samedi 12 février 2011

Alger en état de siège

Des véhicules anti-émeutes ont déjà pris position aux différents carrefours et lieux stratégiques alors que de nombreux policiers arpentent les ruelles environnantes. Au total, 30.000 hommes seraient mobilisés. Selon Saïd Sadi, président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD, opposition) les autorités ont décidé « d'encercler la capitale » pour empêcher les manifestants venant d'autres régions de rejoindre Alger.


La coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNDC), initiatrice du mouvement, parle d'un « rendez-vous avec l'histoire » à l'instar des évènements tunisiens et égyptiens survenus encore vendredi avec la démission de Hosni Moubarak à la tête de l'Egypte. Mais pour le site Liberté-Algérie.com, « le plan anti-marche » et « la machine répressive » du pouvoir algérien sont mis en place pour empêcher ce rendez-vous, fixé à 11 heures samedi à Alger.


Des arrestations à Oran et Alger en amont
Le site rapporte, en effet, plusieurs arrestations vendredi en amont des évènements : « C'est le cas de ces étudiants venus de Tizi Ouzou, arrêtés à la place Audin, en plein coeur d'Alger, et conduits au commissariat, avant d'être relachés ». « La veille, poursuit encore le site, quelques animateurs de la coordination ont été arrêtés à Oran, alors qu'ils distribuaient des documents appelant à la marche avant d'être relâchés ».


Dans un communiqué parvenu vendredi à la rédaction de Liberté Algérie, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) a soutenu la décision de la Coordination pour maintenir cette marche et a condamné l'interdiction de la manifestation par les autorités algériennes. « La FIDH appelle les autorités algériennes à adopter des mesures encourageantes dans la perspective annoncée de la levée de l'état d'urgence, en respectant la liberté de rassemblement pacifique et la liberté d'expression et, par conséquent, autoriser la tenue de la marche prévue le 12 février » a fait savoir la Fédération dans son communiqué.


Les grèves rythment le pays
Selon Liberté-Algérie, la FIDH précise également que la manifestation annoncée fait suite à une série de mouvements de protestation sociale qui ont agité le pays ces derniers mois et vient faire écho aux soulèvements populaires en faveur de la démocratie et des libertés dans la région. Outre les émeutes de janvier, le pays vit, en effet, au rythme de plusieurs grèves depuis des semaines, dans les lycées contre la lourdeur des programmes, dans les universités contre les programmes inadaptés, les conditions de travail et les salaires bas. Par ailleurs, depuis deux jours, les 100.000 personnels du paramédical se sont également mis en grève illimitée
http://www.francesoir.fr/actualite/international/alger-en-etat-siege-72647.html

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