mardi 7 juin 2011

Kent Thompson, une mauvaise nouvelle pour DSK

Kent Thompson du cabinet Thompson Wigdor, T, H, O, M, P, S, O, N". Le nouveau personnage-clé de l'affaire DSK veut être sûr que son nom ne soit pas écorché par la presse. Lundi, à la sortie du tribunal, au côté de son associé, Doug Wigdor, Kenneth P. Thompson a fait son show. Nafissatou Diallo, la victime présumée dans l'affaire DSK, l'a engagé avec deux stars du barreau new-yorkais, Norman Siegel et Jeffrey J.Shapiro, pour défendre ses intérêts. Mais lors de la courte audience de lundi après-midi, seul Kent Thompson était présent pour représenter la femme de chambre. Et pour la première fois, ce spécialiste des discriminations a évoqué l'état d'esprit et les revendications de celle que les tabloïds nomment la "femme sans visage".
"Oui, elle sera présente au procès", a affirmé l'avocat après avoir affirmer devant le juge Michael Obus qu'il n'y aurait pas d'arrangement, avant la prochaine audience, entre sa cliente et la défense. Techniquement, le futur procès, à moins qu'il y ait un accord entre le procureur et DSK, opposera "l'Etat de New York" au Français. Nafissatou Diallo ne peut pas être "partie civile", au sens où l'entend la justice française. Aussi, lundi, le juge n'a donné la parole à son avocat qu'après le départ du procureur et de la défense. Et ce, uniquement pour s'assurer que la victime présumée sera bien présente au tribunal, le jour où elle sera appeller à la barre.

Une plainte de Nafissatou Diallo?

En revanche, la "femme sans visage" peut tout à fait enclencher, en parallèle, une action civile après le dépôt d'une plainte à l'encontre de Dominique Strauss-Kahn. Ces trois conseils se sont d'ailleurs réunis le 25 mai dernier pour envisager cette possibilité. Mais, lundi, Kent Thompson n'a pas voulu s'exprimer à ce sujet. Devant les journalistes, réunis en masse à l'extérieur du tribunal, l'avocat a plutôt insisté sur le "calvaire" de sa cliente, contre-attaquant les arguments de la défense. Alors que Ben Brafman, conseil de DSK, réfutait le principe de "rapport non consenti", Kent Thompson a affirmé qu'il y avait eu "une agression sexuelle terrible". Selon lui, sa cliente ne peut désormais "plus travailler", "ne peut plus rien faire" à cause des "sévices subis". "Mais c'est une femme digne et respectable" qui témoignera contre l'ancien patron du FMI, a-t-il encore ajouté.
Jeffrey J.Shapiro, qui a bâti son fonds de commerce sur les erreurs médicales, et surtout Norman Siegel, figure reconnue et redoutée, notamment connue pour avoir bataillé pour le respect des droits des détenus de Guantanamo, sont des valeurs sûres du barreau new-yorkais. Moins célèbre, Kent Thompson devrait donc se servir de l'affaire DSK pour se faire un nom. Et ce, même si cet Afro-américain s'est bâti en quelques années d'exercice une solide réputation à Manhattan. Ancien procureur fédéral, il s'est spécialisé dans les discriminations de l'emploi mais aussi dans le cadre d'affaires pénales. Depuis le milieu des années 2000, il a gagné en notoriété, s'offrant, entre autres, quelques directs sur MSNBC et Fox News.
Mauvaise nouvelle pour DSK, il a récemment obtenu une condamnation de huit millions de dollars dans une affaire d'harcèlement sexuel. Mais Kent Thompson est aussi responsable de l'acquittement d'un directeur de magasin vidéo, accusé d'agressions sexuelles par six de ses employées et qui aurait pu être condamné à 135 années de prison. Les avocats de l'ancien patron du FMI vont devoir composer avec lui, car, même si Nafissatou Diallo n'a pas déposé plainte, ses représentants ne vont pas rester inactifs pendant la procédure.

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