jeudi 26 mai 2011

Affaire Tron : l'une des plaignantes a été entendue

L'une des deux femmes ayant porté plainte pour abus sexuel contre le secrétaire d'État à la Fonction publique Georges Tron a été entendue jeudi par la police judiciaire, a-t-on appris de source judiciaire. La seconde victime présumée devrait l'être prochainement, a-t-on précisé de même source. Une enquête préliminaire a été ouverte mercredi par le parquet d'Évry (Essonne) à la suite de la plainte déposée par deux ex-collaboratrices de Georges Tron à sa mairie de Draveil (Essonne).

La plainte a été déposée pour harcèlement sexuel, mais la procureur de la République d'Évry, Marie-Suzanne Le Queau, a requalifié les faits en agression sexuelle et viol dans un climat marqué en France par l'inculpation à New York de l'ancien directeur du Fonds monétaire international Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol. L'enquête a été confiée à la Direction centrale de la police judiciaire, qui a elle-même fait appel à la PJ de Versailles pour l'audition des plaignantes.

Georges Tron veut contre-attaquer

Le secrétaire d'État, qui dénonce une "vengeance" menée par l'extrême droite, a affirmé vouloir porter plainte contre ses accusatrices pour dénonciation calomnieuse. Georges Tron ayant laissé entendre que Marine Le Pen aurait pu avoir poussé les anciennes collaboratrices de l'élu à agir, la présidente du Front national a annoncé qu'elle allait porter plainte pour diffamation contre le secrétaire d'État.

Les deux plaignantes expliquent que l'affaire Strauss-Kahn les a incitées à porter plainte contre Georges Tron. Sous couvert de réflexologie (massage thérapeutique des pieds), l'élu leur prodiguait des massages qui dégénéraient en de véritables agressions sexuelles, selon la plainte. Les faits se seraient déroulés entre 2007 et 2010. Les victimes présumées, qui mettent également en cause une proche collaboratrice de Georges Tron, ont décrit des scènes susceptibles d'entraîner, si elles étaient vérifiées, des poursuites pour agression sexuelle et même pour viol, selon le parquet. Leur avocat affirme disposer de témoins.

Pour l'audition comme témoin d'un membre du gouvernement, une autorisation du Conseil des ministres est a priori nécessaire à la justice. Marie-Suzanne Le Queau estime cependant qu'une telle autorisation "ne sera pas nécessaire juridiquement" dans le cas de Georges Tron, tout en soulignant que l'on n'en est pas là. "Il faut vérifier la crédibilité des accusations", a-t-elle dit.
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