jeudi 13 janvier 2011

Des tirs signalés dans le centre de Tunis

Après une nuit calme de couvre-feu, les violences ont repris à Tunis, la capitale. Des tirs ont retenti jeudi dans le centre-ville, selon un correspondant de Reuters et la police a fermé les accès à un secteur d'où s'élève une fumée noire. La zone est à quelques centaines de mètres du siège de la Banque centrale, dans le quartier le plus commerçant de la ville, où se trouvent également les principales gares ferroviaire et routière.


Selon des témoins, un manifestant a été tué jeudi après-midi par les tirs de la police dans le quartier Lafayette à proximité de l'artère centrale de l'avenue Bourguiba à Tunis. Un autre manifestant a été grièvement blessé par balle, a affirmé l'un des témoins alors qu'un autre a indiqué qu'il était décédé, ce qui n'a pas été confirmé par d'autres sources. Les forces de l'ordre ont tenté de disperser les manifestants à coup de bombes lacrymogènes avant de tirer, selon ces témoins. Les forces de l'ordre se sont interposées pour empêcher des manifestants, venus des abords de l'avenue Bourguiba, de se diriger vers le quartier où se trouvent un supermarché de la chaîne Carrefour et la Maison de la radio publique. La police et les unités anti-émeutes étaient fortement présentes dans le centre de la ville où la tension est montée à la suite d'une tentative de marche à la mi-journée. Des tirs sporadiques ont été entendus sans qu'il soit possible d'en déterminer la localisation.


66 morts ?


Selon la présidente de la Fédération internationale des ligues des droits de l'homme (FIDH), Souhayr Belhassen, 66 personnes ont été tuées depuis le début des troubles en Tunisie mi-décembre, dont 8 dans la nuit de mercredi à jeudi dans la banlieue de Tunis. "Nous avons une liste nominative. On a recensé 58 morts depuis le début des troubles, hors Tunis. On vient de recevoir confirmation de 8 morts et 50 blessés dans la nuit dans l'agglomération de Tunis", a déclaré Souhayr Belhassen. "C'est un massacre qui continue. La priorité des priorités aujourd'hui et d'arrêter ce massacre", a-t-elle ajouté. Selon le dernier bilan officiel publié mercredi, avant la nuit d'affrontements, les violences ont fait en un mois entre 21 morts (bilan officiel) et plus de 50 tués (source syndicale).


Un témoin a indiqué jeudi à l'AFP qu'un jeune homme avait été tué par balle dans la banlieue ouest de Tunis dans la nuit de mercredi à jeudi, au cours de violents affrontements qui ont opposé les forces de sécurité à des jeunes dans la cité d'Ettadhamen. Deux et peut-être quatre personnes, selon des témoins interrogés par l'AFP et Reuters, ont trouvé la mort dans des affrontements avec la police à Douz, dans le sud du pays. Parmi eux, un professeur d'informatique à l'Université de Technologie de Compiègne, selon un syndicaliste enseignant. Hatem Bettahar, 38 ans, marié et père d'un enfant, maître de conférences en génie informatique, était en vacances à Douz, sa ville natale au sud de la Tunisie, et il a été tué par balles par la police ou l'armée dans des circonstances indéterminées, selon Le Parisien.


Grève générale


Par ailleurs, un jeune homme a été tué à Sfax (sud-est) lors d'affrontements qui ont eu lieu mercredi dans cette métropole économique, a indiqué jeudi un témoin à l'AFP. "Omar Haddad, un lycien de 19 ans, a été mortellement blessé par des tirs de la police, mercredi, alors qu'il participait à une manifestation", a indiqué ce témoin joint par téléphone. Selon lui, cette ville a été le théâtre de violences dans la nuit de mercredi à jeudi, faisant état de "dégâts importants". A Thala, un manifestant a été tué par balle et deux ont été blessés par les forces de sécurité mercredi soir, selon un syndicaliste. A Sfax, métropole économique à 300 km au sud de Tunis, cinq manifestants ont été blessés par des tirs de la police dans cette ville, où une "grève générale" était observée, selon une source syndicale.
http://lci.tf1.fr/monde/afrique/2011-01/tunisie-l-armee-se-retire-de-la-capitale-6223202.html

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