lundi 15 avril 2013

Castres. A la retraite depuis janvier, elle n'a toujours rien touché

l'heure de la retraite, Hélène Py croyait couler des jours sereins sur ses versants du Sidobre. C'était sans compter sur les arcanes d'institutions congestionnées. Depuis 4 mois elle galère pour obtenir ses droits.
«J'ai débuté dans la vie active le 10 mars 1969. Je suis à la retraite depuis le 1er janvier. Mais, sans solde !» Voilà résumée en quelques mots la galère que connaît Hélène Py (née Dauzats) depuis des semaines, devenues des mois. Son travers majeur, apparemment : avoir eu une activité qui l'a contrainte aux multi-employeurs. Femme de ménage, elle a en effet connu plus de deux dizaines de patrons. À l'heure de la retraite, la reconstitution de son parcours, pourtant largement anticipée par elle-même et son époux, reste bloquée dans des «contrôles spécialisés» de la Carsat. Elle avait pourtant été engagée dès le 10 septembre 2012 et contrôlée puis, a priori approuvée par les organismes de son ressort. Cette préparation a donné lieu à des dizaines de photocopies : «Tous les bulletins de salaires, les certificats de travail, la liste et les coordonnées précises des employeurs, souligne Gérard, l'époux d'Hélène. 43 ans de travail méticuleusement répertoriés et classés ! À la stupéfaction même de notre interlocuteur principal, d'ailleurs très dévoué et compétent, M. Aubin.»
«Nous ne pouvons pas en dire autant des gens qui nous ont reçus dernièrement à la Carsat à Castres, souligne Hélène. On nous a carrément remballés !» Et le mari d'ajouter : «Nous avons adressé plusieurs lettres recommandées pour demander des explications, nous attendons toujours les réponses.

Un récent «miracle»

Curieusement, tout dernièrement, nous avons reçu un courrier se voulant rassurant du directeur régional de la Carsat, Francis Le Block. La situation se serait miraculeusement débloquée. À moins que ce ne soit parce que nous avons évoqué une médiatisation de notre dossier ou encore parce que nous avons rencontré la députée Linda Gourjade, qui lui a immédiatement écrit ? Si seul le citoyen qui sait se défendre obtient ses droits, dans quel pays vivons-nous ?» Hélène souligne quant à elle : «On ne se bouge pas que pour nous, mais pour que de telles situations cessent. Sinon, les intérimaires, saisonniers et toutes les personnes aux employeurs multiples, notamment les jeunes d'aujourd'hui, ont du souci à se faire !»

http://www.ladepeche.fr/article/2013/04/15/1605642-castres-des-mois-de-galere-pour-toucher-sa-maigre-retraite.html

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