samedi 16 juillet 2011

Tristane Banon. L’autre accusatrice

Lorsqu’elle est arrivée, elle avait l’air tendu. » Huit ans après, les souvenirs reviennent lentement, mais cette amie qui reçoit dans son studio parisien Tristane Banon, peu de temps après la présumée tentative de viol, se souvient. « “Ça avance bien, ton livre ? – Ça s’est mal passé avec… un des interviewés.”» Le ton est hésitant. « “Avec qui ? – Strauss-Kahn.”» Assise dans le grand fauteuil club noir qui semble occuper tout l’espace de ce bureau exigu, où les livres débordent des bibliothèques, Tristane déroule le récit. Après une première entrevue, ­l’ancien ministre des Finances lui a proposé un « entretien ­complé­mentaire » qui a lieu dans « l’appartement d’un de ses amis ».
Pour l’occasion, la jeune journaliste, qui rêve à l’époque de suivre les pas de Pascale Clark (celle-ci anime alors l’émission « Tam tam etc. » sur France Inter), a enfilé une tenue ­austère : jean et col roulé noir. La porte s’ouvre, puis se serait fermée « à clé ». Strauss-Kahn aurait proposé que l’interview se passe sur le canapé, et non autour de la table. Au fur et à mesure de l’échange, le canapé rétrécit, une main saisit la sienne et puis : « Elle m’a dit qu’il lui a sauté dessus, essayé de lui arracher ses vêtements, dégrafé le soutien-gorge et mis la main dans la culotte », se rappelle cette amie.
Tristane Banon sait mieux que personne raconter sa vie, elle en a fait son métier. Mais, ce jour-là, elle ne sait pas sur quel pied danser. Elle semblait hésiter entre fondre en larmes ou éclater de rire. « D’un côté, elle était rigolarde et, de l’autre, elle paraissait dégoûtée. Pour elle, c’était comme un ­rapport… incestueux. » Incestueux parce que Tristane est aussi la filleule de la deuxième femme de DSK et une amie de sa fille Camille, qu’elle retrouve souvent autour d’un café à la ­Sorbonne pour tresser les couronnes… à son père.
Quand elle revient, deux jours plus tard, revoir son amie, Tristane parle de « tentative de viol ». Elle avait « l’air paumée », se rappelle sa confidente, et essayait toujours de s’en sortir « avec une pirouette au troisième degré pour ne pas perdre la face ». Que faire ? Comme beaucoup de filles, ­immédiatement après l’incident, le 11 février 2003, c’est vers sa mère que Tristane s’est tournée. Elle lui a passé un coup de fil catastrophé. Anne Mansouret est accourue et les deux femmes sont restées ensemble toute la journée.

Tristane est amie avec Camille Strauss-Kahn, elles se retrouvent souvent autour d'un café

Aujourd’hui conseillère générale socialiste de l’Eure, Anne Mansouret était déjà une sympathique grande gueule très ­impliquée dans la vie politique. Ses relations avec ­Tristane ont souvent été conflictuelles. Cette dernière, par provocation, ­racontait avoir choisi elle-même de s’appeler Tristane, son deuxième prénom, par réaction à celui de sa mère, Anne. Y ajouter le préfixe « triste » était une manière de lui signifier la rancœur d’avoir vécu une enfance si… triste ! Mais les années ont passé, et les rapports entre la mère et la fille, qui feront l’objet de son premier roman, se sont pacifiés. Sa mère connaît la vraie raison pour laquelle Tristane a rejeté son ­premier prénom, Anne-Caroline. « C’est parce que tous les gens de la famille Banon s’appellent “Anne-quelque chose”. C’est comme une marque de fabrique d’une famille dont je ne fais pas partie », expliquera Tristane, qui n’a jamais connu son père, ni ses demi-frères et demi-sœurs.
A sa fille, Anne Mansouret déclare lui avoir conseillé de ne pas poursuivre en justice le leader charismatique du PS, par crainte pour leur avenir professionnel à toutes les deux. Tristane se serait donc résolue à ne pas porter plainte, mais elle se sentait incapable de garder tout cela enfoui en elle. Elle décide d’avertir son amie Camille Strauss-Kahn, dont elle sait qu’elle finira par être mise au courant. Elle la retrouve dans un café et lui explique « sa » vérité. « Je ne sais pas si je dois te remercier ou te haïr », lui aurait alors répondu l’étudiante, avant de claquer la portière de sa voiture......la suite de cet article sur parismatch.com.............http://www.parismatch.com/Actu-Match/Politique/Actu/Tristane-Banon.-L-autre-accusatrice-314089/

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