souvent masqués par les mots. L’analyste décortique démarche, clignements de paupières, position des mains, des genous ou des chevilles, haussement d’épaules, jusqu’aux tics les plus anodins (*).
Bien sûr, l’analyse gestuelle n’est pas une science exacte, et les déductions de Joseph Messinger sont à lire pour ce qu’elles sont : un décryptage percutant, presque balzacien, au sens où il n’épargne personne et révèle la nature humaine dans son ambivalence, sa vanité, sa cupidité ou sa quête de pouvoir.
Ainsi, c’est une étude de caractères que nous vous proposons ce lundi et non des éléments de preuve à charge ou à décharge de l’un ou l’autre camp.

Anne Sinclair et Dominique Strauss-Kahn

On les entend peu. Anne Sinclair et Dominique Strauss-Kahn ont choisi la discrétion. Malgré tout, quelques photos valent parfois mieux qu’un long discours. Les leurs en disent long sur leur état d’esprit combatif.

KO ?

« Il a l’air, mais pas la chanson. » Bras droit croisé sur le gauche, cheville gauche sur la droite, des postures qui en disent long, selon notre analyste : « Les bras sont offensifs, et les chevilles marquent un niveau de flexibilité psychique important dans les moments de crise. Cet homme est en alerte et prêt au combat. » Messinger note également dans la posture relâchée que DSK s’ennuie. « Il sait qu’il perd son temps et que son sort est déjà arrêté. Il aimerait débarrasser le plancher. »

Défi et froideur

Anne Sinclair a une mimique de défi sur le visage. Les lèvres sont serrées, ce qui indique, à cet instant, un état d’esprit rigide. Le regard de DSK indique « un homme sans scrupules. Si vous l’attaquez, il vous tue. L’œil droit, celui qui reflète la réflexion, l’intelligence, le rationalisme, est très ironique. Le gauche, celui de l’émotion, est totalement froid. Lui aussi a un regard de tueur. »

Une immense détermination

Anne Sinclair et DSK ont tous les deux une grande amplitude de pas. « Plus de trente centimètres ! Cela indique une immense détermination. » Messinger note également le balancier des bras, très prononcé, « un autre signe de détermination. On dirait que celle d’Anne Sinclair est plus marquée que celle de son époux ».

La cravate bleue

Le visage d’Anne Sinclair est à mi-chemin entre le rire et les larmes. Celui de DSK est béat. Normal, il vient d’être relâché. Messinger note cependant le bleu de sa cravate, « la couleur du pouvoir. » Un choix innocent ? « Non, il le sait. C’est moi qui le lui ai dit un jour ! »

La remise question

« Anne Sinclair ne s’accroche pas au bras de sa belle-fille, c’est l’inverse. Elle la tient au niveau du biceps, le siège psycho-anatomique du dynamisme », détaille le psychologue. Du dynamisme, Anne Sinclair n’en manque pas. « Cette femme est incassable. Elle s’est sentie trahie, non pas par les frasques de son mari, mais dans la course à l’Elysée qu’elle a organisée pour lui. » Son seul signe de faiblesse, dans cette période de tourmente, réside dans le sac qu’elle tient de la main droite. « Le côté droit est celui des femmes d’action, mais lorsqu’un sac qui pourrait être porté à l’épaule se retrouve ainsi, c’est l’indice d’une sérieuse remise en question. Presque une régression. En tout cas, le signe qu’elle est très perturbée. »

Nafissatou Diallo

En s’exposant sur la chaîne américaine ABC, la femme de chambre marche sur le fil du rasoir. L’interview dans laquelle elle raconte par le menu, et avec tous les détails, la scène qu’elle aurait vécue dans la chambre 2806 du Sofitel de New York peut lui exploser à la figure, aussi bien que lui gagner le cœur des téléspectateurs du monde entier. Pour Joseph Messinger, cela ne fait aucun doute : la jeune femme a été coachée par l’un de ses confrères américains. « Si j’avais eu à le faire, je ne m’y serais pas pris autrement », s’amuse l’analyste. Il note, entre autres, que les réponses arrivent immédiatement après la question, « signe qu’elles ont été répétées auparavant ». Le psychologue souligne plusieurs points du comportement de la jeune femme qui, à ses yeux, la trahissent.

