Il y a quelques semaines, on a appris que dans le fameux livre Erreurs avouées (Anne Carrière) pour lequel la journaliste a interviewé Dominique Strauss-Kahn à deux reprises en 2003, qu'elle avait déjà décrit le climat de ses entretiens, évoquant une drague insistante, une ambiance alourdie par les regards et allusions de DSK, mais en aucun cas une agression sexuelle.
Entre 2003 et 2011, la jeune femme a, en outre, raconté en privé son histoire à de nombreuses personnes, journalistes, écrivains, hommes politiques, avocats. J’ai moi-même eu ma part de confidences en 2008, lors d’un déjeuner improvisé pendant un salon du livre. J’ai à l’époque ressenti un étrange malaise face à cette personne que je ne connaissais pas et qui me révélait, après trois minutes de discussion, un moment aussi terrible comme d’autres déclinent dès les premières paroles échangées le meilleur de leur CV.
Depuis huit années, Tristane Banon s’est faite surtout connaître pour avoir été, selon elle, la cible d’un DSK excité et violent, expliquant dans le même temps redouter qu’on la réduise à cela ad vitam aeternam. Durant ces huit années, elle n’a pas voulu porter plainte contre son « bourreau » malgré de multiples conseils de proches l’y incitant. Et voici qu’elle a choisi un moment très particulier pour le traîner en justice : avant cette plainte, Dominique Strauss-Kahn pouvait espérer revenir dans la vie publique française, lavé de ses accusations aux États-Unis.
Du fait de ses multiples déclarations, de celles de sa mère Anne Mansouret qui a longtemps minimisé les faits, et du temps qui a passé, Tristane Banon a beaucoup moins de chance d’obtenir aujourd’hui une condamnation de Dominique Strauss-Kahn que si elle l’avait poursuivi dés 2003. En revanche, force est de constater que la sanction politique est sans appel pour l’ancien directeur du FMI.
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