Comment est mort l'enfant dont le corps avait été retrouvé dans un bois en mai 2007 ? A la suite d'un malheureux coup de pied en jouant au foot, a assuré son père devant la cour d'assises, où il est poursuivi pour mauvais traitements.
Au deuxième jour de son procès devant la cour d'assises des Alpes-de-Haute-Provence, Emmanuel Maertens a mis en avant une version accidentelle pour expliquer la mort de son fils Nathan, 3 ans, le 19 août 2006, dont le corps n'avait été retrouvé que plusieurs mois plus tard, en mai 2007, enterré dans un bois. Il a de nouveau évoqué "un coup de pied le matin vers 9 heures en jouant au foot". L'enfant auraitr ensuite lentement agonisé au fil des heures : "Après je suis allé au travail, après il avait mal au ventre et le soir à 10 heures il allait pas bien et il est mort dans mes bras".
Sa compagne, Nathalie Dahon, affirme ne pas savoir grand-chose : "Le soir, Nathan m'a dit : bobo ventre et son père l'a pris dans ses bras". Le président s'interroge : "Pourquoi n'avez-vous pas appelé les pompiers, un médecin ?" Emmanuel Maertens assure que "Nathalie n'a pas voulu appeler le médecin", expliquant qu'elle "avait peur qu'on lui enlève ses enfants" car Nathan "était couvert de bleus". Lors de la découverte du petit corps dans les bois, dans un état de dégradation très avancé, près de l'endroit où la famille avait vécu en 2006 avant de déménager à Sisteron, l'examen des restes avait permis de relever de multiples traumatismes au crâne et aux bras pouvant être à l'origine du décès.

"Nathalie frappait les enfants"

Interrogée sur les maltraitances dont on l'accuse envers les enfants qu'avait eus Emmanuel Maertens avec des femmes différentes, dont Nathan, Nathalie Dahon répond: "Je ne comprends pas, ils étaient très attachés à moi. Le petit, il est tombé". Dans un certificat dont la lecture a été faite à l'audience, le médecin scolaire de Sisteron mentionnait pourtant en décembre 2006, alors que Nathan était déjà décédé, les mauvais traitements endurés par Kilian et Tiphaine. Dans le cas de Kilian, il signalait une "ecchymose autour de l'oeil et un bleu dans le dos". Pour Tiphaine, le médecin constatait une chute des cheveux sans donner d'explication. L'un des enquêteurs interrogés a par ailleurs expliqué avoir entendu, lors d'une écoute téléphonique, Emmanuel Maertens dire que "Nathalie frappait les enfants". Il disait qu'il "protégerait Nathalie en se mettant tout sur le dos".

Les témoins cités mercredi avaient présenté Nathalie Dahon comme une femme un peu dépassée, devant s'occuper de six enfants (les siens et les trois de Maertens). D'autres avaient évoqué une certaine brutalité envers les enfants. Emmanuel Maertens, qui se montre absent depuis le début du procès, a quant à lui été décrit comme dépendant à l'alcool et aux drogues dures. L'un de ses avocats, Me Dominique Bayetti, a indiqué qu'il allait plaider l'homicide involontaire, tandis que Me Gérard Baudoux, qui défend Nathalie Dahon, va demander l'acquittement de celle-ci.

Toutefois, a estimé Me Baudoux, "sa responsabilité ne peut pas être complètement écartée" : "elle a eu la faiblesse, la lâcheté de ne pas faire en sorte que les secours soient prévenus" et d'avoir caché le corps. Il proposera donc "aux jurés de retenir sa culpabilité du chef de recel de cadavres et du chef de non-assistance de personne en danger et recel de cadavre". Le couple encourt jusqu'à 30 ans de réclusion criminelle ; le verdict est attendu ce vendredi.
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