vendredi 28 janvier 2011

Egypte: 20 membres des Frères musulmans arrêtés

Frères musulmans arrêtés, nouvelles manifs vendredi
Au moins vingt membres des Frères musulmans, première force d'opposition en Egypte, ont été arrêtés dans la nuit de jeudi à vendredi. Parmi les personnes arrêtées à leur domicile, figurent cinq anciens députés et cinq membres du bureau politique, dont les dirigeants les plus connus sont Essam El-Eriane et Mohammed Moursi. Les Frères musulmans, principale force de l'opposition, ont annoncé qu'ils participeront aux manifestations "de la colère" prévues vendredi après les prières hebdomadaires contre le régime du président Hosni Moubarak. Jusqu'ici ils avaient appuyé du bout des lèvres les manifestations qui ont commencé mardi, laissant à leurs membres le choix d'y participer. Dans un communiqué, le ministère de l'Intérieur a "renouvelé sa mise en garde contre de telles actions et affirmé que des mesures décisives seront prises pour y faire face, en conformité avec la loi".


Le mouvement de contestation contre le pouvoir égyptien et le président Hosni Moubarak s'est semble-t-il radicalisé jeudi soir : selon des témoins, la police a été prise pour cible, sans être touchée, par des tirs de roquettes jeudi soir dans le Sinaï égyptien.


Ces violences surviennent au troisième jour de manifestations de plus en plus violentes qui se tiennent un peu partout en Egypte. On déplore 7 mort dans ces violentes manifestations. Des accrochages ont notamment opposé plusieurs centaines de manifestants aux forces de l'ordre dans les villes d'Ismaïliya et Suez, dans le nord-est du pays. Un manifestant a même été tué par la police lors d'accrochages dans la localité de Cheikh Zouwayed, dans le nord du Sinaï, ont indiqué des témoins.


Comme en Tunisie, les opposants égyptiens qui manifestent -une dizaine de milliers dans l'ensemble du pays- dénoncent la pauvreté, le chômage, la corruption et la répression. Voici dans le détail, les accrochages les plus marquants de la journée :


- Dans le Sinaï, des roquettes antichars de type RPG ont été tirées à cheikh Zouwayed, ville du Sinaï habitée principalement par des bédouins armés qui demandent depuis des années la libération de plusieurs des leurs, détenus sans avoir été jugés. L'une des roquettes est tombée sur un centre médical, l'autre sur un
terrain vague, ont indiqué des témoins qui n'ont pas fait état de victimes pour le moment.


- A Cheikh Zouwayed, dans le nord du Sinaï, un homme âgé de 22 ans, a été tué d'une balle dans la tête alors qu'il manifestait, rapportent des témoins et une source proche des services de sécurité. La police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des dizaines de contestataires.


- Au Caire, les protestataires n'avaient de cesse de se regrouper et de se disperser aussitôt selon la position et les mouvements des forces de l'ordre.


- A Ismaïliya, sur le canal de Suez, des témoins ont fait état de tirs de gaz lacrymogène de la part des membres des services de sécurité qui tentaient de disperser les manifestants qui ripostaient par des jets de pierres. Une dizaine de personnes ont été arrêtées avant le début de la manifestation, ont-ils ajouté.


- A Suez, les policiers anti-émeute ont eu recours aux gaz lacrymogènes, aux balles caoutchoutées et aux canons à eau pour disperser plusieurs centaines de manifestants rassemblés devant un poste de police pour réclamer la libération des personnes arrêtées mardi et mercredi, qui seraient au nombre de 75 selon une source au sein des services de sécurité. Mais les gaz n'ont pas mis fin aux violences : des manifestants ont mis le feu peu après à une caserne de pompiers, après avoir lancé des cocktails Molotov sur la police.






En dehors de la contestation populaire, les manoeuvres gouvernementales et les tentatives de médiation se sont succédées dans la journée.


ElBaradei demande le départ de Moubarak et se pose en recours


Mohamed ElBaradei, ex-patron de l'Agence internationale de l'Energie atomique (AIEA) et partisan de réformes politiques, a réclamé jeudi le départ d'Hosni Moubarak, au pouvoir depuis près de trente ans. L'opposant, qui est rentré au Caire dans la soirée -il se trouvait à Vienne pour raisons personnelles- a déclaré être prêt à "mener la transition" politique si la population lui demandait.


Peut-être plus de 1000 arrestations


Un responsable de la sécurité a assuré mercredi qu'au moins mille personnes ont été arrêtées depuis le début des manifestations. D'après des témoins cités par Reuters, des policiers, certains en civil, interceptent des manifestants et les entraînent dans des camionnettes non immatriculées. Certains contestataires sont alors battus à coups de matraques.


Twitter et Facebook au cœur de la contestation


Comme en Tunisie, les manifestants se servent des réseaux sociaux Twitter et Facebook sur internet pour communiquer entre eux mais jeudi soir, des internautes du Caire ont fait état de l'impossibilité de se connecter à internet, tandis que d'autres signalaient des lenteurs et des coupures intermittentes. Les téléphones portables fonctionnaient également mal dans la zone du centre de la capitale où les manifestants se rassemblent et les services de messagerie semblaient être hors-service. Plus tôt, le ministère de l'Intérieur avait averti qu'il allait prendre "des mesures décisives" contre les manifestants.


Déclarations d'intention...


Le Premier ministre Ahmed Nazif a assuré que son gouvernement entendait "garantir la liberté d'expression par des moyens légitimes" et que sa police faisait preuve de retenue. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a incité le gouvernement du Caire à saisir "cette occasion importante" pour mettre en oeuvre des réformes politiques, économiques et sociales.
http://lci.tf1.fr/monde/afrique/2011-01/egypte-20-membres-des-freres-musulmans-arretes-6242421.html

Aucun commentaire: