jeudi 27 janvier 2011

Egypte: Un manifestant abattu d'une balle dans la tête dans le Sinaï

Lors de nouvelles manifestations pour réclamer la démission d'Hosni Moubarak...
DERNIERE INFORMATION - 16h41: Les forces de sécurité égyptiennes ont abattu un manifestant bédouin dans le Sinaï.


Après avoir réclamé jeudi le départ d'Hosni Moubarak, Mohamed ElBaradeï, l'ancien directeur général de l'AIEA, a déclaré être prêt à diriger l'Egypte à titre intérimaire si son peuple le lui demandait, a rapporté la chaîne de télévision Al Arabia. Dans un bandeau sur son écran, la chaîne écrit, sans plus de précisions : «ElBaradeï: prêt à assumer le pouvoir pour une période de transition si la rue le lui demande».


Cette déclaration intervient alors que les manifestations en Egypte pour réclamer la démission d'Hosni Moubarak se sont poursuivies ce jeudi, pour la troisième journée consécutive et dans plusieurs villes du pays. Les forces de sécurité ont abattu un manifestant bédouin à Cheikh Zoweid, dans le nord du Sinaï, rapportent des témoins et une source proche des services de sécurité. L'homme, Mohamed Atef, âgé de 22 ans, a été tué d'une balle dans la tête.


Un peu plus tôt dans la journée, alors qu'il s'envolait de Vienne pour Le Caire, Mohamed ElBaradeï avait précisé qu'il participerait aux manifestations de vendredi, indiquant toutefois qu'il n'entendait pas en prendre la tête, mais simplement jouer un rôle en faveur du changement politique dans son pays. «Hosni Moubarak sert le pays depuis trente ans et il est temps qu'il se retire», a déclaré Mohamed ElBaradei


Respecté des manifestants
Son retour en Egypte, annoncé dans la journée, pourrait dynamiser un mouvement de protestation qui n'a pas de figure de proue. Partisan de réformes politiques, Mohamed ElBaradeï, directeur de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique) jusqu'en 2009, est respecté par une grande partie des manifestants, mais certains lui reprochent de ne pas passer suffisamment de temps dans son pays pour tenter d'unifier une opposition dispersée.




Pendant ce temps-là, les heurts continuent au Caire et à Suez. Dans le centre de la capitale égyptienne, les manifestants, qui jouent au chat et à la souris avec les forces de l'ordre, ont brûlé des pneus et lancé des pierres en direction des policiers.


A Suez, ville à l'est de la capitale, des manifestants ont mis le feu à un poste de police pour protester contre la mort de manifestants. Les policiers avaient pu prendre la fuite avant que la foule ne lance des cocktails Molotov. Des dizaines de manifestants se sont attroupés aux abords d'un autre poste de police, par la suite, en réclamant la libération de certains d'entre eux interpellés à la faveur des troubles. Des débris et des pneus brûlés jonchaient les rues de la ville, où les vitres de restaurants fast-food ont été brisées.


«Notre pays est stable et n'est pas ébranlé par ces mouvements»
Le ministre de l'Intérieur, Habib al Adli, dont les manifestants réclament la démission, a minimisé l'importance du mouvement de protestation. «Le système au pouvoir en Egypte n'est ni mineur, ni fragile. Nous sommes un Etat fort, et le gouvernement jouit du soutien de la population. Ce sont les millions d'habitants qui décideront de l'avenir du pays, et non pas les manifestations, qui rassemblent quelques milliers de personnes», a-t-il dit au journal koweitien Al Rai. «Notre pays est stable et n'est pas ébranlé par ces mouvements», a-t-il ajouté.


Le ministère de l'Intérieur a parlé mercredi de 500 arrestations. Une coalition indépendante d'avocats avance pour sa part le chiffre d'au moins 1.200 interpellations. Le parquet général d'Egypte a inculpé quarante manifestants de tentative de «renversement du régime» après les manifestations de cette semaine dans plusieurs villes du pays, rapporte ce jeudi la chaîne de télévision Al Arabiya. Au moins trois manifestants et un policier ont péri depuis le début des affrontements, mardi.


Cette contestation sans précédent de Hosni Moubarak, au pouvoir depuis 1981, s'inspire de la révolution tunisienne, qui a abouti le 14 janvier à la chute du président Zine ben Ali après un mois de manifestations à travers le pays. Comme en Tunisie, les opposants égyptiens dénoncent la pauvreté, le chômage, la corruption et la répression et se servent d'Internet pour déjouer les efforts de la police.


La bourse du Caire chute
La France, de son côté, a déclaré attendre «des autorités et pouvoirs publics concernés que soient effectivement respectées les libertés publiques, notamment la liberté d’expression». Et l'Union européenne, par la voie de Catherine Ashton, représentante politique de l'UE, a invité le pouvoir à écouter la rue. «Les voix réclamant que leurs droits politiques, sociaux et économiques soient pleinement respectés doivent être écoutées attentivement», a-t-elle déclaré dans un communiqué.


La Bourse du Caire a été suspendue jeudi avant de céder plus de 10% à la clôture, la deuxième baisse la plus forte de son histoire, dans le contexte d'agitation politique qui secoue l'Egypte.


 La révolte égyptienne en images, c’est par ici http://www.20minutes.fr/diaporama/1454


http://www.20minutes.fr/article/660060/monde-egypte-nouvelle-journee-manifestations-plusieurs-villes-pays

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