mardi 12 juillet 2011

Affaire DSK : une audience reportée... mais pourquoi ?

La prochaine audience de Dominique Strauss-Kahn devant la justice américaine pour crimes sexuels était initialement prévue le 18 juillet. Elle a été reportée au 1er août. La nouvelle a été annoncée lundi soir à la fois par les avocats de DSK et par le procureur de New York. Si ce report est intervenu à la demande conjointe de la défense et des procureurs, les motifs fournis par les uns et les autres diffèrent sensiblement, alors que l'apparition de contradictions dans le récit, sous serment, de la victime présumée a largement ébranlé l'accusation. Les avocats de l'ancien ministre parient maintenant sur le non-lieu, faute de témoin suffisamment fiable.
Pour les avocats américains de l'ancien directeur du Fonds monétaire international, ce délai supplémentaire jusqu'au 1er août pourrait permettre de clore purement et simplement le dossier. "Nous espérons que d'ici là, le procureur prendra la décision nécessaire d'abandonner les charges contre M. Strauss-Kahn", ont écrit Benjamin Brafman et William Taylor dans leur communiqué.

Un dossier allégé, ou vidé ?

Alors que certains considèrent que le procureur Cyrus Vance Jr pourrait être tenté de refermer l'affaire plutôt que de risquer une défaite lors d'un procès, ses services ont toutefois mis en garde lundi contre toute sur-interprétation du report de l'audience. "Le but de l'ajournement (de cette audience) est de permettre aux deux parties de poursuivre leur enquête sur cette affaire", a expliqué le bureau du procureur sans donner davantage de précisions sur les suites de la procédure. "Les investigations liées à cette affaire se poursuivent. Aucune décision n'a été prise", a souligné Erin Duggan, une porte-parole du District Attorney de Manhattan.

Le procureur pourrait en effet aussi tenter de boucler l'affaire en proposant à DSK un accord dans lequel il plaiderait coupable des accusations les moins lourdes en échange de l'abandon des charges criminelles. Car après les révélations sur les failles du témoignage de l'accusatrice, des groupes de pression se sont mobilisés aux Etats-Unis, notamment au sein de la communauté noire, pour refuser par avance l'hypothèse d'un non-lieu pur et simple, et inciter le procureur à maintenir les poursuites. Celui-ci pourrait donc aussi vouloir sauver la face. Soit en gagnant purement et simplement du temps pour prouver que dans ce dossier difficile, il est allé jusqu'au bout sans se laisser démonter ; soit en tentant de constituer un dossier d'accusation a minima.

Ce scénario, pour l'heure, ne semble toutefois pas se rapprocher. Mercredi dernier déjà, à l'issue d'une réunion avec les avocats de l'ex-patron du FMI, le bureau du procureur avait indiqué que l'enquête se poursuivait et que les charges étaient maintenues. Le lendemain de cette rencontre, les avocats de Dominique Strauss-Kahn avaient répété que leur client refuserait de plaider coupable du moindre chef d'accusation, même secondaire, si le procureur de Manhattan lui proposait un accord en vue de boucler l'affaire. A l'heure qu'il est, ils restent sur la même ligne et ne sont pas disposés à un compromis.

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