samedi 19 juin 2010

Fin de règne au pays des miss

On dirait l’hallali, même si la principale intéressée nargue la meute. Geneviève de Fontenay a-t-elle présenté samedi dernier à Savenay pour miss Loire-Atlantique la dernière élection de sa longue carrière sur les podiums des villages de France ? Une élection dissidente, comme une ultime poche de guérilla contre la société Miss France.
Mardi, le tribunal de commerce de Paris, saisi par cette dernière et sa maison mère Endemol, a interdit à la Dame au chapeau de lui faire concurrence. Interdite de galas et de parole sur le sujet qui lui est cher depuis un demi-siècle. Même son fils, Xavier, devenu son principal soutien, lâche l’affaire (lire ci-dessous).
Et ses derniers fidèles, les délégués régionaux qui avaient fait sécession d’Endemol pour la suivre, ont décidé d’avancer… sans elle.


Continuer sans elle est pour certains une question de survie


« Nous nous organisons en dehors de Geneviève », révèle Bernard Pichard, son ex-bras droit, qui, à lui seul, dirigeait une bonne partie de ses nouveaux comités régionaux. Ce dernier vient d’en appeler à tous les conjurés: « Fin juin-début juillet, nous allons nous réunir pour monter une association. Sinon, j’organiserai moi-même ma propre élection nationale. Endemol m’a viré et je n’ai, moi, aucune clause de non-concurrence. Je négocie déjà pour trouver une chaîne de télévision », ajoute Bernard Pichard.
Ces organisateurs de galas se recommandent de ses valeurs, mais pour eux, continuer, même sans Geneviève de Fontenay, est une question de survie: « Financièrement, c’est un énorme souci cette année. C’est même grave », dit l’un. Un autre parle de « catastrophe » qui menace sa petite entreprise de reines de beauté locales.
En attendant, la vraie miss France, Malika Ménard, présentera ce soir le premier show Endemol de l’après-Geneviève en Haute-Saône.
Si elle enrage d’être réduite au silence et à l’ombre, l’ancienne miss Elégance des années 1950 ne désarme pas. Elle prétend ne pas être lâchée par les siens, qui pourraient la rejoindre à nouveau si le jugement contre elle est inversé en appel. Un ultime espoir de remonter sur le ring des princesses. Et un dernier défi à la ligne jaune du droit. Car Mme de Fontenay apparaît toujours en photo sur la page d’accueil de l’élection dissidente de miss Languedoc-Roussillon, à Beaucaire le 17 juillet. Une petite entorse au jugement. La mairie locale refuse d’annuler l’élection. Les rosières font partie de l’histoire locale: « J’ai 35 ans et ça fait trente-cinq ans que je vois des miss à Beaucaire! Geneviève de Fontenay, elle va où elle veut! On l’accueillera avec plaisir », s’enflamme un membre du cabinet du maire. Avant d’ajouter prudemment: « Mais on ne fera rien qui va contre la loi. On ne va pas aller en prison pour des miss… » Au pire, la vieille guerrière en haute couture pourra toujours s’asseoir dans la salle, à défaut d’avoir le droit de monter sur scène. Même à l’orchestre, son galure se verra de loin.
http://www.leparisien.fr/loisirs-et-spectacles/fin-de-regne-au-pays-des-miss-19-06-2010-970355.php

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