La démarche "intelligente"

La jeune Guinéenne se déplace de façon calme, ondulante, harmonieuse. Pour Joseph Messinger, la démarche est toujours liée au quotient intellectuel. Plus elle apparaît équilibrée, liée, plus le sujet est intelligent. « Cette femme veut se faire passer pour plus simple qu’elle n’est », soupçonne le psychologue. Il pointe également les paumes tournées vers l’avant, « signe des personnalités narcissiques »

Les larmes de crocodile

« Le mouchoir blanc, ça fait victime. Un grand truc des coaches ! » dénonce Messinger. Il qualifie les pleurs de Nafissatou Diallo de « larmes de crocodiles ». « Elle a raconté son histoire des dizaines de fois, devant le procureur, la police, les avocats. Elle pourrait parfaitement le faire à présent sans y avoir recours. » Le regard caméra de la femme de chambre va dans son sens. Les journalistes de Newsweek avaient exprimé ce même sentiment.

La scène mimée

« Elle en fait trop pour être honnête », affirme Messinger. Pour lui, les mimes sont le signe d’une personne qui manque de capacité à s’exprimer par les mots ou qui cherche à crédibiliser son discours. Or, « Nafissatou Diallo a du vocabuaire », observe-t-il.

Le regard triomphaliste

Au début de l’interview, un regard triomphaliste échappe à Nafisstou. Mais il n’a pas échappé à Joseph Messinger : « Elle ressemble à un enfant qui aurait réussi à piéger ses parents. Là, elle a réussi à apitoyer la journaliste. »

Les mains sur la poitrine

Plusieurs fois, la jeune Guinéenne répète : « Dieu m’est témoin, je dis la vérité », en posant les mains sur sa poitrine. « Elle se désigne en victime, et cherche à se déculpabiliser : “Comment ? Moi, je ne suis pas comme ça…”, etc. Dieu a bon dos dans la mesure où il ne pourra pas venir témoigner en sa faveur, décrypte l’analyste. Si ce qu’elle disait était effectivement la vérité, elle n’éprouverait pas à ce point le besoin de le confirmer avec autant d’emphase, en se référant à une figure divine. »

Le regard de tueuse

La femme de chambre a été relookée. « Pour une femme de chambre, elle porte très bien le tailleur-pantalon ! » Convaincu que Nafissatou se fait passer pour plus frustre qu’elle n’est, Joseph Messinger voit également dans ce regard, la marque de l’intelligence. « Il y a différent regards de tueurs : jalousie, dédain, haine… Celui-ci est posé. Ce sont les plus dangereux. »

Les membres du corps judiciaire

La juge Melissa Jackson : Sadique

C’est elle qui a envoyé Dominique Stauss-Kahn à Rickers Island. Joseph Messinger la sent « redoutable ». « Les lèvres minces et serrées trahissent un certain niveau de sadisme. Sa tête orientée vers le bas, assortie d’un regard direct, est une forme d’effronterie chez une personne qui détient un pouvoir discrétionnaire. »

Le procureur Cyrus Vance : En quête de légitimité

Il tient son dossier de la main gauche, l’index dissimulé derrière le classeur. « D’après toutes les photos que j’ai vues, il semblerait que Cyrus Vance soit gaucher. Or les gens qui tiennent leur dossier de la main dominante trahissent un certain manque d’efficacité, contrairement à ceux qui la laissent libre. L’index caché est symbolique de l’image paternelle dont il a du mal à se démarquer. DSK est une opportunité en or pour y parvenir enfin. Comme quoi un simple tic peut suffire à dénoncer une motivation peu noble. »

L’avocat Kenneth Thompson : Théâtral

L’homme marche en regardant le sol, « typique des pervers narcissiques ». Messinger s’attarde sur la gestuelle emphatique, théâtrale, de l’avocat de Nafissatou Diallo. « Kenneth Thompson s’est installé dans la compassion. Il se montre comme le parangon de la souffrance ! Mais il n’a qu’un but, l’argent et la pipolisation. »
http://www.francesoir.fr/actualite/justice/affaire-dsk-ce-que-leurs-gestes-disent-d-eux-125562.html

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