mercredi 9 juin 2010

Christine Boutin : on n'achète pas ma "liberté de ton"

Une rémunération mensuelle de 9500 euros, un "bureau dans le XVè arrondissement" de Paris, une "voiture avec chauffeur", un "secrétariat particulier"... le tout pour une mission sur la mondialisation confiée par l'Elysée : malgré son éviction du gouvernement, Christine Boutin est bien plus aujourd'hui qu'une retraitée parlementaire, selon le Canard Enchaîné. L'hebdomadaire satirique a publié un document du ministère du Travail daté du 28 avril donnant des détails sur ses nouvelles activités en "qualité de chargée de mission" depuis le 1er avril et sur sa rémunération.

Le ministère du Travail n'a pas contesté l'authenticité du fameux document. Et l'intéressée ne nie pas davantage. Elle s'est justifiée dès mardi soir : "Ce n'est pas une mission bidon, c'est une mission très importante, avec des rendez-vous au plus haut niveau", a-t-elle plaidé. "C'est un très gros boulot, vous savez, je suis une bosseuse, je travaille comme une dingue". Elle a précisé qu'elle avait pour objectif de faire des propositions pour la présidence française du G20, qui courra de novembre 2010 à novembre 2011. Sans éviter pour autant ce propos acide de François Hollande sur RTL : "Quand on est retraitée parlementaire, on n'a pas besoin d'avoir une mission supplémentaire".

Boutin pourrait donner des noms...

L'Elysée avait confié en décembre 2009 cette mission sur "les conséquences sociales de la mondialisation" à l'ancienne ministre. Dans l'entourage de Christine Boutin, on a en outre expliqué que le salaire correspondait à un "niveau statutaire dans la grille de la fonction publique", en vertu d'un décret d'application de la loi de finances rectificative du 6 août 2002. Selon cette source, la rémunération "a été fixée par le secrétariat général du gouvernement sur la base de ces textes" et "correspond au seul traitement de base, donc à l'exclusion notamment de l'indemnité de fonction".

La rémunération "s'apparente à celle d'un directeur d'administration, d'un conseiller maître à la Cour des comptes ou d'un conseiller d'Etat", a ajouté Christine Boutin dans un communiqué. La présidente du Parti Chrétien-Démocrate a également démenti l'idée "que laisse entendre le Canard enchaîné que d'une certaine façon, je me suis fait acheter par le président Sarkozy". Virulente sur France inter, elle s'est justifiée : "Quant à ma liberté de ton, vous savez, il n'est pas né celui qui pourra me l'enlever (...) Regardez mes déclarations sur les retraites la semaine dernière !" Et elle a glissé qu'elle pourrait citer les salaires "d'autres personnes", qu'elle n'a pas nommées, qui toucheraient des montants bien supérieurs au sien, et pour lesquels "personne ne dit rien".

L'ancienne ministre du Logement avait indiqué début mai, lors d'une conférence de presse au siège de l'UMP, qu'elle n'excluait pas de se présenter à la présidentielle de 2012 si ses "idées" n'étaient pas prises en compte dans la majorité. Déjà candidate en 2002, elle avait recueilli 1,19% des voix.
http://lci.tf1.fr/politique/2010-06/christine-boutin-on-n-achete-pas-ma-liberte-de-ton-5877618.html

1 commentaire:

duboudinà18000euros a dit…

Compétence et intégrité morale

Mme Boutin est compétente sur le sujet...oh làlà oui!Regardez la question du logement social ça n'a pas fait un pli:on démolit!On doit à cette dame la notion de "surloyers" qui,effectivement,se sont généralisés ....pour les locataires.Dans le même esprit,sur la mondialisation ça devrait donner...une taxe(grosse)pour tous les pauvres de la terre,enfin pour les très pauvres!Pour nourrir sa réflexion Mme Boutin pourrait partir d'un livre de Jean Ziegler,intitulé Les nouveaux maîtres du monde,Ed Seuil,2002.On doit le trouver aux alentours de 10 euros,neuf bien-sûr.Avec les 9500 euros qui lui sont versés(par mois bien entendu)afin de remplir à bien sa mission...ça devrait aller.Il y a des frais,il y a toujours des frais c'est bien ça le problème.Et les caisses de l'Etat ? Eh bien des fois elles sont vides des fois elles sont pleines.C'est variable quoi.