lundi 17 janvier 2011

Tunis reste en proie aux violences

Le centre de la ville a été le théâtre d'affrontements entre des miliciens armés et les forces loyales aux nouvelles autorités. Dans la soirée, l'armée a pris d'assaut le palais présidentiel.


En ce deuxième jour sans Ben Ali au pouvoir, Tunis a été le théâtre de scènes de guérilla urbaine entre des miliciens armés, apparemment fidèles à l'ex-président, et les forces loyales aux nouvelles autorités de transition. Les échanges de tirs nourris entre les deux camps en plein centre-ville, entre 16 heures et 18 heures (heure de Paris), marquent le franchissement d'un nouveau cap. Jusqu'alors, les miliciens semaient la terreur seulement la nuit, dans la capitale, sa banlieue, et plusieurs villes du pays.


Un calme relatif semblait être revenu progressivement avec le couvre-feu, vers 18 heures. Mais les tirs ont repris aux alentours du palais présidentiel, situé dans le quartier de Carthage. Une source sécuritaire a confirmé que l'armée donnait l'assaut contre le bâtiment dans lequel se sont retranchés des éléments de la garde présidentielle de Ben Ali.






Crédits photo : FETHI BELAID/AFP
Alors que la capitale s'était réveillée dans le calme dimanche matin, la situation s'est brusquement tendue en début d'après-midi. Les policiers sont alors devenus de plus en plus nerveux, contrôlant systématiquement les véhicules.


Le bilan des affrontements de l'après-midi fait état de deux morts, deux francs-tireurs abattus par l'armée au début des combats, a annoncé à la télévision publique un sous-lieutenant de l'armée. «Il y a eu deux snipers qui ont tiré depuis un bâtiment situé à proximité du ministère de l'Intérieur. On les a abattus», a-t-il expliqué.




Des touristes suédois passés à tabac


En revanche, l'arrestation de quatre ressortissants allemands armés annoncée par un officier de police à la télévision semblerait être une méprise. Il s'agirait en réalité d'un groupe de douze Suédois venus chasser le sanglier, et qui ont été pris à partie par une foule déchaînée les accusant d'être des «terroristes étrangers».


Les trois taxis qui devaient les mener à l'aéroport ont été arrêtés à un barrage improvisé et fouillés. Découvrant des armes, les Tunisiens tenant le checkpoint les auraient alors éjectés du véhicule et passés à tabac, a rapporté Ove Oberg, un membre du groupe. L'arrivée de la police, à qui les chasseurs ont montré leur permis, leur a permis de partir. Ils restaient néanmoins sans nouvelle de trois de leurs compatriotes.




Deux proches de Ben Ali arrêtés


La thèse de la responsabilité des fidèles de l'ex-président Zine El Abidine Ben Ali dans le climat d'exactions et d'insécurité qui règne en Tunisie depuis la fuite vendredi du dictateur s'est renforcée dimanche, avec l'arrestation de deux de ses proches, l'ex-chef de la sécurité présidentielle et un neveu de l'ex-chef d'Etat.


Le premier ministre Mohammed Ghannouchi, qui devrait annoncer lundi la composition du nouveau gouvernement, a averti dimanche soir que les autorités de transition ne feraient preuve d'»aucune tolérance» envers ceux qui sèment le chaos dans le pays, dans une déclaration téléphonique à la télévision publique.


http://www.lefigaro.fr/international/2011/01/16/01003-20110116ARTFIG00210-calme-precaire-a-tunis-apres-un-apres-midi-de-violences.php

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