samedi 12 février 2011

Les Algériens veulent marcher dans les pas de l'Egypte

L'Algérie sera-t-elle gagnée par la contagion égyptienne, elle-même inspirée par la révolution tunisienne ? Ceux qui aspirent au changement dans ce pays veulent le croire. Une manifestation "pour changer le système" est prévue pour la fin de la matinée. L'appel a été lancé par la Coordination nationale pour la démocratie et le changement (CNDC). Ce groupement a été créé le 21 janvier par des partis d'opposition, la société civile et des syndicats autonomes, dans la foulée d'émeutes du début de l'année qui ont fait 5 morts et plus de 800 blessés.


Plusieurs marches ou rassemblements sont prévus à travers le pays. Les manifestants pourraient être encouragés à descendre dans la rue par le départ tout récent du président égyptien Hosni Moubarak, et par les images de manifestants égyptiens en liesse place Tahrir, au Caire. Mais le pouvoir algérien a déjà donné le ton en déployant un imposant dispositif policier.


Autorisations refusées, tracts saisis


A Alger, les forces de police, venues en nombre - entre 25.000 et 30.000 selon la presse - étaient visibles dès vendredi. Les barrages de police installés aux entrées de la capitale depuis les attentats suicides d'avril et de décembre 2007, revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), ont été également renforcés. Autre symbole clair : vendredi soir, dans cette même ville, une manifestation, organisée semble-t-il à la dernière minute pour saluer la chute du président égyptien Hosni Moubarak, devant le siège du parti d'opposition Rassemblement pour la Culture et la Démocratie, a été interrompue par un cordon de policiers qui ont poussé les militants à l'intérieur et procédé à une dizaine d'interpellations.


La marche d'Alger n'a pas reçu d'autorisation en vertu d'une interdiction en vigueur depuis 2001. Les manifestants ont néanmoins rendez-vous à la Place de la Concorde (plus connue sous son ancien nom de Place du 1er Mai) peu avant midi pour se rendre à la Place des Martyrs aux pieds de la Casbah et à l'entrée de Bab el Oued, théâtre traditionnel de la révolte.


A Oran, à 430 km d'Alger, la wilaya a refusé l'autorisation de manifester. Mais la CNCD maintient son mot d'ordre et appelle à un rassemblement Place du 1er Novembre devant la mairie dans des tracts qu'elle distribuait jeudi encore dans cette grande ville de l'ouest algérien. D'autres villes entendent aussi répondre à l'appel dont, sur la côte est, Boumerdes, Bejaïa, puis, au sud-est d'Alger Tizi Ouzou, principale ville de Kabylie, et à l'ouest, Tipaza, notamment. Enfin dans la principale ville de l'est algérien, Annaba, des tracts appelant les citoyens à participer à la marche ont été interceptés par les forces de l'ordre ces derniers jours. Une source policière les a qualifiés de "démoralisateurs" et de menace pour la sécurité des biens et des personnes.
http://lci.tf1.fr/monde/afrique/les-algeriens-veulent-marcher-dans-les-pas-de-l-egypte-6274736.html

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