mercredi 19 janvier 2011

Tunisie : le gouvernement toujours contesté, les tractations échouent

La contestation continue contre le RCD et le gouvernement
Comme mardi, quelques milliers de manifestants ont exigé ce mercredi le retrait du gouvernement de transition où figurent des ministres de l'ancien régime. Ils ont aussi réclamé une nouvelle fois la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), le parti du président déchu Zine El Abidine Ben Ali.


A Tunis, des unités anti-émeutes de la police ont étroitement encadré le défilé, qui s'est dispersé dans le calme. Des manifestations identiques ont eu lieu dans plusieurs villes de province, comme Sidi Bouzid, d'où est partie la contestation en décembre, Regueb, Kasserine, et Thala. Là, aussi, il n'y a pas eu d'incidents.


L'UGTT et Ben Jaafar maintiennent leur retrait
Malgré de nouvelles négociations, la grande centrale syndicale, dont les trois ministres ont démissionné mardi, a maintenu son refus de participer au gouvernement de transition en raison de la présence en son sein des anciens du RCD. Même décision pour le Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL), qui disposait d'un poste avec son leader Mustafa Ben Jaafar.


Première réunion du gouvernement jeudi
Malgré sa fragilisation, l'équipe du Premier ministre Mohammed Ghannouchi devrait se réunir pour la première fois jeudi. A l'ordre du jour : le projet d'amnistie générale pour les prisonniers politiques -qui ont tous été libérés, y compris les islamistes- et la séparation de l'Etat et du RCD.




Trois partis d'opposition légalisés
Tunisie Verte (écologique) d'Abdelkader Zitouni, le Parti socialiste de gauche de Mohamed Kilani et le Parti du travail patriotique et démocratique tunisien, d'Abderrazek Hammami, partis non reconnus sous le régime de Ben Ali, ont été légalisés depuis lundi.


Le couvre-feu allégé
Le couvre-feu a été allégé de deux heures en "raison d'une amélioration de la sécurité", a annoncé la télévision tunisienne. Il est désormais fixé de 20h à 5h, au lieu de 18h à 5h auparavant. L'état d'urgence est en revanche maintenue.


Le ministre des Affaires étrangères quitte le sommet arabe
Le chef de la diplomatie, Kamel Morjane, contesté par la rue car ancien de l'ère Ben Ali, a quitté l'Egypte mercredi matin sans assister au sommet économique arabe de Charm el-Cheikh auquel il devait représenter son pays.


Lors de cette réunion, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a pressé les pays membres à répondre à "la colère et la frustration sans précédents" de leurs populations.


Enquête sur les biens de Ben Ali
Nouveau gage du nouveau pouvoir pour couper les ponts avec l'ancien régime : une enquête judiciaire pour "acquisition illégale de biens" et "placements financiers illicites à l'étranger" a été ouverte contre Zine El Abidine Ben Ali et sa famille. Elle vise nommément l'ancien chef d'Etat, sa femme Leila Trabelsi, les frères et gendres de Leila Trabelsi, les fils et les filles de ses frères. Le clan Ben Ali-Trabelsi est accusé d'avoir mis en coupe réglée le pays depuis 23 ans.


Ben Ali interdit de toute activité en Arabie saoudite, la Suisse bloque ses fonds
L'Arabie saoudite, où l'ancien dictateur a trouvé refuge, lui a interdit toute activité politique liée à la situation dans son pays. De son côté, la Suisse a décidé de bloquer d'éventuels fonds lui appartenant.


Plus de 100 morts
Plus de 100 personnes ont été tuées lors des violences qui ont eu lieu depuis la mi-décembre, selon des informations compilées par l'Onu sur place, a indiqué mercredi la Haut commissaire aux droits de l'homme des Nations Unies, Navy Pillay.


http://lci.tf1.fr/monde/afrique/2011-01/tunisie-le-gouvernement-toujours-conteste-les-tractations-6230835.html

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