mardi 31 mai 2011

Peut-on comparer les affaires Tron et DSK ?

Accusé par deux ex-employées municipales d'agression sexuelle et de viol, Georges Tron subit-il le même traitement que Dominique Strauss-Kahn?
Quand deux affaires de moeurs sont révélées au grand jour en si peu de temps, tout incite à la comparaison. Pourtant Georges Tron est loin d'avoir subi le même traitement politique, médiatique et judiciaire que l'ex-patron du Fonds monétaire international.
Du secours zélé à l'abandon politique
Lorsque l'affaire DSK a éclaté, les socialistes se sont relayés dans les médias pour défendre de manière très offensive la "présomption d'innocence" de l'ex-patron du FMI.
Deux semaines après ce séisme, Georges Tron n'a pas bénéficié du même soutien au sein de sa famille politique. Conséquence du fait que l'un était patron du FMI et candidat favori à la présidentielle et l'autre un secrétaire d'état méconnu aux fidélités sucessives.
L'ex-secrétaire d'état à la Fonction publique a été défendu du bout des lèvres quand il ne fut pas vivement exhorté à présenter sa démission,, notamment par Jean-Claude Gaudin et Alain Juppé.
Depuis une semaine, l'UMP s'est employée à minimiser l'importance de Georges Tron pour diminuer la portée politique de cette affaire. Le député-maire de Draveil avait pourtant porté une réforme emblématique du quinquennat: celle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux.
"Nous sommes dans la dernière ligne droite avant la présidentielle. Nous n'allons pas nous embarrasser avec un homme qui n'a pas de poids politique alors que nous venons de prendre un avantage décisif sur la gauche après l'affaire DSK", confie à mots couverts un secrétaire national de l'UMP.
Le traitement médiatique fait débat
De DSK à Georges Tron, la chronologie des évènements semble inversée. Alors que l'affaire Dominique Strauss-Kahn avait commencé par son arrestation, celle concernant l'ex-secrétaire d'Etat à la fonction publique a débuté par la communication.
Avocat des deux plaignantes, Gilbert Collard a fait le pari de la médiatisation des plaintes. La communication a en effet précédé l'enquête diligentée par le parquet d'Evry. Une stratégie contre-productive, selon l'avocat de Georges Tron, Olivier Schnerb: "Gilbert Collard a saboté la plainte en la rendant publique, maintenant, nous allons recevoir une multitude de témoignages contradictoires."
Mais dans un cas comme dans l'autre, le traitement médiatique fait débat. "Les médias n'ont pas davantage respecté la présomption d'innocence de Dominique Strauss-Kahn que celle de Georges Tron", regrette Me Olivier Schnerb.
De fait, les images présentant Dominique Strauss-Kahn menotté, à la barre du tribunal ou en prison, relayées en boucle sur les réseaux sociaux ou à la télévision, ont accrédité l'idée de sa culpabilité au sein de l'opinion publique.
"A New-York, Tron aurait subi le même traitement judiciaire que DSK"
Dès son interpellation par la police new-yorkaise, Dominique Strauss-Kahn a été placé en garde à vue puis en détention provisoire avant de renoncer à son poste de directeur général du FMI. De son coté, si Georges Tron a également été contraint de présenter sa démission, il demeure libre et n'a pas encore été interrogé par la police.
Selon Pierre Hourcade, avocat au barreau de New York et Paris, si l'affaire s'était passée aux Etats-Unis, Georges Tron "aurait subi le même traitement judiciaire que DSK."
"Les accusations sont de même nature car la pénétration digitale sans consentement est considéré comme un viol aux Etats-Unis. Le système judiciaire américain n'aurait sans doute pas attendu deux ans pour se mettre en mouvement, il y a des alertes préventives dans toutes les entreprises. Contrairement en France, les américains écoutent les victimes et n'essayent de pas de les dissuader de porter plainte."
http://www.lexpress.fr/actualite/politique/peut-on-comparer-les-affaires-tron-et-dsk_997862.html

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