Jérôme
Cahuzac avoue. Il reconnaît dans un communiqué avoir eu un compte à
l'étranger depuis une vingtaine d'années. "Dévasté par le remords", il demande
pardon pour "une faute inqualifiable".
Jérôme Cahuzac avait été entendu mardi par les juges du pôle
financier. Le parquet de Paris l'avait confirmé à MYTF1News en milieu
d'après-midi. Selon BFMTV, il était arrivé dans l'après-midi au pôle financier
du Tribunal de Grande Instance de Paris pour une rencontre qui est terminée. Une
Berline aux vitres teintées entourée de policiers a quitté le pôle financier
vers 16h30, sans que l'on puisse voir si l'ancien ministre était à son bord.
Voici la lettre qu'il publie sur son blog :
Par lettre du 26 mars 2013, j'ai demandé à Messieurs les juges
d'instruction Roger Le Loire et Renaud Van Ruymbeke de bien vouloir me recevoir
afin que, délivré des obligations de ma fonction, je puisse enfin donner les
explications qui s'imposent au regard de la détention à l'étranger d'un compte
bancaire dont je suis le bénéficiaire depuis une vingtaine
d'années.
"J'ai rencontré les deux juges aujourd'hui. Je leur ai confirmé l'existence de ce compte et je les ai informés de ce que j'avais d'ores et déjà donné les instructions nécessaires pour que l'intégralité des actifs déposés sur ce compte, qui n'a pas été abondé depuis une douzaine d'années, soit environ 600.000 €, soient rapatriés sur mon compte bancaire à Paris.
"A Monsieur le Président de la République, au Premier Ministre, à mes anciens collègues du gouvernement, je demande pardon du dommage que je leur ai causé. A mes collègues parlementaires, à mes électeurs, aux Françaises et aux Français j'exprime mes sincères et plus profonds regrets. Je pense aussi à mes collaborateurs, à mes amis et à ma famille que j'ai tant déçus.
J'ai mené une lutte intérieure taraudante pour tenter de résoudre le conflit entre le devoir de vérité auquel j'ai manqué et le souci de remplir les missions qui m'ont été confiées et notamment la dernière que je n'ai pu mener à bien. J'ai été pris dans une spirale du mensonge et m'y suis fourvoyé. Je suis dévasté par le remords.
Penser que je pourrais éviter d'affronter un passé que je voulais considérer comme révolu était une faute inqualifiable. J'affronterai désormais cette réalité en toute transparence."
"J'ai rencontré les deux juges aujourd'hui. Je leur ai confirmé l'existence de ce compte et je les ai informés de ce que j'avais d'ores et déjà donné les instructions nécessaires pour que l'intégralité des actifs déposés sur ce compte, qui n'a pas été abondé depuis une douzaine d'années, soit environ 600.000 €, soient rapatriés sur mon compte bancaire à Paris.
"A Monsieur le Président de la République, au Premier Ministre, à mes anciens collègues du gouvernement, je demande pardon du dommage que je leur ai causé. A mes collègues parlementaires, à mes électeurs, aux Françaises et aux Français j'exprime mes sincères et plus profonds regrets. Je pense aussi à mes collaborateurs, à mes amis et à ma famille que j'ai tant déçus.
J'ai mené une lutte intérieure taraudante pour tenter de résoudre le conflit entre le devoir de vérité auquel j'ai manqué et le souci de remplir les missions qui m'ont été confiées et notamment la dernière que je n'ai pu mener à bien. J'ai été pris dans une spirale du mensonge et m'y suis fourvoyé. Je suis dévasté par le remords.
Penser que je pourrais éviter d'affronter un passé que je voulais considérer comme révolu était une faute inqualifiable. J'affronterai désormais cette réalité en toute transparence."
Informations du Canard
Selon le Canard enchaîné, l'avocat de Jérôme Cahuzac, Jean Veil, a rencontré Renaud Van Ruymbeke le 27 mars pour lui faire part de la décision de son client de "passer aux aveux".
