dimanche 13 février 2011

Et si l’Algérie basculait aussi ?

Et maintenant, à qui le tour ? C’est que la question que se posent, sans doute avec pas mal d’angoisse, tous les autocrates du monde arabe qui ont vu avec stupéfaction le Tunisien Ben Ali rendre les armes, suivi un peu plus tard par le pharaon égyptien Hosni Moubarak. Un double départ impensable il y a encore quelques mois. Au pouvoir depuis 1970, le colonel Kadhafi a peut-être du souci à se faire, tout comme le Yéménite Ali Abdallah Saleh, le Syrien Bachar Al-Assad ou le roi Abdallah de Jordanie.
Nul ne sait encore jusqu’où le processus révolutionnaire se propagera.


Forte répression


Mais en France, où la communauté algérienne est nombreuse, tous les regards se tournent désormais vers Abdelaziz Bouteflika, 74 ans, fatigué et malade, à la tête d’un pays potentiellement riche mais dont la population est privée de tout. L’argent des immenses ressources en gaz et en pétrole termine dans la poche des militaires, qui tiennent le pouvoir d’une main de fer. Les jeunes diplômés manquent de perspectives. La rue peut-elle s’enflammer comme au Caire ou à Tunis ? Les spécialistes de la question algérienne restent prudents. Ils expliquent que la guerre civile des années 1990 — qui a fait 200000 morts — est encore dans toutes les mémoires. Et que les Algériens sont fatigués des violences.




Hier à Alger, la police a choisi la manière forte pour réprimer la manifestation de l’opposition : 30000 hommes postés aux points stratégiques de la capitale, plus de 300 interpellations, des militants molestés et emprisonnés. Même scénario à Oran (ouest) et à Annaba (est). « Nous avons brisé le mur de la peur, Ce n’est qu’un début ! » se félicitait pourtant Fodil Boumala, l’un des fondateurs de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD). Un leader du RCD, le Rassemblement pour la culture et la démocratie, assurait ne pas avoir vu autant d’hommes en arme dans les rues d’Alger depuis le général Massu et la guerre d’indépendance contre la France ! Un signe que le pouvoir ne prend pas le mouvement de contestation à la légère.
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