Pas un média n’est exempt : l’affaire tourne en boucle, c’est LE feuilleton planétaire de l’été. DSK valait ce détour médiatique. Il était quand même le septième personnage le plus puissant de la planète Terre et présidentiable.
Pas si étrangement que cela, c’est sa femme, Anne Sinclair qui a cristallisé toutes les attentions. Pauvresse à plaindre, star à admirer, personne ne s’est privé de superlatifs pour qualifier la conduite personnelle des affaires sentimentales de la dame, elle s’en souviendra ! Les personnages du feuilleton ne peuvent échapper à leur destin médiatique, le couple a cultivé le mystère de la course à l’Elysée, il est entré dans nos fantasmes et, au pinacle de la célébrité, boum, l’affaire new-yorkaise éclate. Police, arrestation, menottes, emprisonnement, lynchage médiatique, comme s’il était une bête féroce qu’il fallait tenir chaînes courtes pour l’empêcher de fuir. Des images habituellement tournées avec des malfrats, mafieux ou délinquants de troisième zone dans nos esprits bien français.
L’affaire est donc entrée dans tous les cerveaux préparés à un tout autre scénario pour le personnage, pour le couple. Puis le voyeurisme, le jeu de poker menteur et les revirements ont alimenté les neurones de chacun des millions de cerveaux captifs qui turbinent sur du virtuel car enfin, nulle autre scène à voir que celle d’un DSK hirsute entre deux policiers, un peu hagard entre ses avocats, devant le juge et imaginative derrière les barreaux. Puis le déversement logistique luxueux et la conduite ostentatoire une fois dehors, contribuant à faire voler en éclat nos normes sociales … La gauche caviar venait de passer aux truffes ! Promotion dont le PS se serait bien passé !
Comme à chaque séisme, le quidam tourne et retourne les éléments de la catastrophe dans sa tête et son imagination virevolte à plein régime alimentée par son propre carburant que les médias enflamment pour le faire durer ; audimat oblige.
Acharnement ? Oui, certainement, mais acharnement à se saisir des informations car tant que le bon peuple dévore avec avidité les pages du feuilleton il sera servi et pourra gloutonner à son aise. L’affaire, de plus, concerne des puissants, et, suprême délice, met en scène du croustillant à la sauce hollywoodienne. C’est une forme de rançon du succès.
Anne Sinclair est l’image forte de l’affaire et elle le restera.
Admirable, pitoyable, digne ou piteuse elle a cristallisé tous les symboles de la femme, de la pire ou de la meilleure des façons, c’est selon…Devenue grand-mère, situation somme toute banale, elle a réussi, par média interposés, de faire de l’évènement quelque chose de grand, de beau et d’important alors que cet évènement indiffère complètement la planète .L’évènement a été sublimé et a trouvé un écho magnifique.
Acharnement thérapeutique pour nos cerveaux disponibles à absorber ces nouveaux contes modernes, lieux de tous nos fantasmes ? Pas un seul journal ne s’est privé du feuilleton. Tous ont produit des unes jusqu’à trois fois par jour, minutant les évènements, occultant complètement des informations plus dignes de figurer à la une que les traces de sperme du patron du FMI sur les murs de la chambre 2086 dont le prix de 3.000 dollars la nuit était lui aussi rappelé à chaque sortie d’article jusqu’à ce que d’autres détails « sociaux » venaient à la surface. Fric, puissance, sexe, célébrité, voilà les ingrédients de toujours, et cette fois, le cocktail a bien pris, filon médiatique de par la volonté des cerveaux penchés sur les auges de l’Affaire.
http://www.armees.com/anne-sinclair-et-dsk-acharnement-des-medias-ou-carburant-de-nos,45603.html
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