Selon le Canard enchaîné, l'avocat de Jérôme Cahuzac, Jean Veil, a rencontré Renaud Van Ruymbeke le 27 mars pour lui faire part de la décision de son client de "passer aux aveux".
Selon l'hebdomadaire, Jérôme Cahuzac détenait deux comptes en
Suisse plus un compte à Singapour. Il s'apprêterait à reconnaître devant les
juges qu'il est toujours titulaire dans une banque à Singapour d'un compte
affichant un solde de plus de 500.000 euros ouvert dans une succursale de
l'établissement suisse Reyl et Cie, après avoir fermé un premier compte à la
banque UBS en Suisse à la fin des années 2000, affirme encore le Canard
Enchaîné. Contacté par MYTF1News, Me Veil ne souhaite pas faire de commentaires
"avant d'avoir vu l'article en question".
Information judiciaire pour blanchiment de fraude fiscale
Jérôme Cahuzac est soupçonné d'avoir détenu un compte en Suisse à la banque UBS, ce qu'il a toujours catégoriquement nié. Un témoin auditionné pendant l'enquête préliminaire de police a également indiqué que les sommes versées sur ce supposé compte proviendraient de laboratoires pharmaceutiques, a rapporté le parquet de Paris.
Une information judiciaire contre X visant l'ancien ministre du Budget a été ouverte pour blanchiment de fraude fiscale, mais aussi perception par un membre d'une profession médicale d'avantages procurés par une entreprise dont les services ou les produits sont pris en charge par la sécurité sociale, blanchiment et recel de ce délit. Jérôme Cahuzac avait nié en conseil des ministres et devant l'Assemblée avoir jamais détenu un compte à l'étranger.
Information judiciaire pour blanchiment de fraude fiscale
Jérôme Cahuzac est soupçonné d'avoir détenu un compte en Suisse à la banque UBS, ce qu'il a toujours catégoriquement nié. Un témoin auditionné pendant l'enquête préliminaire de police a également indiqué que les sommes versées sur ce supposé compte proviendraient de laboratoires pharmaceutiques, a rapporté le parquet de Paris.
Une information judiciaire contre X visant l'ancien ministre du Budget a été ouverte pour blanchiment de fraude fiscale, mais aussi perception par un membre d'une profession médicale d'avantages procurés par une entreprise dont les services ou les produits sont pris en charge par la sécurité sociale, blanchiment et recel de ce délit. Jérôme Cahuzac avait nié en conseil des ministres et devant l'Assemblée avoir jamais détenu un compte à l'étranger.
"Je n'ai pas, je n'ai jamais eu de comptes à
l'étranger"
Jérôme Cahuzac avait nié en conseil des ministres et devant
l'Assemblée avoir jamais détenu un compte à l'étranger, malgré un enregistrement
audio versé au dossier et authentifié dans lequel il disait avoir un compte à
l'UBS. "Je n'ai pas, je n'ai jamais eu de comptes à l'étranger ni maintenant, ni
avant", avait-il déclaré le 5 décembre devant l'Assemblée nationale avant de
déposer une plainte pour diffamation contre le site d'informations Mediapart,
qui avait révélé l'existence présumée d'un compte en Suisse.
L'information a fait l'effet d'une bombe à l'Assemblée
nationale, même si les députés socialistes attendaient mardi d'en savoir plus
avant de réagir. "Si les choses sont avérées et s'il a dit des choses contraires
à ce qu'il a dit à l'Assemblée nationale, nous serons obligés d'en tirer les
conséquences. Les conséquences c'est qu'on ne ment pas devant la représentation
nationale", a déclaré le député UMP Marc-Philippe Daubresse. Nicolas
Dupont-Aignan, député divers droite, a estimé que si les "aveux" de Jérôme
Cahuzac étaient confirmés, "ce serait pire qu'un tremblement de terre".
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