samedi 22 janvier 2011

La Révolution de jasmin contamine-t-elle le reste du Maghreb ?

Des policiers dans la manifestation de Tunis
Samedi matin, le calme précaire à Tunis a une nouvelle fois été rompu. Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux policiers, ont commencé à défiler samedi dans le centre de Tunis, demandant la démission du gouvernement dominé par des caciques du régime du président déchu Ben Ali. Des policiers qui manifestaient en civil et en uniforme devant le siège du gouvernement ont bloqué un moment l'accès du bâtiment à la voiture du président tunisien de transition, Foued Mebazaa, avant d'être écartés en douceur par d'autres policiers en service. Le groupe de policiers manifestants s'est joint à un autre groupe protestataires, en majorité des employés de mairie, pour réclamer de meilleures conditions de travail et le départ du gouvernement.


Les Tunisiens manifestent quotidiennement pour demander la démission du ouvernement d'union nationale formé lundi, trois jours après la fuite en Arabie saoudite du président déchu Zine El Abidine Ben Ali. Vendredi, pour la première fois, des policiers avaient rejoint les manifestations à Tunis et dans plusieurs villes de province. Ils étaient nombreux samedi à défiler dans le centre-ville de Tunis, arborant un brassard rouge. La population tunisienne exprime ouvertement son hostilité à l'égard de la police, instrument privilégié du pouvoir de Ben Ali, qui s'est illustrée dans la répression sanglante de la "révolution de jasmin", qui a fait 100 morts en un mois selon les Nations unies.


Manifestations réprimées en Algérie
Difficile de les lier avec certitude avec les événements en Tunisie, toujours est-il que plusieurs personnes ont été blessées dans des heurts avec la police et de nombreuses autres arrêtées samedi à Alger, en Algérie, lors d'une manifestation pour la démocratie interdite par les autorités. Le président du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), qui était présent sur les lieux, a indiqué par téléphone qu'"il y a eu plusieurs blessés, parmi eux le chef du groupe parlementaire du RCD Othmane Amazouz et de nombreuses arrestations". Une journaliste de l'AFP a constaté que des heurts avaient opposé dans le centre de la capitale algérienne quelque 300 personnes à plusieurs dizaines de policiers équipés de matraques, grenades lacrymogènes et boucliers en plexiglas. Des personnes ont été blessées et plusieurs ont été arrêtées quand les policiers ont empêché la manifestation de se dérouler. Bravant l'interdiction, les manifestants s'étaient réunis devant le siège du RCD dans le centre historique d'Alger, sur l'avenue Didouche Mourad, pour se rendre sur la Place de la Concorde d'où devait partir la marche en direction de l'Assemblée nationale populaire (parlement). Elles en ont été empêchées par un important dispositif des forces de l'ordre qui quadrillent toute la capitale, a constaté la journaliste de l'AFP.


Immolations au Maroc
Au Maroc, deux hommes ont eux tenté de s'immoler par le feu vendredi, l'un au Sahara occidental l'autre dans le centre du Maroc, portant à trois le nombre de ces tentatives depuis les événements de Tunisie, a affirmé samedi le quotidien arabophone Assabah. Selon Assabah, l'homme, arrivé récemment au Sahara occidental en provenance de Tindouf, où est basé le Polisario, a tenté de s'immoler à Smara mais les autorités marocaines sont intervenues et l'ont transporté à l'hôpital. Les autorités locales contactées par l'AFP ont affirmé de leur côté que l'homme "avait menacé de se suicider par le feu, mais n'avait pas mis sa menace à exécution". Un témoin a précisé qu'il avait "versé de l'essence sur le sol et y avait mis le feu, mais avait été retenu au moment où il allait entrer dans le feu". Une autre tentative a eu lieu à Béni Mellal (centre). L'homme, âgé de 41 ans, est un marchand ambulant de 41 ans à qui les autorités avaient promis un magasin, a indiqué Assabah. Selon les autorités, l'homme a été légèrement brûlé à une main. Vendredi, une autre tentative a eu lieu à Casablanca (100 km au sud de Rabat). L'agence marocaine MAP a précisé que l'homme avait tenté de s'immoler à la suite de problèmes "d'héritage". C'était la première tentative de suicide par le feu signalée au Maroc après les récentes tentatives d'immolation dans plusieurs pays de la région à la suite de la révolte en Tunisie.


Le 17 décembre, un jeune Tunisien, à qui les autorités avaient refusé un permis pour vendre dans la rue des fruits et des légumes, a mis fin à ses jours en s'immolant par le feu. Sa mort a marqué le début d'une révolte populaire qui a contraint à l'exil le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 23 ans. Plusieurs tentatives d'immolation ont ensuite eu lieu en Egypte, en Algérie et en Mauritanie.


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