samedi 12 juin 2010

Maltraitance : l'espoir de la mère, les "progrès" de Dylan

Je sais que je ne peux pas revenir en arrière (...) mais j'espère que par la suite mes enfants reviendront (...) qu'on apprendra à se retrouver." Après sa condamnation pour abandon matériel et moral et non empêchement des violences à 3 ans d'emprisonnement dont 18 mois avec sursis (lire notre article), la mère de Dylan, âgée de 36 ans, qui reste en liberté et sera reçue prochainement par un juge d'application des peines après avoir effectué 4 mois de détention provisoire en 2009, a dit vendredi soir son "regretter amèrement ce qu'il s'est passé". "Avec le recul je comprends qu'on a créé une prison, je le regrette haut et fort", a affirmé la mère, dont la passivité a été mise en évidence par l'enquête, avant d'évoquer l'espoir de revoir ses enfants un jour. Un espoir permis par le fait que le tribunal correctionnel de Rodez a épargné aux parents la "déchéance de l'autorité parentale" qui leur aurait interdit à tout jamais de revoir leurs enfants placés en famille d'accueil, Dylan, aujourd'hui âgé de 9 ans, et son petit frère Mathias, 2 ans et demi.
Le père, lui, a été reconnu coupable de violences habituelles, abandon matériel et moral, a été condamné à quatre ans de prison dont trois ans ferme. Ce maçon de 43 ans comparaissait libre. Après un an de détention provisoire, il avait été libéré en mars. Les deux parents, aujourd'hui séparés, ont reconnu lors de leur procès vendredi leur responsabilité. La grand-mère maternelle de Dylan a été condamnée à un an de prison avec sursis et trois ans de privation des droits civiques et un voisin a été condamné à six mois avec sursis pour non assistance à personne en danger.

"Pas question que l'on ferme la porte de sa chambre"

Dylan, lui, tente de se reconstruire. Entre deux visites d'experts, dans un laps de temps de 6 mois, l'enfant, qui n'était pas présent au procès, "a fait des progrès", selon l'avocate des parties civiles. "Ses troubles s'atténuent" et une "normalisation" est envisageable dans les trois ans, selon les experts. "Il est heureux d'aller à l'école, deux jours par semaine, avide d'apprendre mais, quand on évoque le procès, il se recroqueville, disparaît sous la table et, dans sa famille d'accueil, il n'est pas question que l'on ferme la porte de sa chambre", a souligné l'avocate de l'association qui représente l'enfant, l'ADAVEM qui a obtenu 3.000 euros de provision sur indemnisation pour lui.

La déposition de Dylan lue au procès a soulevé l'émotion. "Mon papa, il me tape, à coups de poing, de pied, de fessées (...) Il boit, il me traite de bon à rien (...) On m'enferme dans ma chambre avec le verrou (...) Toutes les nuits, je fais pipi au lit car il n'y a pas de toilettes". Parce qu'il était agité, Dylan aurait été battu régulièrement sans que sa mère ne s'y oppose, jusqu'à l'intervention de la police en mars 2009 sur signalement des services sociaux. Celui qui a été décrit comme l'enfant martyr de Millau vivait dans une chambre sordide, verrouillée de l'extérieur la nuit, et n'avait pour tout meuble qu'un matelas imbibé d'urine. Il était privé de soins médicaux et n'était pas scolarisé
http://lci.tf1.fr/france/justice/2010-06/maltraitance-l-espoir-de-la-mere-les-progres-de-dylan-5880119.html

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