vendredi 12 avril 2013

Meurtre d'Alexandre Junca : la vie des suspects passée à la loupe

Les investigations s’enchaînent depuis la mise en examen et l’incarcération de quatre personnes, le week-end dernier, dans le cadre de l’enquête sur le meurtre d’Alexandre Junca, cet adolescent de 13 ans disparu en juin 2011 dans le centre de Pau dont le corps démembré a été retrouvé dans le gave, quatre mois plus tard. Les enquêteurs de la police judiciaire cherchent toujours des éléments permettant de déterminer qui a fait quoi, quand et comment, un seul des suspects, Mickaël Baehrel, un marginal de 27 ans étant passé aux aveux.
Hier, au lendemain d’une nouvelle perquisition menée dans la maison de Claude Ducos, à Cabidos (1), la PJ s’est ainsi discrètement invitée dans l’ancien domicile de Mike Bonnet. Cet homme de 26 ans, en détention provisoire depuis samedi à la prison de Bayonne, vivait, à l’époque des faits, au 10, de la rue de Solférino, à Pau. L’endroit a été fouillé pendant une partie de la journée. Peu après midi, des policiers quittaient les lieux les bras chargés de sacs. De source proche de l’affaire, cette perquisition n’aurait toutefois pas apporté de nouvel élément déterminant pour l’instant.

« Ces opérations, qui seront suivies d’autres, constituent des étapes procédurales et s’inscrivent dans la nouvelle phase prise par l’enquête depuis l’identification de quatre suspects. Les enquêteurs grattent sur le terrain et travaillent sur l’environnement de chacun des mis en examen. Les deux juges d’instruction chargées de ce dossier les réentendront prochainement », explique le procureur de Pau, Jean-Christophe Muller.
Étrange valse de voitures
Si les recherches sur Mike Bonnet ne semblent pas avoir débouché sur une avancée significative, celles effectuées sur Claude Ducos mettent au jour des éléments particulièrement troublants. L’étau paraît se resserrer autour de ce retraité de 74 ans au profil a priori très différent des autres mis en examen. « C’est un homme solitaire, un chasseur, qui entretenait des relations avec les jeunes marginaux de Pau au profil homosexuel et avait une relation tarifée avec Mickaël Baehrel », rappelle le procureur. La justice le soupçonne d’avoir aidé le jeune marginal à faire disparaître le corps d’Alexandre. Mardi, sa voiture, une Peugeot 605 a ainsi été saisie. Un véhicule très intrigant.
En effet, à l’époque de la disparition d’Alexandre, Claude Ducos possédait un modèle équivalent qu’il a fait détruire tout en conservant les plaques d’immatriculation. Lesquelles ont été posées sur sa nouvelle 605. « Nous avons découvert qu’il s’est débarrassé de sa première voiture avec un grand luxe de précautions à une période suspecte, c’est-à-dire postérieure au 17 juin 2011 », indique le procureur. Or, des éléments liés à la localisation des mis en examen prouveraient que cette date est le moment où le corps de l’enfant a été jeté dans le gave de Pau, au niveau de la rue Amédée-Roussille. En outre, Claude Ducos était le seul à avoir une voiture parmi les quatre suspects.
Afin de faire la lumière sur la soudaine et étrange destruction de cette première voiture, deux hommes travaillant dans une casse automobile ont été interpellés mardi et placés en garde à vue. Ils ont finalement été remis en liberté hier matin. « Aucune charge d’aucune nature n’a été retenue contre eux », précise le chef du parquet de Pau.

http://www.sudouest.fr/2013/04/11/suspects-a-la-loupe-1021166-4344.php

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