mercredi 29 juin 2011

Affaire DSK. Ce que Tristane Banon avait écrit

Depuis le coup de tonnerre de la suite 2806 du Sofitel de New York, « l’affaire Banon » intéresse au plus haut point les avocats américains de la femme de chambre, Nafissatou, et le bureau du procureur, qui porte l’accusation. Et pour cause : en février 2007, la jeune journaliste et écrivaine Tristane Banon avait raconté dans une émission sur Paris Première avoir été victime, lors d’une interview, d’une agression sexuelle de la part de Dominique Strauss-Kahn, qualifié de « chimpanzé en rut »! C’est, à ce jour, le seul témoignage de violence attribué à DSK.
Dans l’édition réactualisée de sa biographie « le Roman vrai de Dominique Strauss-Kahn », qui sort demain aux Editions du Moment, le journaliste Michel Taubmann cite plusieurs passages d’un chapitre du livre « Erreurs avouées » écrit par Tristane Banon en novembre 2003. Un chapitre retiré à l’époque par l’éditeur sous la pression de l’entourage de DSK.
« Je n’ai rien vu venir, je l’ai harcelé, même », explique en préambule Tristane Banon, qui avait remué ciel et terre pour rencontrer DSK pour les besoins de son livre. La jeune femme trouve les réponses du député Strauss-Kahn ennuyeuses. Dans l’ouvrage, elle les pimente de commentaires acides du genre « belle compilation de déclarations télévisées sans intérêt »… Au détour des paragraphes, que nous avons pu lire également, transparaît un DSK dragueur. « Quand vous reverrai-je? » demande-t-il à Banon à la fin du premier des deux entretiens. Mais elle n’évoque explicitement à aucun moment — comme elle le fera plusieurs années après dans l’émission de Thierry Ardisson — une quelconque agression physique. Tout juste peut-on imaginer, derrière les points de suspension qui ponctuent la fin de son chapitre, qu’il a pu se passer des choses désagréables.
Certaines réponses de DSK à celle qui l’interviewe peuvent apparaître rétrospectivement singulières : « A posteriori, toutes les erreurs que j’ai commises dans ma vie auraient pu être évitées, confesse-t-il ainsi à Tristane Banon. Pourtant, on fait généralement des erreurs parce qu’on a accepté, à un moment ou à un autre, de prendre des risques. »
Ou encore : « Contrairement à une idée reçue, je ne pense pas que l’on commette de moins en moins d’erreurs avec l’expérience; on en fait juste d’autres, des nouvelles. » Pas d’enseignement définitif à tirer de ce chapitre inédit d’« Erreurs avouées ». Mais nul doute que les Américains le liront à la loupe

http://www.leparisien.fr/dsk-la-chute/affaire-dsk-ce-que-tristane-banon-avait-ecrit-29-06-2011-1512796.php

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