jeudi 27 janvier 2011

Egypte: heurts meurtriers entre opposants et forces de l'ordre

La situation semblait empirer mercredi soir sur le front de la contestation égyptienne. Un policier et un manifestant ont été tués dans des heurts au Caire, au deuxième jour de violentes manifestations contre le régime du président Hosni Moubarak, selon de sources médicales. Ce qui portait à six (quatre manifestants et deux policiers), le nombre de personnes tuées en deux jours de contestation.


Des dizaines de contestataires ont par ailleurs affronté les forces de sécurité devant le ministère égyptien des Affaires étrangères au Caire, avant d'être dispersés par des tirs de gaz lacrymogènes. Les manifestants, qui tentaient de s'introduire dans le bâtiment, ont forcé l'une des entrées du ministère et occupé le bureau de l'un des gardes de sécurité avant d'être contraints de se retirer par la police qui a tiré des gaz
lacrymogènes.


Bâtiment incendié


A Suez, à l'est de la capitale, des manifestants ont lancé des bouteilles incendiaires contre un bâtiment gouvernemental à Suez et mis le feu à une partie du bâtiment lors de violentes protestations contre le gouvernement. Les contestataires ont également lancé des cocktails molotov contre le siège à Suez du Parti national démocrate du président Hosni Moubarak et se sont violemment affrontés avec la police qui a fait usage de gaz lacrymogènes et de balles caoutchoutées pour les disperser, selon les témoins présents dans cette ville située à l'est du Caire. Selon des sources médicales, au moins 70 personnes ont été blessées lors des affrontements entre manifestants et forces de l'ordre à Suez.


Ailleurs en Egypte, la journée de mercredi a été particulièrement mouvementée. Comme celles de mardi, les manifestations organisées ce mercredi à l'appel du "Mouvement du 6 avril" (ndlr : référence aux manifestations contre la vie chère du 6 avril 2008) ont débouché sur des heurts entre les protestataires et les forces de l'ordre, ce malgré l'interdiction de manifester. Au moins 500 personnes ont été arrêtées.


Conseils du Quai d'Orsay


Les manifestants, principalement des jeunes qui s'organisent, comme en Tunisie, via Internet et les réseaux sociaux (malgré les coupures et la censure), réclament "le droit de vivre dans la liberté et la dignité" et exigent le départ du président, en poste depuis 29 ans. Ils espèrent que leur mouvement, pour l'instant limité (15.000 personnes "seulement" dans les rues mardi) fera boule neige à l'instar de la révolution tunisienne. L'opposition égyptienne reste quant à elle assez discrète pour l'instant.


Preuve de la tension extrême qui règne sur place, le Quai d'Orsay a appelé mercredi les ressortissants français à éviter les lieux de rassemblement en Egypte. Il convient d'"éviter les lieux de rassemblement, et, de façon générale, de faire preuve de vigilance", souligne dans une mise en garde le ministère français des Affaires étrangères sur la rubrique dédiée aux conseils aux voyageurs sur son site internet.


http://lci.tf1.fr/monde/afrique/2011-01/egypte-des-manifestants-mettent-le-feu-a-un-batiment-officiel-6241183.html

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