jeudi 23 juin 2011

Georges Tron mis en examen pour viols, placé sous contrôle judiciaire

Les juges ont suivi le réquisitoire du parquet. Georges Tron a été mis en examen, a annoncé mercredi soir son avocat, Me Olivier Schnerb, après présentation de son client aux juges d'instruction d'Evry. L'ancien ministre est laissé en liberté sous contrôle judiciaire. Le chef de mise en examen pour est "viols et agressions sexuelles en réunion" et "par personne ayant autorité", a précisé la procureure d'Evry Marie-Suzanne Le Quéau, des crimes passibles de 20 ans de réclusion criminelle. Le contrôle judiciaire de l'ancien ministre prévoit que le maire UMP de Draveil "s'abstienne de rencontrer les protagonistes du dossier", a précisé Me Schnerb.
Cette mise en examen ne concerne qu'une partie des faits, portant sur "plusieurs années". Pour d'autres faits allégués, Georges Tron s'est vu signifier un statut de "témoin assisté". Son adjointe à la Culture, Brigitte Gruel, a également été mise en examen, pour viols et agressions sexuelles en réunion, et a également été remise en
liberté sous contrôle judiciaire. C'est également ce qui avait été requis à son encontre dans l'après-midi.

Un peu plus tôt dans la journée, le parquet avait annoncé l'ouverture d'une information judiciaire pour agressions sexuelles et viols en réunion, des faits passibles de la cour d'assises. Le maire UMP de Draveil "conteste absolument les faits, toute relation de nature sexuelle avec les victimes, même des relations qui auraient été consenties", a déclaré la magistrate lors d'un point presse. Mme Le Quéau a qualifié de "cohérents" et "corroborés sur certains points  par des éléments extérieurs", les témoignages des deux ex-employées municipales  qui avaient déposé plainte le 25 mai, accusant Georges Tron et Brigitte Gruel.

"C'est toujours parole contre parole"

"La question de la crédibilité (ndlr: de ces femmes) relève de l'expertise et nous verrons avec les expertises psychologiques et psychiatriques (...) si les victimes sont crédibles", a-t-elle poursuivi. Une troisième femme, ancienne assistante parlementaire de Georges Tron, l'a accusé de faits semblables sans toutefois porter plainte. Elle "a décrit des faits présentant de fortes similitudes avec les témoignages des deux autres clientes" et "j'ai estimé que cette personne était également victime", a expliqué Mme Le Quéau.

"C'est une affaire très classique de moeurs telles que nous en traitons  régulièrement dans le champ judiciaire. C'est toujours parole contre parole, il y a très rarement des témoins des scènes de viols ou d'agressions sexuelles", a souligné la magistrate. Les victimes expliquent avoir subi des abus sexuels commencés avec des séances de massage de pied, la "réflexologie plantaire" dont Georges Tron est officiellement adepte. L'adjointe de Georges Tron aurait participé selon les accusatrices à ces séances. Georges Tron a présenté le 29 mai sa démission du gouvernement français, qui avait agi rapidement pour en finir avec une affaire embarrassante après l'inculpation de Dominique Strauss-Kahn pour tentative de viol aux Etats-Unis.

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