mercredi 3 avril 2013

Affaire Cahuzac : l'ancien ministre "exclu de fait du PS", selon Harlem Désir

Le ministre de l'Economie a récusé mercredi la moindre "complaisance" de la part de Bercy ou du gouvernement dans l'affaire Cahuzac. De son côté, Najat Vallaud-Belkacem a assuré que ni François Hollande ni Jean-Marc Ayrault n'étaient au courant.

Après son poste de ministre, Jérôme Cahuzac perd sa place au Parti socialiste. Harlem Désir, le premier secrétaire du PS, a assuré mercredi que l'ancien ministre, qui a avoué détenir un compte bancaire non déclaré à l'étranger après des mois de dénégations, s'était "exclu de fait du Parti socialiste". " Il n'en sera désormais plus membre", déclare le numéro un PS dans un communiqué où il demande à l'élu du Lot-et-Garonne de renoncer "à ses mandats électifs".

Après ce séisme politique, le gouvernement monte en première ligne pour défendre la tête de l'exécutif. A commencer par Pierre Mosovici, ministre de l'Economie, selon qui, l'exécutif français n'a "eu aucune complaisance", "aucune volonté d'entraver la justice" dans l'affaire Jérôme Cahuzac, qui a avoué mardi avoir menti durant trois mois sur l'existence d'un compte bancaire à l'étranger.

Le site d'informations Mediapart, à l'origine des révélations sur le compte de l'ex-ministre du Budget, affirme que le ministre de l'Economie et des Finances a "lui même manqué à ses fonctions en instrumentalisant l'administration fiscale". Réponse du ministre incriminé : "Le président de la République, le Premier ministre, moi-même, nous avons fait ce qu'il convenait de faire", a affirmé Pierre Moscovici sur RTL. "J'ai joué mon rôle, tout mon rôle, rien que mon rôle avec les outils qui étaient les miens. Aller au-delà eût été mener une enquête parallèle, on nous l'aurait reproché", a ajouté Pierre Moscovici.

"Candeur" ou mensonge ?
Pour autant, les interrogations sur vont bon train sur le fait de savoir si l'exécutif était au fait de l'existence d'un compte secret détenu par l'ancien ministre du Budget. Non, assure
Najat Vallaud-Belkacem. La porte-parole du gouvernement a assuré mercredi que ni François Hollande ni Jean-Marc Ayrault n'étaient au courant, "bien entendu", du compte détenu par leur ministre Jérôme Cahuzac à l'étranger. Interrogée sur Europe 1, la ministre a déclaré que ni le président ni le Premier ministre, "n'ont à être comptables du mensonge dans lequel s'est isolé un homme". "C'est bien de cela qu'il s'agit, au fond : c'est un homme qui a menti, c'est pas une institution, c'est pas un parti, c'est pas un gouvernement", a-t-elle argumenté. "Il faut savoir mesure garder".

Elle a assuré par ailleurs que chacun avait interrogé personnellement l'ancien ministre du budget qui répondait n'être "au courant de rien". "Moi-même, personnellement, je peux vous dire"..."J'entends qu'on parle de naïveté", mais "nous avions d'un côté les allégations de Médiapart et les dénégations" de Jérôme Cahuzac. Comment alors le site pouvait-il être mieux informé que les plus hautes autorités de l'Etat ? "Parce que Médiapart s'est mis en chasse, d'une certaine façon".

Malgré l'assurance de la porte-parole du gouvernement, l'opposition a trouvé son angle d'attaque pour mouiller la tête de l'exécutif. Car qu'il ait été au courant ou pas de l'affaire, il y a de toutes façons une faute de sa part, estime Jean-François Copé sur Europe 1 : soit le président "ne savait rien et c'est quand même extrêmement grave parce que celui signifie que lui-même fait preuve d'une certaine candeur, soit il savait et ça veut dire qu'il a menti aux Français", a asséné le président de l'UMP.
 

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